| Fontaine Saint-Michel, à Paris (VIe 'arrondissement). - Cette fontaine forme tête de carrefour, vis-à-vis du pont Saint-Michel, à la bifurcation du boulevard Saint-Michel et d'une large rue descendant à la place Saint-André-des-Arts. Son ensemble présente une masse de 26 mètres haut sur 15 de large, adossée aux maisons. Un soubassement de 6,40 m porte une ordonnance de 4 colonnes'corinthiennes de 6,20 m cantonnant une grande niche en bossages, dans laquelle est le motif principal, la statue de Saint Michel, le glaive à la main, terrassant et foulant aux pieds le Diable renversé sur un rocher. - Détails de la fontaine Saint-Michel : Saint-Michel terrassant le diable, en haut à droite, deux des vertus cardinales; au-dessous : un griffon. Ce groupe a 5,50 de proportion. Un bel entablement règne immédiatement au-dessus de la niche, avec ressauts à l'aplomb des colonnes et une frise sculptée dans les intervalles. Chaque ressaut porte un petit socle où s'élève une statue; ce sont les quatre vertus cardinales : la Prudence, la Force, la Justice, et la Tempérance. Elles se détachent sur un attique, orné, dans ses parties latérales, des insignes de l'ordre de Saint-Michel. Enfin, faisant sujet de milieu, au-dessus de cet attique, est un grand cartouche, encadré entre deux pilastres de fantaisie accostés de deux volutes en cornes d'Ammon, et couronné d'un riche fronton circulaire : au sommet planent les armes de l'Empire, au bas desquelles des figures en ronde bosse de la Puissance et de la Modération, assises, se tiennent la main. Dans le cartouche est gravée l'inscription suivante : Fontaine Saint-Michel. Sous le règne de Napoléon III, empereur des Français, ce monument a été élevé par la ville de Paris. L'an MDCCCLX. La fontaine proprement dite est formée d'une épaisse nappe d'eau qui s'échappe du rocher, tombe dans une cuve antique, d'où elle déborde dans deux vasques demi-circulaires étagées l'une au-dessus de l'autre, puis dans une troisième, quadrangulaire, et fait sa dernière cascade dans un bassin demi-circulaire presque à fleur du sol. Aux deux côtés de ce bassin, et sur la ligne de la troisième vasque, un piédestal oblong porte un griffon apocalyptique. - La fontaine Saint-Michel, à Paris. © Photos : Serge Jodra, 2010. Cette fontaine, la plus considérable de celles de Paris, est faite dans le style fleuri de la Renaissance; la richesse des matériaux y répond à celle de l'ornementation : toutes les statues isolées sont en bronze; les colonnes, en marbre rouge de Languedoc, avec leurs bases et leurs chapiteaux en marbre blanc veiné. Le soubassement, la cuve, les vasques, le bassin, sont en pierre de Saint-Yllie, qui se polit comme le marbre. L'effet général est imposant, bien que la niche et les entre-colonnements paraissent trop larges, et que le rocher qui porte le groupe principal soit beaucoup trop petit. Le monument a été exécuté sur les dessins de Davioud; le Saint Michel est de Duret; les statues de l'attique sont, dans l'ordre nommé, de Barre, Guillaume, Robert et Gumery; Debay a fait les figures du fronton, et Jacquemart les griffons apocalyptiques. (C. D-Y.). | |