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Les
îles
Mariannes du Nord ont été colonisées par des Austronésiens vers
1500 av. JC. Leurs descendants sont devenus les indigènes Chamorro et
ont été influencées par des migrations ultérieures, notamment des
Micronésiens
au Ier siècle de notre ère et des Asiatiques
du Sud-Est insulaires vers 900.
Magellan a traversé
les îles Mariannes en 1521 et l'Espagne les a revendiquées en 1565. L'Espagne
a officiellement colonisé ces îles en 1668 et les a administrées depuis
Guam.
Au XVIIIe siècle, la répression brutale
de Chamorro par l'Espagne, ainsi que de nouvelles maladies et des guerres
intermittentes, ont réduit la population indigène d'environ 90 %. Une
dynamique similaire étant constatée à Guam, l'Espagne
a forcé les Chamorro des îles Mariannes du Nord à se réinstaller Ã
Guam et les a empêchés de retourner dans leurs îles d'origine. Au moment
où le Chamorro des îles Mariannes du Nord sont revenus, de nombreux autres
Micronésiens, venus de Chuukese ou de Yap (Etats
fédérés de Micronésie), s'étaient déjà installés sur leurs
îles.
En 1898, après la
guerre hispano-américaine, l'Espagne a cédé Guam aux États-Unis,
mais a vendu les îles Mariannes du Nord à l'Allemagne en vertu du traité
germano-espagnol de 1899. L'Allemagne
a administré le territoire depuis la Nouvelle-Guinée
allemande mais a adopté une approche non interventionniste au jour le
jour. Après la Première Guerre mondiale,
le Japon a administré les îles sous mandat
de la Société des Nations. Le Japon s'est concentré
sur la production de sucre et a fait venir des milliers de travailleurs
japonais, qui ont rapidement dépassé en nombre les Chamorro sur les îles.
Pendant la Seconde
Guerre mondiale, le Japon a envahi Guam depuis les îles Mariannes
du Nord et a utilisé les Chamorro des Mariannes comme traducteurs avec
les Chamorro de Guam, créant des frictions entre les deux communautés
Chamorro qui se poursuivent à ce jour. Les États-Unis se sont emparés
des îles Mariannes du Nord en 1944 après la bataille de Saipan et les
ont administrées ensuite dans le cadre du Territoire sous tutelle des
îles du Pacifique (TTIP). Ce régime a continué jusque dans les années
1970. À quatre reprises dans les années 1950 et 1960, les électeurs
ont opté pour l'intégration à Guam, bien que Guam l'ait rejetée en
1969. Durant cette période, les îles étaient principalement sous l'influence
américaine, et leur économie dépendait en grande partie de l'aide extérieure
et des investissements militaires.
Au milieu des années
1970, les habitants des Mariannes du Nord ont exprimé leur volonté de
rester associés aux États-Unis, mais avec un degré d'autonomie plus
élevé. Cela a abouti à la création du Commonwealth des Îles Mariannes
du Nord (CNMI). En 1975, un référendum a été organisé, au cours duquel
une majorité écrasante a voté en faveur de l'accord de Commonwealth
avec les États-Unis. En 1976, la Constitution du CNMI a été adoptée,
et en 1978, le Commonwealth a été officiellement établi.
Après l'établissement
du Commonwealth, les Mariannes du Nord ont bénéficié d'un statut spécial
qui leur a permis de contrôler leurs propres affaires internes tout en
restant sous la souveraineté américaine pour les affaires de défense
et de politique étrangère. Cette période a vu une augmentation significative
des investissements étrangers, en particulier dans les secteurs du tourisme
et de l'industrie textile. L'accès sans visa pour les touristes asiatiques
a boosté l'économie locale.
Dans les années
1990, l'économie des Mariannes du Nord a été secouée par plusieurs
crises. L'industrie du textile, autrefois florissante grâce à des lois
favorables aux entreprises, a commencé à décliner en raison de la concurrence
internationale et de nouvelles réglementations imposées par les États-Unis.
De plus, des critiques croissantes sur les conditions de travail dans les
usines ont terni l'image du Commonwealth. Par ailleurs, le tourisme a également
souffert de la crise financière asiatique de 1997.
Le début du XXIe
siècle a vu des efforts pour diversifier l'économie des Mariannes du
Nord, avec un accent sur le développement durable et la promotion du tourisme
écologique. Cependant, les îles continuent de faire face à des défis
économiques, notamment en raison de leur dépendance à un nombre limité
de secteurs économiques. Les relations avec les États-Unis restent solides,
mais les questions liées à l'immigration, au contrôle des ressources
naturelles et à la préservation de l'identité culturelle locale continuent
de susciter des débats.
En 2009, le CIMN
est devenu le dernier territoire américain à élire un délégué sans
droit de vote au Congrès américain. |
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