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Ursulines.
- L'origine des congrégations fort nombreuses et fort diverses
qui portent ce nom remonte à Angèle Merici (née en
1470 à Dazenzano, sur le lac de Garde, morte en 1540, canonisée
en 1807 par Pie VII). Elle appartenait au tiers ordre
de Saint-François. En 1537, elle institua à Bresci; une
association de 73 jeunes personnes, vivant dans le monde, mais vouées
« à tous les travaux auxquels la charité les appellerait
». Elle les persuada de se placer sous la protection de sainte Ursule
« qui avait gouverné tant de vierges »; elles prirent
le nom de Compagnie de Sainte-Ursule.
Cette association fut approuvée
par Paul III en 1544, puis par Grégoire
XIII, Sixte V et Paul V, qui augmentèrent successivement ses
privilèges. Elle était placée sous l'autorité
des évêques, et l'érection canonique donnée
par le pape réservait aux supérieurs, conformément
aux désirs de la fondatrice, le pouvoir de modifier les statuts,
selon l'exigence des temps et des lieux. Les Ursulines se répandirent
en Italie, en France,
en Allemagne, aux Pays-Bas
et même en Amérique. A la
fin du XVIIIe siècle, elles formaient
plus de 20 congrégations, avec 350 couvents et près de 20.000
religieuses.
Le premier établissement des Ursulines
en France avait été fondé en 1574 à Avignon,
par Mme de Bermond; il était spécialement destiné
à l'enseignement. En 1596, César de Bus les décida
à se constituer en communauté; et une maison ainsi constituée
fut fondée à l'Isle (Comtat-Venaissin).
Ce furent les Ursulines congrégées de Paris qui, les premières,
embrassèrent l'état religieux proprement dit, en prononçant
des voeux perpétuels. Cette évolution s'opéra sous
l'instigation de Marie L'Huillier, fille d'un président à
la Chambre des Comptes et veuve du comte de Sainte-Beuve. Elle imposa la
clôture aux Ursulines établies au faubourg Saint-Jacques,
qui se soumirent à ses conseils. Une bulle de Paul V (13 juillet
1612) constitua leur monastère sous la règle
de Saint-Augustin et sous l'autorité de l'archevêque de
Paris.
Aux trois voeux ordinaires fut ajouté celui d'instruire les petites
filles.
A
la veille de la Révolution, la
congrégation de Paris comprenait près de 80 monastères.
Toulouse,
Bordeaux,
Lyon,
Dijon,
Arles étaient devenus les centres d'autres
congrégations. Tulle était le centre d'une congrégation
à voeux solennels, mais sans le voeu d'instruire la jeunesse. Les
religieuses de la congrégation de Pont-Saint-Esprit étaient
dites Ursulines de la Présentation. A Arles, fut fondée,
sous la direction des jésuites, une
congrégation dite des Ursulines du comté de Bourgogne, dont
les constitutions, approuvées par Innocent X (1648), étaient
tirées en partie de celles d'Ignace de
Loyola. A l'époque de leur suppression (1790), toutes ces congrégations
possédaient ensemble plus de 300 maisons.
La restauration de leurs communautés
commença en 1805 à Chavannes en Vendée. Un décret
de Napoléon (9 avril 1806) permit aux
Ursulines d'ouvrir des écoles. A la fin du XIXe
siècle, elles étaient extrêmement nombreuses en France,
plus de deux fois plus nombreuses que les membres du corps tout entier
ne l'étaient en 1845. A cette époque, le nombre des Ursulines
ne dépassait pas 3000 dans le monde entier; en 1881, il dépassait
7000 en France seulement. Elles possédaient 217 maisons, parmi lesquelles
153 étaient autorisées. On évaluait au moins à
330 le nombre des écoles dirigées par elles. (
E.-H. Vollet). |
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