Taldo, fils de Valore (mort en 1344), en est la souche; quatre fois prieur de la République, ambassadeur, gonfalonier en 1340, dans des moments très difficiles, surtout pendant la conspiration des Bardi et des Frescolbadi. Ce fut un des riches banquiers florentins qui prêtèrent de l'argent à Edouard III d'Angleterre et n'en furent jamais remboursés. Niccolo, son fils, gonfalonier de la République en 1367, ambassadeur en Hongrie.
Bartolommeo (mort en 1427), six fois membre de la magistrature des X di Balia pendant les guerres de Florence contre Giangaleazzo Visconti et Filippo Marin; trois fois gonfalonier de la République, ambassadeur près du pape, de Ladislas, roi de Naples, et du duc de Milan, se retira à la fin de ses jours dans le couvent de Santa Croce.
Niccolo, son fils (mort en 1441), un des plus ardents partisans de Cosme de Médicis, prieur, X de Balia, gonfalonier en 1436.
Francesco (mort en 1498), deux fois prieur, capitaine de Pistoie en 1483; quatre fois gonfalonier, homme d'une austérité remarquable, lié aux Médicis tant qu'ils furent au pouvoir, puis leur ennemi et partisan acharné de Savonarole. C'est sous son dernier gonfaloniérat, en 1497, qu'eut lieu la soi-disant conspiration de Del Nero, et l'exécution capitale de celui-ci et de ses acolytes. Sa sévérité en cette occasion lui valut, à la chute de Savonarole, presque le même sort que ses victimes : il fut frappé dans le tumulte qui suivit l'arrestation du célèbre dominicain.
Bartommeo, son frère, mort en 1477, philosophe platonicien; comme son fils Niccolo (mort en 1528 à Rome), grand ami des Médicis, ambassadeur près de Louis XII, à Naples; pour n'avoir pas dénoncé la conspiration de Agostino Capponi et de Pietropaolo Boscoli, il fut condamné à la prison perpétuelle, dont le tira l'intercession de son neveu Baccio. Il écrivit une vie de Lorenzo il Magnifico, parue en 1749 par les soins de Méhus.
Son frère, Filippo, fut appelé par Mathias Corvin en Hongrie pour y enseigner la philosophie platonicienne, mais n'accepta pas; il publia les oeuvres de Platon.
Baccio, fils de Filippo (mort à Florence le 20 août 1537), chef du parti qui chassa de Florence le gonfalonier perpétuel Soderini, pour y rétablir les Médicis. Prieur en 1521, gonfalonier en 1524, appelé à Rome en 1529 après le traité de Barcelone, il fut envoyé contre sa cité avec le titre de commissaire apostolique de l'armée chargée d'en faire le siège. Comme tel, il suborna le capitaine des Florentins, Malatesta Baglioni, et, après la chute de la ville, il présida la balia qui réforma l'Etat et exerça sur les adversaires des Médicis de terribles vengeances. Rappelé pour ses excès, il fut nommé par le pape président de l'exarchat de Ravenne. De nouveau à Florence en 1532, un des réformateurs qui proclamèrent Alexandre de Médicis, duc de l'Etat, sénateur, il perdit son ascendant à la mort de Clément VII et passa aux mécontents; mais sous Cosme Ier, battu et fait prisonnier à Montemurlo, il fut, comme rebelle, décapité.
Son cousin, Filippo (mort le 20 août 1537), l'accompagna sur l'échafaud pour la même cause, âpres avoir été tour à tour un fervent ami de la liberté et un ardent partisan des Médicis.
Francesco, frère de ce dernier (mort à Rome en 1555), partisan des Médicis, prit part à côté de Baccio au siège de Florence, et, après la restauration des Médicis, devint ambassadeur près de Charles V, sénateur, puis, à son tour, adversaire des Médicis, se réfugia à Rome; Paul III fit de lui un gouverneur de Narni, d'Orvieto, de Terni, de Rimini, de Fano.
Baccio, fils de Filippo (mort à Empoli le 4 avril 1606), sénateur, commissaire de Pistoie et de Prato, conseiller secret de Ferdinand Ier, fut un homme de grand savoir, bibliothécaire de la Laurentienne, consul de l'Académie florentine, décora son palais de ces termes qui lui ont fait donner le nom de Palazzo dei Visacci.
Parmi les Valori de France, on cite le comte François-Florent (né à Toul en 1763, mort le 7 juillet 1822), un des trois gardes du corps qui accompagnèrent Louis XVI à Varennes, et le prince de Valori, publiciste de la fin du XIXe siècle. (E. Casanova).