| Couvent des Feuillants, à Paris (Ier'arrondissement). - Le couvent des Feuillants, sur l'emplacement duquel a été ouverte la rue de Castiglione. Ces religieux, dont la règle était très austère, furent appelés à Paris par Henri III en 1587. Leur église, dont le portail avait été bâti en 1676 par François Mansart et qui regardait la place Vendôme, renfermait, outre des peintures de Vouet, les sépultures des maréchaux de Marillac, d'Harcourt, d'Huxelles, de la famille Rostaing, etc. Leur enclos s'étendait jusqu'au Manège des Tuileries et à la terrasse qu'on appelle encore des Feuillants. On allait à ce Manège par un passage étroit qui séparait les Feuillants de leurs voisins les Capucins, et qui a été le témoin de scènes terribles pendant la Révolution, puisque c'est par ce passage que la foule arrivait à la salle où siégèrent les Assemblées constituante et législative, ainsi que la Convention nationale. Après la journée du Champ-de-Mars, les constitutionnels s'étant divisés, ceux qui approuvaient la conduite de La Fayette et de Bailly formèrent dans ce couvent, en opposition au club des Jacobins, un club qui prit le nom de Feuillants, mais qui dura à peine quelques mois, et le nom de Feuillants devint un titre de proscription pendant la terreur. En 1793, on établit dans ce couvent l'administration de la fabrication des fusils, et la salle même où avaient siégé les assemblées nationales devint un dépôt d'armes. En 1796, la salle du Manège redevint le lieu des séances du conseil des Cinq-Cents; la maison des Feuillants continua à être un dépôt d'armes, et l'on mit dans le jardin un parc d'artillerie. En 1804, ce couvent à été détruit. (Th. Lavallée). | |