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Shoemaker-Levy 9

Comète

Comète Shoemaker-Levy 9.
Source : NSSDC
La comète Shoemaker-Levy 9, découverte en 1993 par Eugene et Carolyn Shoemaker, David Levy et Philippe Bendjoya, alors que son noyau avait déjà commencé (un an plus tôt) à se morceler sous l'effet de marée induit par Jupiter, s'est écrasée sur la planète géante en juillet 1994. L'impact du premier fragment a eu lieu le 12, celui du dernier le 22. Au total, ce sont 21 fragments, étalées sur 21 000 km, et dont les tailles vont de 3 à 5 km, qui se sont ainsi abîmés dans l'atmosphère jovienne, à la vitesse de 200 000 kilomètres par heure. Chaque impact à libéré une énergie de six millions de mégatonnes. L'équivalent d'une bombe analogue à celle qui a été lancée sur Hiroshima, et explosant toutes les secondes pendant dix ans.

L'objet avait été capturé depuis longtemps - probablement plus d'un siècle - par Jupiter qui l'avait satellisée. Chaque révolution durait deux ans au début, puis la période s'était progressivement raccourcie, au fur et à mesure que l'orbite se resserrait et que la catastrophe se préparait. Ce destin, connu prévu suffisamment à l'avance a permis aux astronomes de préparer leurs observations et de suivre en détail les événements.

Les impacts ont fourni deux séries d'informations : les unes concernent la comète elle-même, les autres l'atmosphère jovienne. Ainsi, alors que les comètes sont classiquement décrites comme des boules de neige sale, pas ou peu d'eau a été détectée lors des impacts. Cela laisse penser qu'avant sa capture par Jupiter, la comète devait circuler depuis plusieurs millénaires dans les régions internes du Système solaire et avait sûrement déjà perdu l'essentiel de ces éléments volatils. Au total, il ne restait donc plus que son squelette spongieux de composants silicatés et carbonés. Un assemblage fragile qui peut également expliquer la facilité avec laquelle a eu lieu la fragmentation.

Par ailleurs, les impacts ont libéré dans la stratosphère de Jupiter de gigantesques champignons de plasma. Le plus gros fragment s'est ainsi accompagné d'une boule de feu qui s'est élevée à 3000 kilomètres au-dessus des plus hauts nuages, dans lesquels il a laissé, comme les autres impacts, une plaie noire vaste comme deux fois le diamètre de la Terre. Ces taches se sont ensuite diluées au gré des vents tout le long d'une bande parallèle à l'équateur. Les analyses y ont ont révélé la présence de magnésium, de silicium et sans doute aussi de fer. Il se serait agi d'un matériau sombre venu des profondeurs mal connues de Jupiter, à moins qu'on ait eu plutôt affaire à de nouvelles molécules, synthétisées dans la haute atmosphère sous l'effet de la chaleur intense dégagée par les collisions. En se refroidissant les gaz se seraient ensuite condensés sous formes de fines particules solides. Toujours est-il que d'autres taches noires déjà signalées dans le passé à la surface de Jupiter : en 1690, 1872, 1927 et 1948. Peut-être de quoi inciter à penser que les collisions de comètes avec la planète sont plutôt fréquentes.

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