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Shelley
(Percy Bysshe), poète né près d'Horsham (Angleterre)
le 4 août 1792, mort en mer le 8 juillet 1822. Il fit ses premières
études à la pension de Sion House, de Brentford, les acheva
à Eton et, à cause de sa faiblesse,
de sa beauté, de sa sensibilité maladive, eut à souffrir
les persécutions de ses condisciples. Pour se consoler et oublier,
il se jeta, avec ardeur, dans les études et dans les expériences
scientifiques qui avaient pour lui un vif attrait; ce qui lui valut, du
reste, le surnom de « Shelley le Fou », ou celui, encore plus
venimeux, de « Shelley l'Athée ». Il composait déjà
des romans : Zastrozzi (1808), qui se ressent grandement de l'influence
de Mrs Radcliffe; Saint Irvyne or the Rosicrucian (1810); des poésies
Wandering
Jew, en collaboration avec Thomas Medwin; Original poetry by Victor
and Cazire (1810), en collaboration avec sa cousine Harriet Grove,
à laquelle il voua toute sa vie un amour platonique. Enfin, il se
fit expulser d'Oxford, où il achevait son instruction, pour une
composition qui fit horreur aux directeurs : The Necessity of Atheism
(1811). Il s'établit à Londres, s'amouracha d'une fillette
de seize ans, Harriet Westbrook, et l'épousa après un romanesque
enlèvement. Peu après, il se liait avec Southey,
avec Godwin, se jetait tête baissée
dans la politique, discourait dans les meetings et participait aux extravagances
des végétariens.
Ses écrits révolutionnaires,
Declaration
of Rights (Dublin, 1812) et The Devil's
Walk (1812), attirèrent l'attention du gouvernement, et, pour
se soustraire à des poursuites imminentes, il erra d'un bout de
l'Angleterre à l'autre, trouvant tout de même le loisir de
publier sa Queen Mab (Londres, 1843, in-8), poème philosophique,
et une Refutation of Deism (1814, in-8), qui sent le fagot. Son
ménage était devenu un enfer, et il se sépara de sa
femme pour les motifs les plus singuliers, ceux qu'on a l'habitude de qualifier
d'incompatibilité d'humeur. Pour se consoler, il enleva Mary Godwin
(ci-dessous) et fit avec elle un voyage en France et en Suisse dont il
a publié le récit, The History of a six weeks' Tour
(1817).
Entre-temps, sa femme avait donné
naissance à un fils, Charles Bysshe, et toute la famille de Shelley,
furieuse de l'abandon où il l'avait laissée, coupa les vivres
au poète. Ses misères lui inspirèrent un magnifique
poème : Alastor or the Spirit of Solitude (Londres, 1816,
in-8) : mais elles ne s'atténuaient pas. Bien au contraire, il fut
forcé de repasser sur le continent à la suite d'affaires
de femmes très embrouillées, où fut mêlée
Claire Clairmont, une des maîtresses de Byron,
qui d'ailleurs lui fit connaître le grand auteur. Là-dessus
la femme de Shelley mourut dans des circonstances assez pénibles,
et le poète épousa (30 décembre 1816) Mary dont il
avait déjà un fils et dont il eut une fille peu après.
Claire Clarmont, maintenant brouillée avec Byron, dont elle avait
eu une fille Allegra, retomba avec son enfant à la charge de Shelley,
que Godwin poursuivait, par surcroît, de ses demandes d'argent.
C'est au milieu de tous ces embarras qu'il
créa un chef-d'oeuvre, The Revolt of Islam (Londres, 1818,
in-8), l'un des plus purs morceaux de poésie de la littérature
anglaise. Mais comme il ne pouvait plus vivre en Angleterre, il s'établit
(1818) en Italie sans esprit de retour. Il y retrouva Byron, auquel il
rendit la petite AIlegra, se lia avec lui d'une forte amitié, visita
les grandes villes : Florence, Naples, Venise,
Rome, écrivant beaucoup : The Cenci
(1819, ln-8), tragédie en cinq actes; Prometheus unbound
(1820, in-8), poème d'une sublime envolée sur le thème
de la rédemption de l'humanité; The Ode of the west Wind,
d'un Iyrisme échevelé, etc. La connaissance qu'il fit de
la charmante Emilia Viviani lui inspira son Epipsychidion (1821,
in-8), d'un si mélodieux mysticisme, et la mort de Keats
son Adonais (1821, in-4), qui passe pour son chef-d'oeuvre, D'une
activité intellectuelle prodigieuse, il traduisait Platon,
Spinoza,
Eschyle,
Goethe,
Calderon.
En avril 1822, il vint habiter avec des amis près de La Spezzia.
Il périt pendant une traversée de Leghorn à La Spezzia,
au milieu d'une affreuse tempête. Son corps retrouvé, seulement
au bout de dix jours, fut brûlé en présence de Byron
et de Leigh Hunt, et ses cendres placées dans le cimetière
protestant de Rome.
Shelley est un des meilleurs lyriques de
l'Angleterre, peut-être le meilleur; car ni Dryden, ni Wordsworth
n'ont égalé toujours la magnificence de son style, sa clarté,
sa grâce, sa fraîcheur d'imagination, sa spontanéité;
et aucun n'a eu plus d'influence sur le développement de la poésie
anglaise.
