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Rue de Provence, à Paris  (VIIIe arrondissement et IXe arrondissement)). - Cette rue relie la rue de Rome à la rue Montmartre, au-delà de laquelle elle est prolongée par la rue Richer. La partie entre les rues de Rome et du Havre a été exécuté en 1884 sur une partie de l'ancienne rue Saint-Nicolas-d'Antin. Elle doit son nom au comte de Provence. La partie Ouest, depuis la rue de la Chaussée-d'Antin, s'appelait rue Saint-Nicolas avant 1868. Le fermier général Joseph de La Borde, de concert avec le marquis de Boisgelin, fit construire un égout sur le ruisseau de Ménilmontant, ruisseau qui partait de la place de la République et qui se jetait dans la Seine un peu en aval du pont de l'Alma. On fit un pavage sur l'emplacement de l'égout, et la rue de Provence fut créée ainsi au-dessus en 1771.

N° 20. Maison reconstruite sur l'emplacement de l'ancien 16, sur le toit de laquelle Mme Blanchard, aéronaute, se tua en 1819.

N° 24. Le prolongement de la rue Le Peletier a détruit, rue de Provence, un petit théâtre qui avait été installé par Fanny Elssler. Théâtre des Délassements comiques avant 1862 (chaussée de la rue Le Peletier). A. Ehrhard a fait justice d'une tradition dramatisée par Alexandre Dumas et plus tard par Edmond Rostand dans l'Aiglon. Si Fanny Elssler compta le duc de Reichstadt parmi ses admirateurs, elle ne fut pas la consolatrice des suprêmes journées du fils de l'Empereur. Rappelons qu'elle fut la rivale de la Taglioni et créa la « cachuca ». Elle mourut en 1884. Sa soeur Thérèse, créée baronne des Barnim, et surnommée la majestueuse, épousa morganatiquement le prince Adalbert de Prusse.

N° 42. Chapelle Taitbout (culte évangélique). Emplacement de la maison de Jacques Chauchat, l'échevin qui donna son nom à la rue Chauchat.

N° 41. Fut habité par Berlioz.

N° 48. Emplacement d'une ancienne poste aux chevaux, puis bureau de poste, qui a disparu. Au 47 se trouvait une enseigne de marchand de vins : Au Petit, Facteur, qui rappelait l'un des doyens des bureaux de poste de Paris.

N° 54. Ancien théâtre de Société construit par Mme de Montesson. Démoli et remplacé par les Écuries d'Orléans. Société Générale.

N° 47 à 65. Emplacement des jardins et de l'hôtel du duc d'Orléans qui s'étendait également entre le 35 et le 39 de la rue Taitbout (c'est-à-dire angle Sud-Ouest du croisement des rues de Provence et Taitbout). Cet hôtel d'Orléans communiquait par une serre avec l'hôtel de Mme de Montesson dont il était séparé au Sud par un mur mitoyen. Il avait une entrée particulière par l'hôtel Valence-Timbrune sur la Chaussée-d'Antin. Cet hôtel Valence, contigu à l'hôtel Montesson, avait été construit en 1769 par Brongniart. La Société Delaunay l'a acheté en 1829.

N° 56. Emplacement de l'hôtel de Thun. Sortie des écuries d'Orléans, construites par Brongniart (1778). Cette sortie était juste en face d'une des principales portes de l'hôtel d'Orléans. Regnault de Saint-Jean-d'Angély. Le soir du feu à l'hôtel Schwartzenberg, l'Empereur organisa une ambulance chez Regnault. A appartenu au Baron Seillière, à la Société Générale, auj. agence CIC.

N° 59. Bel immeuble ancien (péristyle avec statues et, dans la cour intérieure, balcon supporté par des colonnes).

N° 57 et 61. Cité d'Antin, bâtie en 1825 sur les dépendances de l'ancien hôtel Montesson, construit par Brongniart. Mme de Montesson était la fille de Riou, qui fut gouverneur de la Muette et qui avait épousé en premières noces et clandestinement la duchesse de Berry, fille du régent. Le duc d'Orléans, grand-père de Louis-Philippe, épousa secrètement, mais avec l'assentiment du roi, Mme de Montesson en 1773 dans la chapelle de l'hôtel de Montesson. L'hôtel Montesson occupait la partie Sud de la cité d'Antin, s'étendait jusqu'à la rue Taitbout (du 25 au 29 inclus), sur le sol de la rue Lafayette et sur les maisons numérotées aujourd'hui de 6 à 16 de cette rue. Mme de Montesson fut remplacée par le fournisseur Ouvrard et le banquier Michel, puis par le prince de Schwartzenberg qui y donna, pour le mariage de l'Empereur, un bal où le feu causa de nombreuses victimes. L'incendie eut lieu sur l'emplacement correspondant à peu près aux 5 et 7 de la rue Lafayette. La Compagnie Delaunay bâtit la cité en 1825. Dans la cité s'est trouvé, au 29, le théâtre Mondain (1895), qui s'était appelé pendant quelques années théâtre de la Robinière, théâtre d'Antin et concert Lafayette. Il se trouvait sur l'emplacement de l'église Saint-André (1852 à 1870), qui devint temple protestant et salle Saint-André en 1870. 

N° 60. Emplacement de la maison où mourut L. Contat en 1813. (Belle façade).

N° 63. Fut habité par Franz Liszt.

Entre la rue Caumartin et la rue du Havre, la rue de Provence passe entre les magasins du Printemps, reléiés par une passerelle au deuxième étage. (F.de Rochegude).

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Dictionnaire Villes et monuments
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