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| Avila,
Abula, est une ville d'Espagne -
La muraille d'Avila, construite au XIe siècle en granit rouge. Elle a 87 tours et neuf portes. La ville se dresse fièrement sur un promontoire rocheux de la Meseta. Sa position géographique la distingue immédiatement : perchée à plus de 1100 mètres d'altitude, elle est l'une des capitales de province les plus élevées d'Espagne. Cette altitude confère à la ville un climat continental caractérisé par des hivers rigoureux, souvent balayés par des vents froids venus des montagnes environnantes, et des étés chauds et secs, avec d'importantes variations de température entre le jour et la nuit. Le paysage autour d'elle est typique de la région, une terre aride et rocailleuse, encadrée par les massifs imposants de la Sierra de Gredos au sud et de la Sierra de la Paramera. La rivière Adaja, un affluent du Duero, serpente à ses pieds, apportant une touche de vie et une source d'eau essentielle dans cet environnement parfois austère. Cette situation élevée et ce relief accidenté ont joué un rôle déterminant dans son histoire, la rendant difficile d'accès et stratégique pour la défense. Histoire
d'Avila.
Le tournant majeur de son histoire survient à la fin du XIe siècle, vers 1088 ou 1090, lorsque le roi chrétien Alphonse VI de León et Castille reprend définitivement Avila dans le contexte de la Reconquista. Conscient de sa position stratégique face à la menace des Almoravides, il confie la ville au comte Raymond de Bourgogne, gendre du roi. La mission est claire : repeupler la cité et surtout la fortifier massivement pour en faire un bastion imprenable. C'est à ce moment que commence l'édification de l'ouvrage qui définit Avila aux yeux du monde : sa célèbre muraille. Construite principalement entre la fin du XIe et le début du XIIe siècle, et achevée au XIVe siècle, cette enceinte fortifiée est une prouesse d'ingénierie médiévale. Elle s'étend sur environ 2,5 kilomètres, délimitant parfaitement le noyau historique. Elle est ponctuée de 87 tourelles semi-circulaires et percée de 9 portes monumentales. Sa construction utilise la pierre granitique locale, souvent de remploi, y compris des vestiges romains et des stèles vettones. À l'intérieur de cette forteresse de pierre, une société médiévale complexe prend forme, où coexistent Chrétiens, Juifs et Musulmans (Mudéjares), chacun contribuant à la vie économique et culturelle de la cité sous la protection des murs. Avila prospère au Moyen Âge tardif. Elle devient un siège épiscopal important et accueille même les Cortès de Castille à plusieurs reprises, témoignant de son poids politique. Le XVe et le début du XVIe siècle voient l'édification de nombreux palais Renaissance par la noblesse locale qui choisit de résider dans la ville, enrichissant son patrimoine architectural. Cependant, c'est une figure religieuse qui marquera le plus profondément cette période : Sainte Thérèse de Jésus, née à Avila en 1515. Sa vie, ses écrits mystiques et son oeuvre de réforme de l'Ordre du Carmel imprègnent la ville. De nombreux couvents, églises et lieux liés à sa vie sont construits, faisant d'Avila un centre majeur de la Contre-Réforme et un lieu de pèlerinage. À partir du XVIIe siècle, comme beaucoup de villes castillanes, Avila connaît un lent déclin économique et démographique. Elle perd de son importance stratégique à mesure que la frontière s'éloigne et souffre des crises générales qui frappent l'Espagne. Elle redevient une ville provinciale plus tranquille au XVIIIe et XIXe siècle. Ce relatif isolement contribue paradoxalement à la préservation exceptionnelle de son patrimoine médiéval, notamment de sa muraille. La reconnaissance de cette valeur historique commence au XIXe siècle : la muraille est déclarée Monument National en 1884. L'étape décisive pour sa renommée internationale survient en 1985, lorsque l'ensemble comprenant la Vieille ville d'Avila et ses églises extra-muros est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Aujourd'hui, Avila vit en grande partie de son histoire et de son patrimoine. La muraille reste l'élément le plus emblématique, offrant une perspective spectaculaire sur la ville qu'elle enserre. Les visiteurs peuvent parcourir une partie de son chemin de ronde, contemplant le paysage aride et montagneux qui l'entoure, comprenant ainsi la symbiose entre la ville et son environnement géographique rude et stratégique. L'altitude continue d'influencer son climat et son caractère. La mémoire de Thérèse d'Avila est partout présente, dans ses rues, ses couvents et ses musées. |
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