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Pavane,
n. f. - Danse ancienne noble et majestueuse,
de rythme binaire,
à laquelle les Français
avaient aussi donné le nom de « Grand bal ». Elle
fut en grande faveur depuis 1530 environ jusqu'à la minorité
de Louis XIV, qui lui préféra
la courante. Les uns la font venir d'Espagne,
d'autres de Padoue. Il existe une Padouenne
dans le livre de J. d'Estrée. Sa véritable étymologie
pourrait bien venir de ce que le, cavalier et la dame « donnaient
la reproduction de la roue des paons... », Thoinot Arbeau (1589)
dit que la pavane, qui se dansait (dans un bal) avant la basse danse, «
n'est pas si fréquentée que par le passé
», mais pas « abolie »
du tout :
«
Nos joueurs d'instruments la sonnent quand, on meyne espouser en face de
la saincte Eglise une fille de bonne maison et quand ils conduisent les
prebstres, le batonnier et les confrères de quelque notable confrairie.
»
Le battement du tambourin pour la pavane est
binaire et uniforme : ¢
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«
Elle sert aux rois, princes et seigneurs graves pour, se montrer en quelque
jour de festin solennel avec leurs grands manteaux et robes de parade [...].
Et sont lesdites pavanes jouées par hautbois et saquebouttes qui
l'appellent le grand bal et la font durer jusques à ce que ceulx
qui dancent ayent circuit deux ou trois tours la salle. »
Thoinot Arbeau cite comme d'importation récente
la « pavane d'Espagne », qui se danse découpée
avec diversité de gestes et qui ressemble à la danse
des Canaries. Dans les livres de Danceries de Claude Gervaise
et d'Étienne du Tertre (vers 1550), les pavanes sont souvent accompagnées
d'une gaillarde qui leur fait suite. La pavane
d'Angleterre, du 6e
livre de Gervaise :
a pour gaillarde :
On peut faire les mêmes remarques sur
les pavanes suivies de leurs gaillardes dans Le Trésor d'Orphée
d'Ant. Francisque (1600). La padoana est distinguée du passemezo
et se trouve dans la même suite chez Ant. Botta (1546), qui traite
le passemezo à C, la padovana à 6/8. La pavane ou padouane,
introduite par la suite, n'en disparaît qu'après 1700.
Quelques auteurs modernes ont écrit
des pavanes. Celle de Fauré pour quatuor
vocal avec piano, est bien connue; c'est un
morceau exquis. Il y a une Pavane de la Belle au bois dormant dans
le ballet de Maurice Ravel, Ma mère
l'Oye. Elle est à C et lento.
Ravel a écrit pour le piano une
pièce intitulée Pavane pour une infante défunte.
(Michel
Brenet). |
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