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État des États-Unis
New York
L'Etat de New York est un Etat du Nord-Est des Etat-Unis; 127.350 km² ; 18,3 millions d'habitants. Il est l'un des treize Etats qui ont fondé l'Union au XVIIIe siècle; on l'a surnommé l'Etat Empire (Empire State), à cause de l'influence considérable qu'il a exercée et exerce encore sur la direction générale des affaires du pays et du premier rang qu'il a longtemps occupé parmi les Etats pour la population, le commerce, l'industrie, la navigation et la richesse. Il contient en outre la ville de New York, la plus grande ville et le port le plus actif des Etats-Unis et de tout le continent américain, et compte 8,5 millions d'habitants. Capitale : Albany (97 000 habitants). Autres grandes villes : Rochester, Buffalo, Syracuse, Utica, etc.

Géographie.
Le sol, accidenté et fertile, est arrosé par l'Hudson et son affluent la Mohawk, par le Saint-Laurent, par le Niagara et par de nombreux lacs, dont les principaux sont les lacs Erié, Ontario, Oneida, Seneca, au Nord-Ouest, Champlain et George, au Nord-Est. Les montagnes principales sont les monts Caslkill, au Sud-Est. L'Etat de New-York est un état à la fois agricole, manufacturier et commerçant. 
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New York (Manhattan)
New York, New York.

Situation. Limites.
Le New York est limité à l'Est par les Etats du Connecticut, Massachusetts et Vermont, au Nord, par la province canadienne du Québec, à l'Ouest, par l'Ontario dont il est séparé par le Saint-Laurent et par les lacs Ontario et Erié, au Sud par la Pennsylvanie, le New Jersey et l'océan Atlantique. Il présente la forme d'un triangle irrégulier avec un angle au Nord-Est, un autre au Sud-Est et le troisième, le plus aigu, à l'Ouest. L'angle Sud-Est confine à l'océan Atlantique. La frontière est déterminée à l'Est par les lacs Champlain et Georges, et une ligne conventionnelle à peu près droite, parallèle au cours de l'Hudson jusqu'au détroit de Long Island. Au Sud elle embrasse les îles Long et Staten qui encadrent la baie de New York, suit le cours inférieur de l'Hudson, puis une ligne conventionnelle séparant le New York du New Jersey au Nord de ce dernier Etat, une partie du cours du Delaware, le 42e parallèle presque jusqu'au méridien 80°. A l'Ouest et au Nord, la frontière suit ce méridien jusqu'au lac Erié, le lac Erié, la rivière  Niagara, le lac Ontario, le Saint-Laurent, jusqu'au confluent avec la rivière Saint-Régis, une ligne conventionnelle, droite, depuis ce confluent jusqu'au lac Champlain. Le développement de cette frontière, les îles Staten et Long Island non comprises, est de 2075 km, dont 869 de limites terrestres, 448 de limites fluviales, et 560 de côtes sur les lacs, mesures prises en ligne droite. L'étendue des côtes maritimes, de la pointe de New York et des îles (notamment de Long Island et Staten Island) dépasse 800 km si l'on tient compte des déchiquetures du littoral.
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Niagara falls.
Les chutes du Niagara, à la frontière de l'Etat de New York et du Canada.

Hydrographie. Orographie.
Les lacs Erié et Ontario, le Niagara, le Saint-Laurent n'appartiennent à l'Etat de New York que par la rive méridionale et orientale. L'hydrographie intérieure comprend les cours d'eau qui se déversent dans l'Atlantique et ceux du versant des lacs. Les principaux parmi les premiers sont l'Hudson, le Delaware et le Susquehanna. L'Hudson appartient en entier à l'Etat, de sa source à son embouchure, de même que son affluent le plus important, le Mohawk. Le Delaware n'a que son cours supérieur dans le New York, le Susquehannah partage seulement sa branche orientale entre la Pennsylvanie et le New York, et reçoit, dans les limites de cet Etat, et sur la rive gauche, le Chenango et le Chemung. Une faible partie de l'extrémité occidentale du New York appartient au versant mississipien par une courbure de la rivière Alleghany (affluent de l'Ohio) qui, dans son court passage sur le territoire new yorkais, y reçoit les eaux sorties du lac Chantauqua.

