| Hiéroglyphes (Alchimie). - Les alchimistes ont emprunté aux prêtres de l'Égypte (Religion égyptienne) les formes énigmatiques et symboliques, ainsi que l'usage des signes hiéroglyphiques de leur art. Le signe alchimique de l'eau, notamment, est identique avec son hiéroglyphe ; celui du Soleil l'est également. Le signe d'Hermès est le même que le signe actuel de la planèteMercure; il a été appliqué tour à tour à l'étain et au métal mercure. On l'assimile d'ordinaire au caducée; mais il offre aussi une ressemblance singulière avec l'une des représentations de Thot, représentation ainsi définie dans le Dictionnaire d'Archéologie égyptienne de Pierret : « La tête d'ibis, qui le caractérise ordinairement, est surmontée d'un disque et de deux cornes en croissant. » La nomenclature symbolique, dite prophétique, telle qu'elle figure dans Dioscoride et dans le Papyrus de Leyde, n'a pas cessé de régner en alchimie. La phraséologie des alchimistes les plus anciens est celle de gens résidant en Égypte et ayant sous les yeux les obélisques et les hiérogrammes qu'ils citent, mais sans en comprendre la signification antique. C'était d'ailleurs une opinion fort répandue dès l'antiquité que les hiéroglyphes contenaient des formules relatives aux richesses des anciens rois d'Égypte et à la manière de les fabriquer. A mesure que la signification véritable de ces signes s'est perdue, les gens qui les voyaient ont été portés à leur attribuer une signification magique et alchimique; ces opinions étaient celles des Arabes au Moyen âge, et même au-delà, au sein de la population égyptienne. En fait, il est possible et même probable que certaines formules chimiques aient été inscrites sur des stèles en caractères hiéroglyphiques, comme le prétendent Zosime et Olympiodore. Mais jusqu'ici une seule de ces formules a été retrouvée, celle du Kyphi, ou parfum sacré, dans les chambres du temple d'Edfou et dans celui de Philae. (M. B.). | |