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Claudien
(Claudius Claudianus) est un poète latin, né vers
365 ap. J.-C. sous le premier Valentinien.
Il était d'Alexandrie.
Sidoine
Apollinaire le nomme pelusiaco satus Canopo (Carm. IX,
27.1). Claudien lui-même fait plusieurs allusions au lieu de sa naissance
(Epl., 1, 20 et 56; v. 3). On ne sait rien sur sa famille ni sur
son éducation, qui fut évidemment des plus distinguées.
Il vint à Rome en 395; en 400 il était
à Milan, qui était devenu la
résidence ordinaire des empereurs d'Occident. C'est là qu'il
commença à avoir pour protecteur Flavius Stilicon, tuteur
et ministre d'Honorius,
qu'il ne cessa de louer dans ses vers. Lorsque celui-ci fut assassiné
à Ravenne en 408 le poète périt peut-être avec
lui ou s'exila soit en Orient ,
soit en Égypte ;
en tous les cas aucun de ses écrits n'est postérieur à
cette date.
Claudien exerça des fonctions publiques
d'après l'inscription d'une statue qui lui fut élevée
sur le forum de Trajan par Arcadius
et Honorius, sur la demande du sénat; cette, inscription, trouvée
au XVe siècle par Pomponius Laetus,
commence en effet par les mots Claudio Claudiano.
Claudien est le représentant le
plus marquant de la littérature païenne au IVe
siècle, comme saint Augustin est le premier
des littérateurs chrétiens de la même époque;
ce qui ne l'empêcha pas de louer avec enthousiasme des chrétiens
zélés comme Théodose, Honorius
et Stilicon lui-même; c'est ainsi qu'Ausone
avait fait le panégyrique de Gratien.
Si l'on considère ses oeuvres il est, en ce qui concerne la forme,
le dernier des classiques. II a reproduit avec une remarquable dextérité
les formes de langage et la versification des bonnes époques; il
ressemble par là à Stace, sur qui
il l'emporte par l'abondance, l'imagination et la variété.
Il ne traite guère que des sujets de circonstance et ses vers renferment
des renseignements précieux dont un historien circonspect peut se
servir utilement. Il loue presque partout Honorius
et Stilicon, ou attaque les adversaires de son
protecteur Rufin et Eutrope. Il fait grand usage de l'arsenal mythologique
et son meilleur ouvrage est l'épopée inachevée, dans
le goût alexandrin, sur l'enlèvement de Proserpine .
Tous ses poèmes pèchent par la banalité et l'uniformité
de la composition, par l'excès du développement, la minutie
des détails et l'abus de la rhétorique.
Voici la liste de ses ouvrages :
1 ° Poèmes historiques,
en hexamètres, et presque toujours précédés
d'un prologue en distiques élégiaques;
sur le consulat d'Olybrius
et prologue Probinus (en 395); deux livres
contre Rufin en hexamètres avec prologue en distiques élégiaques;
deux livres sur le troisième consulat d'Honorius (en deux livres
sur le mariage d'Honorius et de Marie). A la suite de cet épithalame
viennent des Fescennina en vers alcaïques
et strophes de cinq vers anacréontiques
ou anapestiques, et enfin en asclépiades.
Le poème De bello Gildonico, où sont décrits
les préparatifs de la guerre contre le Maure Gildon (en 398) est
incomplet. Puis viennent dans l'ordre chronologique les deux livres De
Consulatu FI. Mallii Theodori (339); les deux livres contre Eutrope,
l'Éloge de Stilicon en deux livres,
et le poème De Consulatu Stiliconis; le De bello Getico,
qui est également à la gloire de Stilicon; enfin le sixième
consulat d'Honorius (404). L'éloge de Serena, fille adoptive de
Théodose
et femme de Stilicon, est incomplet. Enfin au même groupe se rattache
l'Épithalame
du tribun Palladius et de Celerina.
2° Poèmes divers. L'Enlèvement
de Proserpine est inachevé; les trois livres que nous possédons
renferment des lacunes. De la Gigantomachie
il ne reste que cent vingt-neuf hexamètres; un fragment grec sur
le même sujet est d'un autre Claudianus. Sous le nom d'Épîtres,
nous avons de Claudien cinq morceaux en vers élégiaques.
Dans l'un il demande pardon d'une faute à Hadrien,
préfet du prétoire; dans l'autre il remercie pompeusement
Séréna qui a favorisé son mariage avec une femme de
famille riche; trois autres sont des billets à Olybrius, à
Probinus, et à l'orateur Gennadius. Les sept idylles
sont des descriptions poétiques du phénix ,
de la torpille, du hérisson, de l'aimant, etc. Parmi les quarante-quatre
épigrammes,
dont la plus célèbre et la plus réussie est celle
du vieillard de Vérone, plusieurs sont
évidemment des variations ou des paraphrases apocryphes; cinq de
ces petites pièces sont écrites en grec. (A.
Waltz).
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