Les quatre cinquièmes de la superficie du New York reposent sur des formations dévoniennes au Sud-Est, paléozoïques à l'Ouest, siluriennes au Nord-Est. L'île de Manhattan est formée de roches primitives. Les roches granitiques, le gneiss dominent dans les Adirondacks. Le sol est montagneux à l'Est depuis le New Jersey jusqu'au Canada. A l'Ouest il est plat et partagé par le faîte peu accentué où s'effacent de l'Est à l'Ouest les derniers prolongements occidentaux des Appalaches, en deux versants, dont les eaux se dirigent respectivement vers l'Atlantique et vers les lacs. Les pentes des Appalaches sont assez doucement inclinées à l'Ouest, abruptes du côté oriental où elles forment les massifs et chaînes connus sous les noms de Palissades (rive droite du bas Hudson), Highlands (que l'Hudson traverse en une gorge profonde), monts Catskill (900 à 1100 m d'altitude) à l'Ouest du fleuve, près d'Albany. Au Nord-Est de l'Etat, entre la rivière Mohawk et le Canada et à l'Ouest du lac Champlain, se dressent les monts Adirondacks qui couvrent 20 000 km² et dont le sommet le plus élevé est le mont Marcy (1600 m. environ). Région à la fois lacustre et montagneuse, les Adirondacks offrent de grands attraits pour la chasse et la pêche. La nature y est sauvage, rocheuse, couverte encore de forêts primitives. De nombreux hôtels y attirent les touristes aux points les plus pittoresques. Les Adirondacks sont continués à l'Est du lac Champlain par les Green Mountains dans le Vermont et par les White Mountains dans le New Hampshire, dont les chaînons parallèles constituent la ligne de faîte entre le bassin du Saint-Laurent et la Nouvelle-Angleterre.
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Les monts Catskills (Etat de New-York).
Paysage des monts Catskills, dans l'Etat de New York. Photo : Ralph Tiner.

Le faîte qui divise le New York occidental en deux versants, celui des lacs et celui de l'Alantique, est la continuation orientale du seuil rocheux d'où le Niagara tombe d'une chute de 100 m dans l'Ontario. Il suit à une distance moyenne de 50 km la rive Sud de ce dernier lac. La région comprise entre ce faîte et les lacs n'envoie à ceux-ci que des cours d'eau peu étendus, torrentueux, coupés de cataractes. Les plus importants sont le Genesee et l'Oswego, où se réunissent de nombreux ruisseaux sortis d'une série de lacs qui forment le trait caractéristique de cette région, lacs longs et étroits, orientés du Sud au Nord, très profonds, portant encore les noms des tribus de la confédération iroquoise qui habitaient avant le XVIIIe siècle le New York occidental. La région lacustre s'étend sur 300 km de l'Est à l'Ouest Les plus grands de ces lacs sont le Seneca (65 km de long et 5 de large), la Cayuga (65 et 5), l'Oneida (35 et 10). Les rivières des Adirondacks coulent à l'Est et se hettent dans les lacs Champlain et George. Le lac Champlain, très étroit, est long de 200 km. 

Flore et faune.
Le pays était autrefois couvert de forêts. Aujourd'hui le quart à peine de la superficie est encore boisé. Au Nord du Mohawk subsistent cependant des forêts primitives, où sont réunies presque toutes les essences propres à la latitude de la région. En dehors des parties pauvres et froides du Nord et du Nord-Est, l'Etat possède assez de parties fertiles (plaines du Genesee, vallées du Mohawk et de l'Hudson, Long Island) pour se placer dans un très bon rang parmi les Etats de production agricole des Etats-Unis. 

On rencontrerait encore, bien que très rarement, dans les Adirondacks, des individus isolés des anciennes espèces animales, élan, grand-cerf et renne, descendant l'hiver du Canada par-dessus les glaces du Saint-Laurent. Les bois abritent encore (?) des ours, des daims, des loups, le chat sauvage, la loutre, la belette, l'hermine, le castor, le rat musqué, la marmotte, l'écureuil, le lièvre, le lapin. On peut citer parmi les oiseaux, le grand aigle, la buse, le faucon, l'autour, le hibou, les oies et canards sauvages, la sarcelle, et, généralement, tout le gibier à plume des bois et des eaux.

Climat.
Les diverses parties de l'Etat présentent de grandes divergences de température. Le climat est maritime à l'extrémité Sud-Est confinant à l'Atlantique, continental partout ailleurs à cause des montagnes interposées entre la mer et l'intérieur. La hauteur de pluie varie, selon les points d'observation, de 615 mm (bord du lac Ontario) à 1290 (Higlands). La durée de la saison de végétation varie de 152 jours près du Saint-Laurent à 186 dans Long Island. Les écarts entre les maxima de chaud et de froid sont considérables dans tout l'Etat. A Rochester les extrêmes sont +39°C et -22°C. Le port de Buffalo est parfois bloqué par les glaces jusqu'au milieu de mai, et l'Hudson a été parfois gelé pendant plus de 40 jours. (GE).

Histoire.
L'Etat de New York est l'un des treize Etats à l'origine de la fondation des Etats-Unis. Samuel Champlain, venant du Canada, découvrit. en 1609 le lac auquel son nom fut donné. Le fleuve Hudson porte de même le nom du marin qui, en 1609 également et dans le même mois, remontait son cours jusqu'au point appelé depuis Fort-Orange et Albany. Hudson voyageait pour le compte de la Compagnie hollandaise des Indes orientales, qui envoya d'autres expéditions vers la même région, et établit un petit nombre de familles à Fort-Orange, d'autress dans l'île de Manhattan située à l'embouchure de l'Hudson, à l'Ouest de la grande île appelée plus tard Long Island. L'établissement reçut le non de Nieuwe Amsterdam, végéta sous ses gouverneurs hollandais, prit enfin vers le milieu du XVIIe siècle un certain développement commercial et agricole, soutint des luttes pénibles contre les Indiens et fut capturé en 1664 par les Anglais.

