| La lettre w (double-v) est propre aux langues du Nord et n'est usitée en français que dans les mots empruntés à ces langues avec leur orthographe. C'est une lettre récente et d'invention germanique; on a hésité pendant un temps entre w et gu pour rendre le même son. On l'a d'ailleurs introduit même dans des mots qui ne l'appelaient pas, comme Ewangelium pour Evangelium. Dans certains manuscrits, surtout du bas Moyen âge, on l'emploie aussi bien pour désigner le groupe [vu] (wlt, par ex.), que pour marquer la consonne [w]. D'autre part, ce dernier son est assez souvent désigné par deux u ou deux v qui restent séparés. Le W au Moyen âge et dans les écritures gothiques
La lettre W représente divers phonèmes : • En allemand et dans les mots français empruntés à cette langue, w est une une fricative labio-dentale sonore, analogue au v français; il est donc une véritable consonne, et les mots Wagram, wolfram, etc., doivent se lire Vagram, volfram. • Dans l'anglais, le hollandais et le flamand, w est une vraie voyelle, qui a généralement à la semi-voyelle correspondant à la voyelle u (ou du français), comme dans Wellington, wigh, etc. Toutefois, cette règle a, dans l'anglais, d'assez nombreuses exceptions, et la voyelle w, surtout à la fin des mots, a des sons assez variés. • Dans les finales russes, le w correspond à un f français. Le w ne se rencontre, en français, que dans les mots empruntés aux langues étrangères, et il a tantôt la valeur d'un v, tantôt celle d'un ou consonne, suivant que le mot est emprunté à l'allemand ou à l'anglais. • W avait le son de g dans le latin barbare, et l'on écrivait wanti pour ganti, gants. Les phonéticiens emploient souvent le signe w pour transcrire la semi-voyelle de ou français. Par analogie, ils se servent du signe w, surmonté d'un tréma, pour transcrire la semi-voyelle de u français (ü allemand). Ces deux semi-voyelles existent en français, mais sont rendues très inexactement par la graphie : la première se trouve dans oui, loi, équateur, et la seconde dans huile, lui, équilatéral, etc. De même que l'ü (u français) n'appartient qu'à un petit nombre de langues, de même la semi-voyelle correspondante est assez rare. Au contraire, le w est fréquent. Il existait en proto-indoeuropéen et s'est conservé avec sa prononciation semi-vocalique en latin, dans certains dialectes grecs et en anglais. Les autres langues l'ont durci en v. (NLI). Ecritures modernes . | |