| Saint-Junien (Mons Brusonis, Mons Brisonis, Montbreson) est une ville de France, dans le département de la Haute-Vienne, arrondissement de Rochechouart, sur la rive droite de la Vienne. Population : 10 700 habitants. La ville est enceinte d'un large boulevard sur l'emplacement des anciennes murailles. L'aspect intérieur est, à beaucoup d'égards, celui d'une ville du XVIe siècle. Eglise romane des XIe et XIIe siècles (mon. hist.), avec parties plus modernes; tombeau de saint Junien, du XIIe siècle; autel provenant de l'abbaye de Grandmont; mise au tombeau du XIVe siècle. Placée d'abord sous le vocable de saint André, cette église collégiale prit en 1488 celui de saint Junien. De l'ancien cloître, il ne subsiste que le réfectoire qui sert aujourd'hui de salle de spectacle. Il y avait avant la Révolution deux églises paroissiales, Saint-Pierre et Notre-Dame du Moûtier, et huit petites chapelles, entre autres celle de Notre-Dame du Pont, bâtie de 1451 à 1454, qui sert encore de but de pèlerinage. Pont du XIIIe siècle, maisons des XIIIe et XIVe siècles. Les cordeliers (ou franciscains) s'y établirent en 1252, les dominicains en 1293, les récollets en 1598, les Filles de Notre-Dame en 1660, les pénitents bleus et gris dans le premier tiers du XVIIe siècle. L'hôpital, fondé au XIIIe siècle, subsiste toujours. De sept en sept ans depuis 1504 on célèbre à Saint-Junien des ostensions fameuses dans toute la contrée. Cette localité, qui s'appelait primitivement Comodaliacum, s'est développée autour du tombeau de saint Junien, (VIe s.), dont elle a pris le nom. Le monastère, d'abord soumis à Saint-Martial de Limoges, s'en affranchit dès 848. Les chanoines séculiers se firent alors moines réguliers, puis redevinrent chanoines séculiers en 943. D'abord sujets de l'abbé, puis de l'évêque de Limoges qui y avait un château fort, les bourgeois de Saint-Junien se donnèrent, dans la seconde moitié du XIIe siècle, une organisation municipale. Leurs libertés, reconnues par Louis VIII, en 1224, furent souvent confirmées dans la suite. Les vicissitudes de l'histoire interne de cette petite ville ne sont pas aussi bien connues qu'à Saint-Léonard. Elles semblent avoir été moins troublées. En 1526, François Ier accorda trois foires à Saint-Junien. Quoique située en Limousin, cette ville était de très vieille date le chef-lieu d'un archiprêtré appelé de la Marche. Sous la Révolution, elle fut le chef-lieu d'un district, bien que le tribunal de première instance eût été attribué à Rochechouart. Saint-Junien est le lieu de naissance d'Aimeric Guerrut, archevêque de Lyon (1257), et du chroniqueur Etienne Maleu (mort en 1322). (AIf. Leroux). | |