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Jean Castel
est un chroniqueur et poète du XVe
siècle, fils d'un autre Jean Castel, secrétaire de Charles
VII, et de Jeanne Coton. Il était religieux de Saint-Martin-des-Champs,
lorsque Louis XI, au début de son règne,
lui confia la charge de chroniqueur de France, depuis longtemps attribuée
jusqu'alors à un religieux de Saint-Denis.
Il paraît avoir exercé en même temps les fonctions de
greffier du grand Conseil et a, comme tel, contresigné beaucoup
d'ordonnances royales. En 1470, on le retrouve à Paris
employé comme secrétaire du roi à quelques commissions
de chancellerie.
En 1472, il est nommé abbé
de Saint-Maur-des-Fossés : il meurt dans cette abbaye, au mois de
février 1476. Jules Quicherat a montré que la chronique de
Louis XI, qui figure dans les Chroniques de Saint-Denis, a été
faite en partie d'après les notes laissées par Castel. Le
même auteur a établi que Castel ne pouvait être le fils
de Christine de Pisan, comme on l'avait dit avant
lui; il est possible qu'il fût son petit-fils, bien que la filiation
ne soit pas prouvée. (A. Thomas).
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Anciennes
éditions - On a de Jean Castel
un livre de dévotion imprimé à la fin du XVe
siècle et extrêmement rare; ce recueil de vers, composé
en 1468 à la requête de Jean du Bellay, évêque
de Poitiers, est intitulé Spécule des Pescheurs. Quicherat
le traite, non sans raison, de « plat, grotesque et ennuyeux »;
mais il a publié deux placets en vers, adressés en 1465 et
1466 à Charles de Gaucourt, qui montrent Castel sous un jour plus
favorable. Il y a de la vivacité, même de la grâce dans
ces pièces, surtout dans la seconde, et certains traits font déjà
penser à Marot.
En
bibliothèque - Jules Quicherat,
Recherches sur le chroniqueur Jean Castel, dans la Bibl. de l'École
des Chartes, 1841, pp. 461-477. |
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Le P. Louis-Bertrand
Castel est un savant né à Montpellier
le 11 novembre 1688, mort en janvier 1757. Il entra en 1703 aux jésuites
de Toulouse, y étudia les mathématiques et la philosophie
et resta dans la compagnie. En 1720, sur les conseils de Fontenelle,
ses supérieurs l'envoyèrent à Paris,
Il y publia bientôt son Traité de la pesanteur universelle
(Paris, 1724, 2 vol. in-12) qui fit beaucoup de bruit et souleva une polémique
assez vive. Il fit ensuite paraître dans les recueils et journaux
du temps une Exposition des sciences universelles et un Plan
de mathématique abrégé (Paris, 1720, in-4) qui
lui valut son admission à l'Académie
royale de Londres. Le P. Castel, que ces travaux excellents n'avaient
pas tiré de l'obscurité, devint célèbre par
l'invention du Clavecin des couleurs qui lui fit donner par Voltaire
le surnom de Don Quichotte
des mathématiques. Il l'exposa d'abord très sommairement
dans le Mercure de novembre 1725, puis en donna le plan et la théorie
complète dans le Journal de Trévoux de 1735. Ce clavecin
devait rendre visible le son. Étant donné que le son et la
lumière sont de même nature, expliquait-il, si la lumière
modifiée fait les couleurs,
si le son modifié fait les tons, l'analogie se soutient entre les
couleurs et la musique. Partant de là, Castel avait voulu construire
un clavier où les couleurs variées et combinées au
milieu des glaces et avec un savant éclairage devaient former un
spectacle extraordinaire. Citons à titre de curiosité une
application de cette théorie qu'une école littéraire
a reprise au XIXe siècle et a voulu
appliquer au roman
et à la poésie, en la donnant comme nouvelle.
«
Le vert qui répond au ré fera sentir à chacun
sans doute que ce ton de ré est naturel, champêtre,
riant, pastoral; le rouge qui répond au sol leur donnera
l'idée d'un ton guerrier, sanglant, colère, terrible; le
bleu qui répond à l'ut fera connaître son ton
noble, majestueux, céleste, divin... »
Bien entendu le clavecin ne sortit jamais
de la théorie et le P. Castel passa le reste de sa vie à
en construire des ébauches qu'il déclarait lui-même
fort imparfaites. (R. S.).
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Anciennes
éditions - Il a écrit,
outre les ouvrages ci-dessus : Exercices sur la tactique ou la science
du héros (Paris, 1757, in-8). - l'Homme moral opposé
à l'homme physique de M. R*** (Rousseau)
(Toulouse, 1756, in-12). - Lettre philosophique pour rassurer l'univers
(1736 in-12). - Optique des couleurs (1740, in-12). - le Vrai
système de physique générale de Newton
en parallèle avec celui de Descartes
(1743, in-4).
En
bibliothèque - Journal de Trévoux,
avril 1747, t. II. - Quérard, la France littéraire; Paris,
1828, t. II, in-8. - Bertrand, le P. Castel, dans Correspondant du 25 septembre
1868. |
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Pierre-Louis Richard
Castel est un écrivain et naturaliste né à
Vire (Calvados) le 6 octobre 1758, mort à
Reims en 1832. Procureur général du district de Vire en 1790,
il fut élu l'année suivante membre de l'Assemblée
législative, siégea au côté droit et se réfugia
en Normandie durant la Terreur. Lors de la réorganisation de l'Université,
il occupa au Prytanée français ou lycée impérial
(ancien collège Louis-le-Grand), où il avait fait de brillantes
études, la chaire de professeur de belles-lettres, puis fut appelé
par Fontanes aux fonctions d'inspecteur général, titre qu'il
échangea en 1816 contre celui d'inspecteur des écoles royales
militaires. Plus tard, il fut précepteur du comte de Chevigné
(le futur auteur des Contes rémois)
et se retira près de son élève. Il fut enlevé
par la première épidémie cholérique. (M.
Tx.).
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En
bibliothèque - Richard Castel
a publié les Plantes, poème didactique dans le goût
de ceux de Delille et de Ricard (1797, in-12;
5- édit. 1829, in-8), auquel il a joint un Voyage de Paris à
Crevy-en-Chablais et un Discours sur la gloire littéraire;
la Forêt de Fontainebleau,
poème (1805, in-8) et composé les paroles d'un opéra
en trois actes : le Prince de Catane (1813), musique de Nicolo.
Dans un autre ordre de travaux, on lui doit une Histoire naturelle des
Poissons (1800-1806, 10 vol. in-18) et une édition de l'Histoire
naturelle de Buffon, classée par ordres,
genres et espèces (1799, 26 vol. in-18).
On
a imprimé à très petit nombre (à cinq ex. seulement,
dit-on) des Lettres de Castel au comte Louis de Chevigné
(Reims. 1834, 3 vol. in-18). |
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