| Collectif, substantif du nombre singulier, présentant à l'esprit l'idée de plusieurs individus formant une collection. On distingue les collectifs partitifs et les collectifs généraux. Les premiers, composés de plusieurs mots, marquent une partie des individus dont on parle; ils expriment une quantité vague et indéterminée, et sont ordinairement précédés, en français, de un, ou de une : « une foule de manifestants, une quantité de volumes, etc. » Les seconds marquent la totalité des individus dont on parle, ou bien un nombre indéterminé de ces mêmes individus; ils sont toujours précédés, en français, d'un des déterminatifs le, la, ce, cette, mon, ton, notre, vos, etc.: « le nombre des victoires; la totalité des participants; cette sorte de poires; la foule des spectateurs, etc. » Lorsque le partitif est suivi d'un complément, c'est la complément qui détermine à quel nombre il faut mettre le verbe, à quel genre l'adjectif : Jamais tant de beauté fut-elle couronnée? (Racine). Force gens ont été l'instrument de leur mal (La Fontaine). Tout ce qui reste encor de fidèles Hébreux Lui viendront aujourd'hui renouveler leurs voeux. (Racine). La plupart des animaux ont plus d'agilité que l'homme. (Buffon). Même règle lorsque le complément est sous-entendu :
Beaucoup sont entrés, et peu sont sortis; - La plupart n'ont pas réussi. Si cependant l'idée exprimée par le partitif est l'idée dominante du sujet, on peut, par une syllepse, mettre le verbe au singulier : D'adorateurs zélés à peine un petit nombre Ose des premiers temps nous retracer quelque ombre. (Racine). Une nuée de critiques s'est élevée contre Lamotte. (Voltaire). La règle de syntaxe des collectifs généraux est l'inverse de celle des collectifs partitifs. L'accord se fait ordinairement avec le collectif. En grec et en latin, l'usage le plus général est de faire accorder le verbe et l'adjectif avec le complément du collectif, soit partitif, soit général; et cet accord a lieu aussi, quoique moins souvent, lorsque le collectif est sans complément, surtout dans la phrase qui suit celle où le collectif est exprimé. Cette dernière syntaxe est assez usitée en français: ainsi, après avoir dit la cité, ce mot collectif peut fort bien être représenté dans la phrase suivante, lorsque la clarté ne s'y oppose pas, par le pronom ils, eux. En anglais, l'usage constant est de mettre le pluriel avec un collectif général suivi ou non d'un complément. (P.). | |