Citons encore
de lui : Rosalind and Helen (1819). - Lines written in déjection
(1819). - Peter Bell the Third (1839). - The Masque of Anarchy
(1832). - Witch of Atlas (1820). - Swellfoot the Tyrant (1820)
Defence
of Poetry (1821). - Hellas (1822).
Les principaux recueils
sont ceux des Poetical pièces (1823). - Posthumous poems
(Londres, 1874, in-8).
Une édition
des Oeuvres complètes fut donnée par sa veuve en 1839
(4 vol.), mais il parut, depuis, des lettres et des écrits en prose,
des fragments poétiques, etc.
La seule édition
ancienne vraiment complète est celle de Buxton Forman (Londres,
187680, 8 vol.). Shelley a été traduit en français,
en allemand, en italien, en russe, etc. (R. S.).
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Mary Wollstonecraft
Shelley
est une écrivaine née à Somers Town le 30 août
1797, morte à Londres le 1er
février
1851, femme du précédent, fille de William
Godwin et de Mary Wollstonecraft.
Orpheline dès sa naissance, assez mal élevée par son
père, elle passa son enfance et sa jeunesse chez divers amis de
sa famille. Avide d'affection, elle s'éprit de Shelley dès
qu'elle le vit et se fit enlever par lui en 1812. On sait comment le poète
l'épousa en 1816, après la mort de sa première femme.
Très intelligente, elle apprit,
en se jouant, le grec, le latin, le français, l'italien; elle était
en fort grande estime auprès des amis de son mari, notamment de
Byron,
dont elle copia le troisième chant de Childe Harold. En 1818,
elle publia Frankenstein, en 1829,
Valperga, romans mal accueillis
en leur temps. Mathilda, écrit à la même époque
sera publié après sa mort.
• Frankenstein,
ou le Prométhée moderne (1818). - Ce roman emblématique
raconte l'histoire du jeune scientifique Victor Frankenstein qui, obsédé
par la vie et la mort, crée une créature vivante à
partir de cadavres humains. La créature, rejetée par son
créateur et par la société, cherche désespérément
à se venger. Frankenstein aborde des thèmes tels que
la création, l'ambition, l'aliénation, la responsabilité
et la nature de l'humanité. Bien que critiqué à sa
sortie, Frankenstein est rapidement devenu un succès et est
aujourd'hui considéré comme un classique de la littérature
gothique et de la science-fiction.
Valperga (1823).
- Ce roman historique se déroule en Italie au XIVe siècle.
Il s'agit d'une histoire d'amour tragique et de politique, mettant en lumière
le conflit entre les aspirations individuelles et les obligations politiques
et sociales.
• Mathilda
(1819, publié posthume en 1959). - Ce court roman raconte
l'histoire d'une jeune femme, Mathilda, qui, après la mort de sa
mère, tombe amoureuse de son père. La culpabilité
et le chagrin la poussent à s'isoler du monde et à rejeter
l'amour de ceux qui l'entourent. Mathilda n'a été
publié qu'après la mort de Mary Shelley et est moins connu
que Frankenstein. Il aborde des thèmes similaires de culpabilité,
d'isolement et de chagrin et de tabous sociaux (comme l'inceste).
Après la mort de Shelley, elle revint
en Angleterre où elle continua à publier
de nombreux ouvrages, souvent inégaux, mais dans lesquels on retrouve
les thèmes chers à l'autrice : l'exploration des limites
de la nature humaine, les conséquences des actions individuelles
et collectives, l'isolement et de l'aliénation. Mentionnons
:
• Le
Dernier homme (1826). - Ce roman de science-fiction dystopique se déroule
à la fin du XXIe siècle et
décrit un monde ravagé par une pandémie qui a décimé
la population mondiale. L'histoire suit le dernier survivant de l'humanité,
Lionel Verney, alors qu'il traverse un monde désolé et cherche
un sens à sa vie.
• Histoire de
Perkin Warbeck (1830). - C'est une pièce historique, qui s'inspire
de l'histoire de Perkin Warbeck, un imposteur prétendant être
Richard, duc d'York, le plus jeune fils d'Édouard IV d'Angleterre.
• Lodore (1835).
- Roman qui suit les vies interconnectées de plusieurs personnages.
L'histoire aborde des thèmes tels que le mariage, la parentalité
et les questions sociales de l'époque. Une sorte d'autobiographie
fort intéressante.
• Falkner
(1837). - Un roman gothique qui raconte l'histoire d'Elizabeth Raby, à
travers ses voyages et ses luttes personnelles. Le roman aborde des thèmes
tels que la culpabilité, la rédemption et l'identité.
• Errances en
Allemagne et en Italie en 1840, 1842 et 1843 (1844). - Un récit
de voyage de Mary Shelley décrivant ses voyages en Allemagne et
en Italie avec son mari, Percy Bysshe Shelley. Elle y partage ses observations
sur la culture, la politique et la société.
Mary Shelley écrivit de nombreuses
nouvelles dans les revues : elle avait de la grâce, et on la lit
avec plaisir. Puis elle entreprit les biographies de Pétrarque,
de Boccace, de Machiavel,
etc.; enfin elle s'attacha à la publication des oeuvres de son mari.
(R.
S.). |
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