| On donne le nom de calice à un vase sacré, en forme de coupe, supporté sur un pied. Les catholiques l'emploient au sacrifice de la messe, où il sert au prêtre pour faire la consécration du vin eucharistique. Le calice doit avoir été consacré par l'évêque. On distinguait plusieurs genres de calices dans les premiers temps du christianisme : les calices ordinaires, servant au célébrant, et dans lesquels il aspirait le vin au moyen d'un chalumeau; les calices ministeriales, pour donner aux fidèles la communion sous l'espèce du vin; les calices baptismi, pour faire communier les nouveaux baptisés, et où l'on mettait aussi le lait et le miel qu'on leur faisait prendre. Il y avait enfin des calices de grande dimension et très riches, que l'on ne posait sur les autels que pour leur ornementation. Anastase le Bibliothécaire (Vie de Léon III) en cite un qui avait été offert par Charlemagne et qui pesait 58 livres. On se servit, dans le principe, de calices de diverses matières; le concile de Reims, en 803, interdit les calices de bois, de verre, de cuivre, et d'airain; un concile d'Angleterre, pendant le pontificat d'Adrien Ier, interdit ceux de corne. Jusqu'en 1793, on toléra pour les églises pauvres les calices d'étain. Après la Révolution, l'Eglise exigea que la coupe du calice, au moins, fût en argent, et dorée à l'intérieur. L'évêque peut cependant autoriser l'usage de calices d'étain dans le cas d'extrême pauvreté. La forme des calices a peu varié; nous en trouvons le type primitif dans les vases représentés sur le sicle d'argent des Juifs. On les faisait à deux anses, lorsque la communion se donnait sous les deux espèces. L'ornementation s'est modifiée suivant le goût des différents siècles; au Moyen âge, les calices furent décorés de pierres fines, de perles, d'émaux, d'ornements au repoussé , de cise lures, etc. Bède le Vénérable dit qu'on montrait de son temps à Jérusalem, dans l'église du Saint-Sépulcre, le calice en or et à deux anses dont Jésus se servit dans la Cène avec ses disciples. Avant la Révolution, on voyait à l'abbaye de Saint-Denis le calice de Suger, dont la coupe était faite avec une agate. Mabillon (Musaeum Italicum) parle d'un calice de Saint Malachie, primat d'Irlande, lequel appartenait à l'abbaye de Clairvaux, et dont le bord était garni de clochettes destinées à avertir les fidèles quand le célébrant y touchait. On montre de très beaux calices à la cathédrale de Mayence, à l'église de Saint-Jacques à Liège, dans divers collèges d'Oxford, à l'église de Saint-Chad à Birmingham, à Saint-Remi de Reims, etc. Dans l'iconographie chrétienne, le calice, emblème de la foi; est un attribut de Saint Bruno, de Saint François de Borgia, de Sainte Barbe, de Saint Jean l'Évangéliste, de Saint Robert d'Arbrissel, de Saint Maclou, de Saint Thomas d'Aquin, etc. (B.). | |