| Fort de Joux. - Fort situé dans le département du Doubs sur le territoire de la commune de Cluse-et-Mijoux, à 940 m au-dessus de la rive droite du Doubs; il commandait la cluse où se réunissent les routes de Neuchâtel, d'Yverdon et de Lausanne et les voies ferrées de Neuchâtel et de Lausanne, c.-à-d. les communications de Pontarlier avec la Suisse. Dès le Xe siècle un château s'élevait sur ce point; il appartenait, en 1476, à Charles le Téméraire et fut livré par le sire d'Arlon à Louis XI. En 1507, les Francs-Comtois réussirent à le reprendre. En 1639, il fut pris après quinze jours de tranchée ouverte par Bernard de Saxe-Weimar; en 1668, il fut acquis à la France, grâce à l'habileté de Watteville, mais bientôt restitué au roi d'Espagne et ne redevint français que dix ans plus tard, au traité de Nimègue. Bombardé par les Autrichiens le 1er janvier 1814, il capitula le 17; l'année suivante il fut glorieusement défendu par le commandant Hivel. En 1871, il servit à couvrir la retraite en Suisse de la malheureuse armée de l'Est. Inutile de dire que sans cesse accommodé aux nouvelles exigences militaires, le fort n'a rien conservé de l'ancien château; il a été en particulier complètement transformé à partir de 1871. Le fort de Joux a souvent servi de prison d'État; parmi les prisonniers de marque qui y séjournèrent, il faut citer Mirabeau qui s'en évada en 1776, Toussaint-Louverture qui y mourut, le marquis de Rivière, le général Dupont, le cardinal Cavalchini, etc. | |