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Buste

On nomme buste la représentation de la partie supérieure du corps humain, c.-à-d. la tête, le cou, les épaules et une partie de la poitrine. La reproduction de cette partie, en sculpture, et même en peinture, ne peut en aucune manière être considérée comme une section quelconque d'une figure entière, c'est une oeuvre à part, une création de l'art, qui s'est produite très anciennement dans la forme qui lui est propre, avec ses règles et ses exigences particulières. C'est surtout dans la sculpture que ces règles sont essentielles à observer; bien couper un buste est toujours délicat. 

Lorsque la tête représentée est une allégorie, ou le portrait d'un homme célèbre, d'un héros, le sculpteur choisit généralement la forme en hermès, dans laquelle les épaules, la poitrine et le dos sont coupés par des plans verticaux formant ainsi à la partie inférieure du buste une sorte de dé sur lequel il repose. Dans cette forme, l'intérêt de l'oeuvre se trouve entièrement ramené sur la tête, et n'est pas distrait par une action ou une attitude quelconque, comme dans certains bustes de la décadence romaine, et même d'une date plus récente, où les bras sont figurés. 

La forme archaïque du buste terminé en hermès, se trouve moins souvent employée que la forme arrondie ou ovale par le bas; les bustes ainsi coupés sont montés sur un piédouche, socle de petite dimension, de forme ronde ou carrée, qui sert à assurer leur équilibre et à leur donner d'élégantes proportions.
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Crépy-en-Valois : bustes de la Maison Saint-Joseph.
Bustes ornant les façades de la cour de la Maison Sain-Joseph, à Crépy-en-Valois.
 © Photos : Serge Jodra, 2010.
Crépy-en-Valois : bustes de la Maison Saint-Joseph.

L'origine de l'art du buste remonte à une haute antiquité. De bonne heure les Grecs avaient su donner une belle silhouette aux figures qu'ils reproduisaient sur les médailles et les camées; cette qualité se retrouva ensuite dans les bustes qu'ils exécutèrent en ronde bosse. On remarque dans les bustes grecs, au moins dans ceux de l'époque primitive, une absence d'individualité, une tendance bien accusée à idéaliser les traits aux dépens de la ressemblance absolue, qui empêche de leur accorder grand crédit comme portraits : tel est le buste d'Alexandre, au Louvre, et ceux de Périclès, Solon, Alcibiade, etc., dans d'autres collections. 

A Rome, le privilège qu'avaient les nobles de conserver et d'exposer dans l'atrium les portraits de leurs ancêtres, donna une grande extension à l'art du buste. A l'origine, ces images étaient souvent en cire colorée, revêtues d'habits, de bijoux et de barbes postiches; on les sortait de leurs niches et on les faisait figurer dans les pompes des funérailles. Plus tard l'usage s'introduisit de décorer les tombeaux avec les bustes des défunts; le marbre et le bronze remplacèrent alors complètement la cire. C'est probablement de ce dernier usage qu'est venue l'expression même de buste; le mot latin' bustum est souvent employé par les auteurs pour désigner tout ce qui a rapport aux funérailles. 

Cet art fut très cultivé chez les Romains, et, sur ce point, ils sont supérieurs aux Grecs pour le sentiment de la ressemblance, la vérité des têtes. On a exhumé une immense quantité de portraits d'empereurs et d'impératrices, qui forment aujourd'hui des collections remarquables de bustes; la plus célèbre est celle du palais des Conservateurs, au Capitole romain. Brillamment relevé par les artistes italiens, dès le Moyen âge, cet art eut en France des représentants illustres dès la Renaissance, et surtout au XVIIIe siècle, et jusqu'à  l'époque moderne il n'a pas cessé de produire des oeuvres de la plus haute valeur. (Ad. Thiers).

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Dictionnaire Architecture, arts plastiques et arts divers
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