| Montreuil, anc. Montreuil-sous-Bois, Montreuil-aux-Pêches (Monsteriolum, Monsterolum), est une commune du département de la Seine-Saint-Denis, limitrophe de Paris (Petite couronne), située au Nord de Vincennes; 90 700 habitants (2006). Le seul monument ancien de quelque intérêt qu'on peut y voir est une église des XIIe et XIIIe siècles, souvent mutilée et reconstruite depuis sa fondation, comme toutes les églises des environs de Paris; mais la spécialité qui lui a valu ancien second nom y a autrefois attiré chaque année un grand nombre d'horticulteurs ou de simples amateurs de beaux fruits-: Voici l'histoire que l'on raconte à propose de l'origine des pêches de Montreuil : le soir de la bataille de Dettingen (1743), qu'une faute du duc de Grammont fit perdre à l'armée française, malgré les mesures prises par le maréchal de Noailles pour lui assurer la victoire, un mousquetaire français, nommé Girardeau ou Girardot, blessé dangereusement, avait été transporté près de la tente du duc de Cumberland. Les chirurgiens étaient occupés ailleurs. On allait panser le prince à qui une balle avait percé la jambe. - commencez, dit-il, par soulager cet officier français; il est plus blessé que moi; il manquerait de secours et je n'en manquerai pas. Les soins de ce généreux ennemi profitèrent à Girardot qui se rétablit entièrement, mais qui néanmoins quitta le service après y avoir mangé presque toute sa fortune. Retiré dans un petit fief de trois hectares environ, qu'il possédait encore à Bagnolet et à Malassise, près de Montreuil, il imagina de diviser cet enclos par des murs parallèles éloignés de huit mètres et surmontés de chaperons mobiles, puis de couvrir tous ces murs de pêchers en espalier. Ainsi partagée, sa propriété forma soixante-dix-sept jardins. Grâce à cette heureuse idée, à la méthode dont il se servit pour cultiver et tailler ses pêchers, aux soins minutieux et incessants qu'il leur prodigua, il obtint des résultats qui dépassèrent ses espérances. Ses soixante-dix-sept jardins lui rapportaient, année commune, de trente à quarante mille francs. Personne ne récoltait, à cent lieues à la ronde, d'aussi beaux fruits. Il savait faire mûrir ses pêches avant celles de ses rivaux; il en avait à vendre quand on n'en trouvait pas ailleurs. Sa propriété était devenue un but de promenades, et de parties de plaisir. On comptait quelquefois soixante carrosses à sa porte. L'auteur de l'article consacré à Girardot, dans la Biographie universelle, se rappelle avoir vu, en 1780, l'intrépide mousquetaire devenu un riche cultivateur. Aussi simple qu'affable, rempli de distinction dans ses manières, encore droit et de haute stature, ce vieillard respectable ne pouvait saluer les personnes qui le visitaient sans montrer les deux cicatrices, témoignage de sa bravoure et de la générosité du duc de Cumberland. Cependant les résultats obtenus par Girardot attirèrent l'attention les cultivateurs voisins, placés les mêmes conditions de sol et d'ex position. Aussi vit-on se former peu à peu un grand nombre de jardins pareils aux siens. Telle est l'origine de la culture particulière du pêcher, qui eut pour berceau Montreuil, appelé depuis Montreuil-aux-Pêches, et qui se répandit ensuite dans les autres parties de la France. On cultivait à Montreuil des pêchers, des poiriers, des cerisiers, des fraisiers, des vignes en espaliers, des légumes, des fleurs. Au milieu du XIXe siècle, la culture du pêcher, de beaucoup la plus importante, occupait, assurait-on, 240 hectares, et produisait, chaque année, de 12 à 15 millions de pêches. | |
| Montreuil (ou Montreuil-sur-Mer) est une commune de la France, dans le département du Pas-de-Calais. Population : 2500 habitants. Truites de la Canche. Forteresse féodale flanquée de tours dont l'une, la Tour de la Reine, passe pour avoir été la prison de la reine Berthe, femme de Philippe Il. Eglise Saint-Saulve des XIIe, XIIIe, et XVIe siècles, fortement remaniée, mais qui a conservé des parties fort intéressantes. C'est l'église d'une abbaye de bénédictines fondée au VIIe siècle par saint Sauve, évêque d'Amiens, dans l'ancienne bourgade gallo-romaine de Bragum, qui fut depuis appelée Monasteriolum (Montreuil). Une autre abbaye, celle-là de religieuses, Sainte-Austreberthe, dont les bâtiments sont occupés par le collège et l'école d'infanterie, avait été fondée, en 1035, par un marchand de Montreuil qui avait rapporté de Pavilly en Normandie les reliques de la sainte. L'hôtel-Dieu fondé en 1200 a conservé une chapelle du XIVe siècle trop restaurée, mais encore intéressante. Le palais de justice occupe les bâtiments d'un ancien couvent de Carmes. L'hôtel de ville, édifice moderne, s'élève sur l'emplacement des jardins de l'abbaye de Saint-Saulve. Montreuil fut au Moyen âge le siège d'un comté; elle reçut en 1488 une charte de commune. Réunie à la couronne, elle fut le siège d'une prévôté dépendant du bailliage d'Amiens. (GE). |