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Wollstonecraft

Mary Wollstonecraft est une philosophe, écrivaine et féministe anglaise née le 27 avril 1759 à Spitalfields (Londres), et morte enle 10 septembre 1797 à Londres. Elle est largement reconnue comme l'une des premières et des plus influentes défenseures des droits des femmes. 

Née dans une famille dysfonctionnelle, Wollstonecraft a une enfance difficile marquée par la violence de son père. Elle reçoit une éducation formelle limitée mais était autodidacte et très intellectuelle, ce qui l'a amène à s'engager dans la littérature et la philosophie.

Sa vie a été tumultueuse. Elle a eu une fille, Fanny, avec l'Américain Gilbert Imlay, mais la relation s'est terminée de manière malheureuse. Plus tard, elle a épousé William Godwin, avec qui elle a eu une autre fille, Mary Wollstonecraft Godwin, qui deviendra célèbre en tant que Mary Shelley, l'autrice de Frankenstein.

Bien que controversée de son vivant, en grande partie à cause de ses relations personnelles et de ses idées avant-gardistes, Mary Wollstonecraft est aujourd'hui célébrée comme une pionnière du féminisme. Elle soutenait que les femmes avaient le même potentiel intellectuel que les hommes et que la société devait leur offrir les mêmes opportunités de développement personnel et professionnel.. Elle croyait fermement que l'éducation des femmes était essentielle pour leur émancipation. Elle pensait que les femmes devaient être éduquées de manière rationnelle et non simplement formées à être des épouses et des mères. Oeuvres Majeures :

Défense des droits humains.
Publié en 1790, A Vindication of the Rights of Men (Une défense des droits des hommes) est une  réponse aux critiques de la Révolution française et défend les principes républicains et les droits humains. Wollstonecraft critique les idées conservatrices de l'époque, notamment celles exprimées par Edmund Burke dans son ouvrage Reflections on the Revolution in France (1790), où il défend les institutions traditionnelles et critique la Révolution française. L'autrice, quant à elle, soutient l'idée de l'égalité et des droits naturels des individus. L'ouvrage reflète une vision progressiste du changement social et politique. Wollstonecraft voit la possibilité de construire une société meilleure par la réforme et l'éducation. Elle est optimiste quant au potentiel humain de progrès moral et social, contrairement à Burke, qui craint les conséquences du changement rapide.

Wollstonecraft accuse Burke de défendre les privilèges de l'aristocratie et de justifier les inégalités sociales. Elle critique son romantisme et son attachement aux traditions, qu'elle considère comme des obstacles à la justice et au progrès. Tous les hommes, tous les humains, explique-t-elle, sont dotés de droits naturels et ces droits doivent être protégés par des institutions justes. Elle soutient que la société doit être fondée sur l'égalité et la justice, plutôt que sur les privilèges de la naissance ou de la richesse. Wollstonecraft met en avant l'importance de la raison et de la vertu comme fondements d'une société juste. Elle croit que la raison doit guider les réformes politiques et sociales, et que la vertu est essentielle pour la moralité publique et privée. Elle critique l'élitisme et la corruption des classes dirigeantes, qu'elle accuse d'exploiter et d'opprimer les masses et appelle à une réforme politique qui inclut une représentation plus large et plus démocratique du peuple.

Ainsi, Mary Wollstonecraft voit-elle la Révolution française comme une opportunité pour réaliser les idéaux des Lumières : liberté, égalité et fraternité. Contrairement à Burke, qui valorise la stabilité et la tradition, Wollstonecraft valorise le changement et la réforme pour atteindre une société plus juste. Un thème central de l'oeuvre est la défense des droits individuels et de l'égalité. Wollstonecraft insiste sur le fait que les droits ne doivent pas être déterminés par la naissance, mais par la nature humaine elle-même. Elle pose les bases d'une argumentation pour les droits des femmes en insistant sur l'égalité des droits naturels pour tous les êtres humains.  Wollstonecraft critique les arguments émotionnels et les sentiments de Burke, qu'elle voit comme un moyen de manipuler l'opinion publique et de défendre l'injustice. Elle attaque les privilèges de l'aristocratie et défend l'idée que le mérite et la vertu devraient déterminer le statut social, non la naissance ou la richesse. Elle appelle à une société plus égalitaire où les opportunités sont ouvertes à tous, indépendamment de leur origine sociale.

Défense des droits de la femme.
A Vindication of the Rights of Woman (Une défense des droits de la femme, 1792) est l'ouvrage le plus célèbre de Mary  Wollstonecraft et aussi l'une des premières oeuvres majeures du féminisme. Elle y défend l'idé que les femmes doivent avoir accès à la même éducation que les hommes et être considérées comme des partenaires égales dans la société. Elle critique la société patriarcale qui confine les femmes à des rôles domestiques subordonnés. L'ouvrage est une défense passionnée et argumentée de l'égalité des sexes, centrée sur l'importance de l'éducation et de la reconnaissance des capacités intellectuelles et morales des femmes

Mary  Wollstonecraft dédie l'ouvrage à Talleyrand, et critique les recommandations de celui-ci sur l'éducation des femmes, qu'elle trouve restrictives. Elle énonce son objectif : prouver que les femmes méritent une éducation égale à celle des hommes et qu'elles ont la même capacité de raisonnement et de moralité. Elle argue que les idées de son époque sont le résultat d'une éducation déficiente et d'une société patriarcale qui empêche les femmes de développer pleinement leurs capacités. L'éducation des femmes, dit-elle, doit aller au-delà des compétences domestiques et inclure des sujets intellectuels et moraux. Elle insiste sur le fait que les femmes doivent être éduquées pour devenir des compagnes rationnelles et égales aux hommes, capables de participer pleinement à la société, avec des droits et des devoirs similaires à ceux des hommes. Elle critique les attentes sociales qui poussent les femmes à être dépendantes, superficielles et préoccupées par leur apparence physique et prône une vision de la féminité basée sur la raison, la vertu et l'indépendance.

Une partie significative de l'ouvrage est consacrée à la critique des idées de Jean-Jacques Rousseau, qui dans l'Émile, propose une éducation différenciée pour les garçons et les filles. Wollstonecraft conteste son affirmation selon laquelle les femmes sont naturellement destinées à être subordonnées aux hommes et argumente que cette subordination est le résultat de l'éducation et de la société. Elle s'appuie sur le rationalisme des Lumières pour défendre l'égalité des sexes, affirmant que la capacité de raisonner est universelle et non liée au sexe. Elle utilise des arguments philosophiques pour montrer que les femmes ont le même potentiel de développement moral et intellectuel que les hommes. Wollstonecraft imagine une société où les femmes sont éduquées et libres de participer pleinement à la vie publique, une vision radicale pour son époque. Elle voit l'égalité des sexes non seulement comme une question de justice, mais aussi comme bénéfique pour l'ensemble de la société.

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Dictionnaire biographique
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