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Une
Société s'est constituée naguère pour étudier
l'histoire des territoires qui constituent aujourd'hui le VIlle
arrondissement, dit l'Élysée. Le sujet en vaut la
peine, bien que cette partie de la ville n'ait que cinq cents ans à
peine d'existence. Les maisons furent lentes à se construire le
long du grand chemin du Roule, aujourd'hui le faubourg Saint-Honoré;
le groupement d'habitants qui constitua la paroisse de la Ville-l'Évêque
était, de même, peu important. A l'exception de ces deux points,
tout le reste était en culture. On a quelque peine à se l'imaginer
aujourd'hui.
Chaque arrondissement
de Paris a sa caractéristique, par laquelle il se distingue des
autres : celui-ci est le plus grand, celui-là le plus petit; l'un
est très accidenté, presque montagneux, l'autre plat comme
la Beauce; tel est pauvre et « souffrant », tel autre a l'aspect
monastique. Le VIIIe, a longtemps offert
cette particularité d'être le plus riche (peut-être
le VIIe le
devance-t-il aujourd'hui sur ce plan). Il a pour limites : au Midi, la
Seine; à l'Ouest, les avenues du Trocadéro et Marceau, qui
le séparent du XVIe
arrondissement; an Nord-Ouest et au Nord, l'avenue de Wagram, les boulevards
de Courcelles et des Batignolles,
qui le séparent du XVIle; à
l'Est, les rues d'Amsterdam, Tronchet
et Vignon, qui le séparent du IXe;
les rues Duphot, Chevalier
de Saint-Georges (anc. Richepanse), Saint-Florentin
et le mur des Tuileries, qui
le séparent du Ier
arrondissement. Sa superficie est de 381 hectares
Quartier des Champs-Elysées.
C'est entre les deux magnifiques places
de la Concorde et de l'Etoile (place
Charles-De-Gaulle) que s'étend le quartier des Champs-Elysées.
Les Champs-Elysées constituent,
dit-on par conformisme, la plus belle des avenues de Paris.
Entre eux et la Seine, le Cours-la-Reine
forme une promenade spéciale. Ce quartier se subdivise en deux,
le quartier François Ier et le quartier
Marbeuf.
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Le
Grand Palais, vu depuis le pont Alexandre III.
Quartier du faubourg
du Roule.
Le quartier du faubourg du Roule correspond
à peu près à l'ancien village ainsi appelé.
L'origine étymologique de ce nom est inconnue. On le trouve sous
la forme Rollum ou Rotulum, à partir du commencement
du XIIIe siècle, puis apparaît
la forme française Roole. Dès le XIIIe
siècle existaient sur le territoire du Roule une maladrerie fondée
pour les ouvriers de la Monnaie de Paris, située
tout au moins à proximité, et une chapelle
dédiée à saint Jacques et saint Philippe. Du milieu
de ce même siècle à la Révolution,
les évêques et archevêgnes de Paris y fondèrent
un fief. Ce territoire, qui fit vraisemblablement partie de la châtellenie
de Clichy, dépendit de la paroisse
de Villiers-la-Garenne jusqu'en 1699, année ou la chapelle fut transformée
en paroisse, avec adjonction de quelques paroissiens de Clichy; on reconstruisit
l'église en 1769. On distinguait le
bas Roule, dans le faubourg Saint-Honoré, et le haut Roule qui se
confondait avec les Ternes. En 1722, le village du Roule fut érigé
en faubourg de Paris, avant d'être définitivement incorporé
à la ville, en 1787. Les limites du faubourg, plus étendu,
ne correspondaient pas à celles de la paroisse. Cette paroisse a
été diminuée en 1851 par la création de celle
de Saint-Augustin.
Au XVIIIe
siècle, avant la Révolution,
deux établissements s'y faisaient remarquer; la Pépinière
du roi, sur le terrain de laquelle fut bâti par Chalgrin, pour Mlle
Contat, un hôtel encore existant, puis l'établissement de
plaisirs appelé le Colisée.Les principaux de ses nombreux
hôtels sont celui de la rue de Bercy (n° 2), du à Chalgrin,
et l'hôtel de Saint-Priest, rue du Faubourg-Saint Honoré,
n° 170. L'hôpital Beaujon, fut construit en 1785, et n'a été
d'abord pendant dix ans qu'un hospice. Un abattoir avait été
aussi construit dans ce quartier, au commencement du XIXe
siècle. Quant à l'église russe (cathédrale
Alexandre Nevsky), elle est beaucoup plus récente. La voie publique,
dite, vers 1635, Chaussée-du-Roule, prit ensuite le nom de rue du
Haut et du Bas-Roule, puis de rue du Faubourg-du-Roule, et enfin, en 1847,
celui de rue du Faubourg-Saint-Honoré.
Quartier de la
Madeleine.
Le quartier de la Madeleine
(du nom de la grande église qui s'y
trouve située) est des plus élégants. Il renferme
le palais de l'Élysée,
les ministères de l'intérieur et de la marine et la chapelle
expiatoire; les commerçants qui n'exercent pas un commerce de
luxe se sont groupés dans la cité Berryer. L'édifice
qui fait le coin de gauche de la rue Royale, oeuvre de Gabriel
comme l'hôtel du ministère de la marine, a été
divisé en 4 hôtels (l'hôtel de Crillon, etc.). Rue des
Mathurins sont l'hôtel de Beauharnais (n° 32) et l'hôtel
de Lagrange (n° 44), tous deux du milieu du XVIIIe
siècle; rue Boissy-d'Anglas, n° 5, l'hôtel de la Reynière;
rue du Faubourg-Saint-Honoré, n° 39, l'hôtel Borghèse,
et l'hôtel Pontalba (n° 41), oeuvre de Visconti; rue d'Anjou,
l'hôtel de Contades, occupé par la mairie du VIIIe
arrondissement, les hôtels de Bauffremont et de Boissy (nos
42-44),
l'hôtel de la Bellinaye (n° 46); rue Tronchet, n° 7, l'hôtel
Pourtalès.
Quartier de l'Europe.
Tout moderne est le quartier de l'Europe
avec ses rues portant des noms de capitales, et rayonnant autour de la
place de l'Europe. Il est construit luxueusement et a pour promenade le
joli parc de Monceau, oeuvre de
Carmontelle
(1778), transformé par l'administration municipale en 1861. La gare
Saint-Lazare en est le principal édifice, mais l'église
de Saint-Augustin, le collège Chaptal et le musée Cernuschi
sont aussi à rappeler. Dans le square de Messine, l'hôtel
de Villeneuve a reçu des décorations du XVIIIe
siècle provenant d'autres hôtels.
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La
colonnade du parc Monceau. © Photos : Serge
Jodra, 2010.
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