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 L'histoire de l'Asie
Histoire de la Corée du Sud

En 1945, la Corée était sous occupation japonaise depuis 1910. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, les forces japonaises se rendent, et la Corée est libérée. La péninsule coréenne est divisée en deux zones d'occupation : le nord sous influence soviétique et le sud sous influence américaine, avec la ligne de division le long du 38e parallèle. En 1948, deux états sont créés sur la péninsule coréenne : la République de Corée (Corée du Sud) au sud avec Syngman Rhee comme président, et la République Démocratique Populaire de Corée (Corée du Nord) au nord avec Kim Il-sung comme leader. Le 25 juin 1950, la Corée du Nord envahit la Corée du Sud, déclenchant la Guerre de Corée. Le conflit attire l'intervention des forces de l'ONU dirigées par les États-Unis et des forces chinoises soutenant le Nord. La guerre se termine le 27 juillet 1953 par un armistice, avec la création d'une zone démilitarisée (DMZ) au 38e parallèle, mais aucun traité de paix formel n'est signé.

Après la guerre, la Corée du Sud commence à se reconstruire avec une aide internationale, notamment des États-Unis. Le pays lutte contre la pauvreté et l'instabilité politique. À partir des années 1960, le président Park Chung-hee, arrivé au pouvoir par un coup d'État en 1961, met en oeuvre des politiques de développement économique rapide. Il favorise l'industrialisation et la Corée du Sud connaît alors une croissance économique rapide, avec un revenu par habitant atteignant, en 1979, environ 17 fois celui de la Corée du Nord. Park Chung-hee gouverne cependant de manière autoritaire. Il réprime les libertés politiques et les mouvements d'opposition. L'assassinant de Park en 1979 ouvre une période de turbulences politiques.

Chun Doo-hwan, qui prend le pouvoir après un coup d'État militaire en 1980, est confronté à des troubles civils et à des demandes de réformes démocratiques. En mai 1980, une révolte populaire éclate à Gwangju contre le régime de Chun, mais elle est brutalement réprimée. Ce soulèvement devient un symbole des luttes pour la démocratie en Corée du Sud. Sous la pression croissante pour la démocratisation, Chun Doo-hwan accepte des réformes politiques majeures. Des élections démocratiques sont organisées en 1987. L'ancien général de l'armée sud-coréenne Roh Tae-woo remporte la présidence au terme d'une course serrée. En 1993, Kim Young-sam (1993-1998) devient le premier président civil de la nouvelle ère démocratique de la Corée du Sud. Il poursuit les réformes démocratiques et lutte contre la corruption. 

Les années 1980 et 1990 voient la Corée du Sud poursuivre une croissance économique rapide, devenant un dragon asiatique avec une économie diversifiée et avancée. Les chaebols (grandes conglomérats familiaux comme Samsung et Hyundai) jouent un rôle crucial dans cette expansion. Le pays développe une forte industrie technologique et culturelle et émerge aussi comme un centre important de la culture pop, avec des contributions notables dans la musique, le cinéma et la mode.

La fin du mandat Kim Young-sam est marquée par la crise financière asiatique de 1997, qui frappe durement la Corée du Sud, entraînant un besoin urgent de réformes économiques et la demande d'un soutien du FMI. En 1998, Kim Dae-jung (1998-2003) est élu à la présidence. Il poursuit une politique d'engagement avec la Corée du Nord, qui conduit à un sommet historique entre les deux Corées en 2000 et à son prix Nobel de la paix la même année, pour ses contributions à la démocratie sud-coréenne et sa politique du rayon de soleil (Sunshine Policy) envers son turbulent voisin du nord. Sous la présidence de Roh Moo-hyun, la même politique de rapprochement avec la Core du Nord est continuée. Un deuxième sommet intercoréen a lieu en 2007. Pendant ces années, la Corée du Sud a connu une croissance économique soutenue, malgré quelques défis liés à la mondialisation et à la concurrence internationale.

Lee Myung-bak (2008-2013) mène une politique plus dure envers la Corée du Nord, notamment après l'attaque de Yeonpyeong en 2010. Park Geun-hye, fille de l'ancien président sud-coréen Park Chung-hee, lui succède en 2013. C'est la première femme présidente élue de la Corée du Sud. Mais en décembre 2016, l'Assemblée nationale adopte une motion de destitution contre la présidente Park pour son implication présumée dans un scandale de corruption et de trafic d'influence, suspendant immédiatement ses fonctions présidentielles. La destitution est confirmée en mars 2017, déclenchant une élection présidentielle anticipée en mai 2017 remportée par Moon Jae-in. Sous l'administration de Moon Jae-in des pourparlers sont rétablis avec la Corée du Nord, qui conduisent à plusieurs sommets intercoréens et à des rencontres avec le président américain Donald Trump. Moon promeut des politiques visant à réduire les inégalités et à améliorer les conditions de travail. Elu en 2022,  Yoon Suk-yeol adopte une politique plus alignée avec les États-Unis et une position plus ferme contre la Corée du Nord.

Au cours des dernières décennies, la Corée du Sud s'est imposée comme un leader mondial dans les secteurs de la technologie et de l'innovation, avec des entreprises comme Samsung et Hyundai en tête de file. Côté culture, la Hallyu (vague coréenne) a connu une croissance phénoménale, avec la K-pop, les films et les séries télévisées coréennes (comme le film Parasite qui a remporté l'Oscar du meilleur film en 2020) gagnant en popularité mondiale. Restent plusieurs défis, l'un est d'ordre démographique et posé par un faible taux de natalité et une population vieillissante, un autre est celui des relations complexes avec la Corée du Nord.

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