| Majorien, empereur romain (457 à 461). - Julius Valerius Majorianus arriva à l'Empire après l'interrègne de dix-huit mois qui suivit la déposition d'Avitus (octobre 456). Fils d'un comte des finances qu'avait soutenu la faveur d'Aétius, descendant par sa mère d'un Majorien qui avait été au siècle précédent magister equitum et pediturn en Pannonie, Majorien, dont nous connaissons la carrière par le panégyrique de Sidoine Apollinaire, avait été un vaillant soldat; il avait défendu Tours contre les barbares, combattu dans la région d'Arras contre le Franc Cloio : disgracié par les menées de la femme d'Aétius qui craignait que Majorien ne portât ombrage à son fils Gaudentius, il fut rappelé auprès de Valentinien III à la mort d'Aétius en 454, se lia avec le chef barbare Ricimer dont le rôle devenait de plus en plus prépondérant, contribua à la chute d'Avitus, y gagna le titre de maître de la milice (février 457) et enfin fut nommé empereur d'Occident, avec le consentement de Ricimer et l'appui du Sénat romain et de l'empereur d'Orient Léon Ier. Dans une des sept Novelles que nous avons de Majorien, il remercie le Sénat de son choix et promet de gouverner selon ses avis. Majorien, proclamé auguste à Ravenne, ne devait et ne pouvait être qu'un instrument entre les mains de Ricimer qui gardait la direction effective de presque toute l'armée, sauf de celle des Gaules que commandait Aegidius. Majorien infligea une défaite aux Vandales sur les côtes de la Campanie; en 458, on le voit à Lyon ou Sidoine Apollinaire prononça son panégyrique; en 453, après une courte guerre avec les Ostrogoths qu'Aegidius repoussa devant Arles, Majorien signa un traite avec leur roi Théodoric; en 460, il avait fait de grands préparatifs contre les Vandales, réuni une flotte de 300 vaisseaux qui devait partir de Carthagène, mais une trahison le livra à Genséric; en 461, il donna des jeux de cirque à Arles; quelque temps après il fut déposé, puis tué par Ricimer. Ce règne est en somme une des périodes les moins connues de la fin de l'empire romain. (Ch. Lécrivain). | |