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L'alphabet latin
Les différents alphabets utilisés dans l'Italie ancienne dérivent de l'alphabet grec, à commencer par l'alphabet étrusque, comme le dit Tacite (Annales, XI, 14), bien que quelques auteurs le supposent tiré directement de l'alphabet phénicien. Le seul signe créé par les Etrusques est le 8 distinct de  (f et ph). On voit que 8 n'est que le signe de  doublé; par contre l'alphabet étrusque a perdu quelques signes qui, chez les éolo-doriens; représentaient des sons dont ils ne se servaient pas.

Divers alphabets italiotes dérivent de l'alphabet étrusque : l'ombrien, le sabellique, l'osque dans le Midi; leuganéen, le salasse dans le Nord. Certains sont directement dérivés de l'alphabet grec utilisé dans les colonies helléniques de la Grande-Grèce.

Mommsen a établi dans son Histoire romaine que l'écriture à Rome remonte à une très haute antiquité; des documents écrits datant des rois, existaient encore au temps des auteurs classiques (Traité de Gabies sous un des Tarquins). Les mots relatifs à l'écriture tracée à la pointe (exarare, scribere) ou peinte sur l'écorce (liber, linere, littera), ou tracée à à encre sur le cuir et la toile (atramentum) sont très anciens; de là les termes de Patres Conscripti pour désigner les sénateurs, de scriptura pour désigner le circonscription allotie au bétail envoyé dans les pâtures, etc. Mais aucun des documents que nous possédons ne remonte au-delà du IVe siècle av. J.-C. 

L'alphabet latin moderne

A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

À ses débuts l'alphabet latin comprenait 24 lettres et s'arrêtait au X; le z y existait, mais il ne tarda pas à disparaître. Il ne dérivait pas de l'étrusque, mais sortait directement des alphabets grecs usités dans la Grande Grèce, C'est pour cela qu'au lieu d'employer le 8 des Etrusques pour exprimer l'articulation f, les Latins avaient le F (digamma) qui chez les Grecs marquait une aspiration. 

C'est à la variété éolo-dorique que se rattache l'alphabet latin. Voici quelles modifications distinguèrent le nouveau système. L'alphabet latin n'eut qu'une sifflante S au lieu de deux; les deux gutturales C et K, se réduisirent au C; le z fut abandonné bientôt; il l'était déjà du temps des Douze Tables, puis il fut réintroduit pour le transcription des mots grecs; il reprit défipitivement sa place du temps de Cicéron. Primitivement le C représentait la gutturale douce; mais la confusion de ce signe avec le K, qui disparut presque entièrement, fit créer le G, dont l'invention fut attribuée au grammairien Spurius Carvilius, mais que l'on voit déjà quelquefois dans des documents antérieurs; la lettre se plaça dans l'alphabet latin au rang autrefois occupé par le z. Enfin une autre lettre grecque Y, introduite à Rome à l'époque où le Z reparut, fut placée avec celle-ci à la suite du X, et c'est ainsi que fut complétée la série définitive de l'alphabet latin telle que nous l'employons. 

De nombreuses langues utilisent l'alphabet latin ou ses dérivés pour leur transcription. Dans la plupart de ces alphabets le nombre des signes est loin de correspondre à celui des sons à exprimer; de là les prononciations si diverses des mêmes lettres en français et en anglais, par exemple. Que de façons aussi de prononcer C, X, sch! L'espagnol n'a pas de signe correspondant au groupe allemand sch; le portugais l'exprime par x, le français par ch, l'anglais par sh, l'italien par sc devant e ou i; l'anglais et l'allemand par contre n'ont pas de signe correspondant au j français et au g devant e ou i. Et l'x en russe, comme autrefois en grec, est une gutturale plus dure que le ch allemand; en Angleterre, en Allemagne et en France, comme autrefois à Rome, il a le son de ks; au Portugal, il répond au ch français, et en Espagne au ch allemand. On voit par là qu'il serait impossible de rendre avec le seul alphabet latin tous les sons usités par les peuples qui l'utilisent. On a en français 21 phonèmes qui sont rendues à l'aide des voyelles et des lettres composées an, en, in, ou, etc. Ces combinaisons de lettres, les accents, les trémas complètent les ressources de l'alphabet. (GE).

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