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Le mohawk-huron
ou iroquois (iroquoien) correspond à une famille de langues
amérindiennes de la région appalachienne dans l'Amérique
du Nord. On y distingue les langues iroquoises du Nord (iroquoien
proprement dit), d'une part, et le cherokee d'autre part.
L'iroquois du
Nord.
Les phonèmes [m] et [p] manquent aux
langues mohawk, oneïdas, onondagos, senecas, cayugas, tuscarora et hurone,
tandis que le première de ces phonèmes se trouve dans plusieurs mots
des idiomes wiandot et hochelaga. La mohawk, l'oneïdas, l'onondagos et
la senecas ont le plus d'affinité entre elles. Ce groupe de langues peut
se décomposer comme suit :
Langues
des cinq-nations
• Mohawk.
- C'est, dans ce groupe, celle qui possède le vocabulaire le plus étendu
et la grammaire la plus savante. Les articulations labiales p et m lui
sont inconnues. Cette langue a désormais moins de 400 locuteurs, dans
une population de 25 000 personnes.
• Oneïda. - Langue parlée par
les Oneïdas, nommés aussi Onnoïouts, Oneyouts, Oniadas et W'Tassone.
Réunis au XIXe siècle aux Tuscaroras
et réduits à environ 600 individus, ils vivaient alors dans l'Etat de
New-York. De nos jours, la population, principalement regroupée au Sud
de l'Ontario,
compte environ 3000 personnes, mais moins de 200 en connaissent la langue.
L'oneïda est selon Smith-Barton la langue aux sonorités les plus douces
de celles que parlent les Cinq-Nations; elle remplace par un [l] le phonème
[r] qui lui manque; elle a un duel, et est très riche en verbes et en
mots composés.
• Onondaga. - Langue parlée par
les Onondagos, Onandagas, Onontagues ou Onondaagos, dont le nombre est
d'environ 50 individus. Ils vivent au Canada (sud de l'Ontario) et vivaient
autrefois dans l'Etat de New-York, aux Etats-Unis.
• Seneca, par les Senecas, nommés
aussi Tsonontouas ou Maechachtini : au nombre de quelques centaines, ils
vivent dans les Etats de New-York et de l'Ohio .
Ceux de ce dernier Etat sont, d'après John Johnson, les Indiens
de l'Ohio qui s'approchaient le plus des colons européens par leurs habillements
et leurs moeurs. Leur langue est très rude, mais elle a été décrite
aussi la plus riche et la plus énergique de toutes ses soeurs.
5° Cayuga. - Langue parlée par
les Cayugas, Goyogans ou Queugues. Ils demeurent au Canada (Grand River,
Six Nations Reserve, Ontario). On les rencontrait autrefois à l'ouest
des Onondagos jusqu'Ã la branche septentrionale du Susquehanna
dans l'Etat de New-York .
Sur une population de 3000 personnes, il n'en reste plus que 250 capables
de parler la langue.
• Mynckussar, langue parlée par
les Mynckussars ou Myncqueses, qui, selon Thomas Campanius, étaient une
des principales populations de la Nouvelle-Suède. Cette nation s'est éteinte
depuis longtemps.
• Hochelaga, langue par les Ochelagas,
population rencontrée par Jacques Cartier. Cette
nation s'est fondue avec quelques-unes des populations qui ont formé les
Cinq-Nations.
Tuscaroa-nottoway.
• Tuscarora. - Langue presque
éteinte (quelques locuteurs en Ontario). Les Tuscaroras étaient
originaires de la Caroline du Nord ,
où ils étaient le peuple prépondérant, ce qui, selon Lawson engageait
alors plusieurs nations à apprendre leur langue. Vers le commencement
du XVIIIe siècle, les Tuscaroras, ayant
perdu le plus grand nombre de leurs guerriers dans une guerre contre les
colons, quittèrent leur ancienne demeure pour se joindre aux Oneïdas.
• Nottoyaw. - Langue éteinte
depuis les années 1950. Ell était parlée en Virginie .
Huron.
• Langue
hurone (huronien). - Cette langue, dont seul un dialectete,
le wyandot, est encore parlé, n'a pas les sons correspondants à notre
prononciation des lettres b, p, f, m, n, v, u, g et r , et elle est remplie
d'aspirations et de sons gutturaux.
Les verbes simples y ont une double conjugaison,
l'une absolue, l'autre réciproque. Les verbes actifs se multiplient autant
de fois qu'il y a de choses tombant sous leur action : par exemple, le
verbe qui correspond à manger varie autant de fois qu'il a de choses comestibles.
L'action s'exprime autrement à égard d'une personne et d'une chose :
ainsi, voir un homme et voir une pierre, ce sont deux verbes. Se servir
d'un objet appartenant à celui qui s'en sert ou à celui à qui l'on parle,
s'exprime également par deux verbes différents. (B.).
Le cherokee.
• Le cherokee
(ou cheerake, tsalagi, Tslagi) est parlé par les Cherokees (Cherrakes
Chelekis,Tchirekes ou Cheroquees). Cette population compte environ 150
000 personnes réparties principalement entre l'Oklahoma
et la Virginie occidentale ,
mais seulement 10 000 pratiqueraient aujourd'hui la langue.
Les Cherokees, jadis fameux dans la guerre,
sont divisés en Ottares (Otalis) ou habitants des montagnes, et en Ayrate
(Elatis) ou habitants des plaines; les premiers s'appellent eux-mêmes
Cheelakes, parce qu'ils ne peuvent pas prononcer la lettre r.
Cette langue est une des plus riches de
l'Amérique sous le rapport des formes grammaticales. Cependant, de même
que le chaktah, le delaware, le massachusset, le mohegan, le chippaway,
l'iroquois, l'oneida, le tuscarora, le cochenawagoes ou caughewaga et beaucoup
d'au tres idiomes américains, elle n'a pas de verbe être; mais en revanche,
comme le tamanaque et autres idiomes de l'Amérique du Sud
et du Nord, elle possède presque autant de verbes différents qu'il y
a d'objets différents qui peuvent leur servir de régime. Selon Buthrick,
elle n'emploie pas moins de 13 verbes différents pour exprimer l'action
de laver, ainsi, elle dit cu tu wo pour je me lave dans une rivière,
cule stula pour je me lave la tête; tse stula pour je lave
la tête d'une autre personne; cususquo pour je me lave la figure;
tacasulu pour je me lave les mains.
Le cherokee se divise en plusieurs dialectes
: ottare (otali) , elati (ayrate), kituhwa, etc. |
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