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La lettre P de l'alphabet latin dérive du de l'alphabet grec, emprunté lui-même à une lettre (le phé, bouche) de l'alphabet phénicien; et celle-ci à son tour doit dériver, comme les autres lettres phéniciennes, du caractère correspondant de l'écriture hiératique des Egyptiens. A vrai dire, cette dernière dérivation ne se révèle pas au premier coup d'oeil, comme pour d'autres caractères; mais, lorsqu'on envisage non plus ces deux signes isolément, mais la série complète des caractères hiératiques et des lettres phéniciennes correspondantes, on constate que la dérivation en est bien certaine et qu'elle a suivi à le même processus de simplification. 1 - Origine et dérivation du P latin La lettre phénicienne, composée d'une boucle ouverte et se continuant à droite par une queue, comme serait à peu près un 9 dont la boucle serait ouverte par le bas, a passé telle quelle, mais retournée, comme il est arrivé à la plupart des autres lettres phéniciennes, dans l'alphabet grec le plus ancien (cadméen). Plus tard, cette boucle a pris des formes anguleuses, commandées par les habitudes épigraphiques, et la lettre s'est trouvée composée d'un trait vertical dont l'extrémité supérieure est réunie à droite par un trait horizontal à un second trait vertical, parallèle au premier, mais beaucoup plus court. Il a suffi que ce second trait vertical s'allongeât pour former le capital de l'alphabet grec ordinaire. Mais on doit observer que, même dans les inscriptions de l'époque classique, ce trait vertical de droite de la lettre reste communément plus court que celui de gauche. 2 - Ecritures de la première période du Moyen âge C'est sous cette forme qu'il a passé dans l'alphabet latin où plus tard, en vertu d'un principe de moindre effort, la lettre a repris une forme arrondie et s'est trouvée composée d'un trait vertical ayant à sa partie supérieure droite une boucle ou panse formée d'un demi-cercle ayant pour diamètre la moitié supérieure environ du trait vertical. C'est le P des inscriptions romaines dont la forme s'est perpétuée dans l'écriture capitale, à travers tout le Moyen âge, jusqu'à nos jours. 3 - Ecritures dites nationales Il est intéressant d'observer que chez les Étrusques, au contraire, la lettre correspondante est orientée comme le caractère phénicien et lui ressemble, à cette différence près que la boucle de gauche y est remplacée par un petit trait rencontrant à angle aigu le sommet du trait principal; présomption à joindre à d'autres que l'alphabet étrusque semble dériver directement de l'alphabet phénicien et qu'il n'est pas, dans tous les cas, l'intermédiaire de l'alphabet latin. Dans les formes cursives des graffiti et des tablettes de cire, la boucle de droite de la forme capitale du P est remplacée généralement par un petit crochet; dans la Les formes onciales et semi-onciales ne diffèrent de la forme capitale qu'en ce fait que la panse, plus encore que dans la cursive, y est devenue la partie principale de la lettre dont le trait vertical, diminué proportionnellement de longueur, a perdu beaucoup de son importance. Il en est de même dans l'écriture minuscule. Ces formes, fixées 5 - Ecritures modernes A l'époque gothique, c'est la forme onciale qui a généralement prévalu soit pour les majuscules, soit même pour les caractères épigraphiques des inscriptions et des Le P n'est pas une des lettres caractéristiques des écritures dites nationales; il faut noter seulement que dans l'écriture wisigothique, c'est à bien peu près le même signe qui servait à noter à la fois la lettre p et la lettre q, du moins dans les écritures minuscules et cursives. (GE).
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