Aïda est un opéra en quatre actes, livret de Antonio Ghislanzoni, musique de Verdi, représenté pour la première fois au Caire, le 24 décembre 1871; à Milan, le 7 février 1872; au Théâtre-Italien de Paris, le 22 avril 1876; et en français, à l'Opéra, le 22 mars 1880. Cet ouvrage avait été demandé à Verdi par le khédive Ismaïl-pacha pour l'inauguration du théâtre qu'il faisait construire au Caire.
Le livret. L'idée première du sujet d'Aïda, qui est purement d'imagination, appartient à Mariette-bey, qui l'a relevée de détails historiques et archéologiques. Ce sujet fut mis en oeuvre par Camille du Locle, qui écrivit le livret en prose française, chez Verdi ; après quoi Ghislanzoni traduisit cette prose en vers italiens (lesquels furent à leur tour traduits plus tard en français).
La scène se passe à Memphis et à Thèbes au temps des Pharaons. Le roi d'Egypte est en guerre avec Amonasro, roi d'Ethiopie, dont la fille, Aïda, qui a été faite prisonnière, est devenue l'esclave de la belle Amnéris, fille du pharaon. L'une et l'autre se sont éprises d'un jeune officier nommé Radamès, chef des soldats qui vont marcher contre les Ethiopiens. Ce Radamès aime Aïda, et il ignore que c'est son père qu'il va combattre. Amnéris découvre leur amour et elle en ressent pour sa rivale une haine furieuse. Radamès revient vainqueur du combat, ramenant prisonnier le roi Amonasro, on lui décerne, les honneurs du triomphe, et le pharaon lui accorde la main de sa fille. Mais Radamès ne songe qu'à Aïda. Amonasro, voulant mettre à profit cet amour, exige de sa fille qu'elle obtienne de son amant le secret des opérations qui se préparent encore contre son peuple. Terrifiée par son père, elle arrache ce secret à Radamès; mais Amnéris, qui les épiait, surprend leur entretien, et fait saisir les trois coupables. Radamès est condamné à être enseveli vivant dans une prison souterraine, malgré les efforts d'Amnéris, qui voudrait le sauver et qu'il repousse dédaigneusement. Aïda a secrètement précédé son amant dans le lieu funèbre pour y mourir avec lui.
La partition. Le premier acte pose l'action avec fermeté, sans faire saillir tel ou tel épisode.
Avec le second, le mouvement se dessine, les couleurs s'avivent, et la superbe scène du triomphe de Radamès, avec son finale grandiose, fait passer sur le spectateur comme un frisson héroïque. C'est ici que le compositeur a employé ces fameuses trompettes droites, dont l'effet est superbe.
Le troisième acte, nous amène dans le domaine du pathétique avec le duo farouche dans lequel Amonasro exige de sa fille qu'elle arrache à Radamès le secret qu'il a intérêt à connaître, avec le second duo, si plein d'une ardeur amoureuse, au cours duquel Radamès finit par céder à Aïda, enfin avec le trio qui a fourni au musicien le prétexte d'élans si chaleureux et si profondément dramatiques.
Au quatrième acte, la scène du jugement de Ramadès, si saisissante, et le duo des deux amants, enfermés dans le caveau où ils doivent périr, sont des pages magnifiques, qui portent à leur plus haut degré la puissance de l'expression et le sentiment de la grandeur scénique et musicale. (NLI).
Vidéo Youtube. Aïda, par le San Francisco Opera. Chef d'orchestre : Garcia Navarro. Avec : Margaret Price (Aïda), Luciano Pavarotti (Radamès), Stefania Toczyska (Amnéris), Kevin Langan (le Pharaon), etc. Durée : 2 h. 43 mn. -