La colonie, dénommée jusqu'alors Noucelle-Hollande, fut appelée New York, du nom du duc d'York, frère de Charles II, et la même appellation fut donnée à la petite ville, tapie à l'extrémité Sud de l'île de Manhattan. La nouvelle colonie anglaise fut gouvernée d'abord très arbitrairement. Une grande partie du sol de la province avait été déjà distribuée entre quelques propriétaires fonciers hollandais. Le duc d'York répartit le reste entre ses favoris. Les tenanciers furent accablés de taxes, et le commerce ne fut pas plus épargné. Une révolte éclata contre Jacques Il; elle fut réprimée par le gouvernement de Guillaume et Marie, mais la révolution de 1688 eut pour conséquence d'établir dans la colonie un régime plus supportable pour les agriculteurs et les commerçants qui la peuplaient déjà et pour ceux que sa richesse naturelle et sa situation si favorable commençaient à y attirer en grand nombre.

La province de New York fut engagée, dans le cours du XVIIIe siècle, dans une longue série de guerres contre les Indiens des cinq nations alliées aux Français du Canada, et contre ces Français dont elle réussit à détacher finalement les Indiens. La guerre de Sept Ans a rendu célèbres les lacs Champlain et George, sur les rives desquels eurent lieu de terribles massacres et des batailles acharnées, comme celle de Ticonderoga (1757), où le général anglais, Abercromby, avec 16,000 hommes, fut battu par les Français. Lorsque les colonies se révoltèrent contre l'Angleterre, le New York se joignit au mouvement, bien qu'il comptât, surtout dans sa capitale, un grand nombre, de loyalistes. Les Anglais occupèrent d'ailleurs la ville dès le début de la guerre d'indépendance et ne l'évacuèrent qu'à la paix (1783).

La province, devenue l'Etat de New York en 1776, accepta en 1788 la constitution élaborée par la convention de Philadelphie et fut, à partir de ce moment, l'un des membres les plus prospères de l'Union. La construction du canal contournant la cataracte du Niagara, puis l'achèvement en 1825 de l'oeuvre de De Witt Clinton, par laquelle les eaux du lac Erié furent unies à celles de l'Atlantique, fit du New York l'artère principale du commerce entre l'Ouest américain et l'Europe et préparèrent, la grandeur de la ville de New York, à laquelle contribuèrent ensuite le développement des voies ferrées et les progrès de la navigation à vapeur.

Lorsque éclata la guerre de sécession, le New York se déclara en faveur du gouvernement régulier de l'Union, bien qu'il fût depuis longtemps inféodé en quelque sorte au parti démocratique dont l'aile radicale provoqua la rébellion dans les Etats du Sud. Des émeutes éclatèrent dans la ville lorsque le gouvernement de Lincoln se vit obligé, pour recruter les armées, de recourir à la conscription. Le New York n'en fournit pas moins un contingent énorme aux armées fédérales, 473.000 hommes, dont 267.000 de la seule ville de New York. De 1865 à 1898, l'Etat eut le plus souvent un gouvernement et une législature démocratiques; toutefois, le parti républicain a fait de grands progrès dans l'Etat même. En 1899, le juge van Wick, démocrate, est maire de la ville de New York, le colonel Theodore Roosevelt, républicain (et futur président des Etats-Unis), gouverneur de l'Etat. (GE).
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Les constitutions de l'Etat de New York

La première constitution, établie en 1777, un an après la proclamation de l'indépendance, basait le droit électoral sur la propriété. Des modifications libérales eurent lieu en 1801, 1821 et 1846. La restriction concernant les noirs disparut en 1866, et la constitution devint complètement démocratique en 1874. Le droit électoral appartient à tout citoyen âgé de vingt et un ans, résidant depuis un an dans l'Etat, depuis dix mois dans le comté. La législature siège à Albany. Elle comprend un sénat de 50 membres élus pour trois ans, une assemblée de 150 députés élus pour un an. Le pouvoir exécutif se compose d'un gouverneur et d'un sous-gouverneur élus pour trois ans et des titulaires de divers offices élus pour deux ans. Le pouvoir judiciaire comprend une cour d'appel (sept juges), des tribunaux supérieurs de district, des cours de comtés, des justices de paix. Tous les juges sont élus, ceux de la cour d'appel et des tribunaux de district pour quatorze ans, les juges de comté pour six ans, les juges de paix pour quatre ans. L'État envoie 34 représentants et 2 sénateurs au congrès; ce qui lui donne 36 voix dans le collège électoral présidentiel.

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