| En grammaire, l'antécédent (du latin ante, avant, et cedere, marcher) est le nom, le pronom, l'adjectif ou l'adverbe auquel se rapporte un adjectif, ou un adverbe relatif ou conjonctif. En français, l'antécédent communique invariablement son genre et son nombre au relatif, et, lorsque celui-ci est sujet, sa personne : « Moi qui ai vu; vous qui avez vu. » Il précède toujours, du moins en principe, et de là vient son nom, la proposition relative; quelquefois, mais bien rarement, il se répète après le relatif lequel, laquelle, lesquels, lorsque la clarté l'exige ou bien lorsqu'on veut insister avec plus de force sur l'antécédent : en ce cas, il est plus usité de répéter sans article le nom antécédent devant le relatif qui, que, dont. Autrefois l'antécédent pouvait se marquer par le pronom il employé dans un sens vague, et, dans ce cas, c'était la proposition relative qui précédait. Mais ce tour n'est plus qu'un archaïsme : depuis environ trois siècles, l'usage est de sous-entendre l'antécédent ou de commencer la phrase par celui. Ce dernier mot se sous-entend d'ailleurs très volontiers comme antécédent, même lorsqu'il est complément direct ou indirect. Exemple : « Tout se fait par la force et par les soldats, qui se livrent à qui plus leur donne.-» (Bossuet) « La vie est malheureuse pour quiconque n'aime qu'à être craint.-» Si le relatif est complément direct, il prend en ce cas la forme du sujet : « Envoyez qui vous voudrez », c'est-à-dire celui que. Au contraire, l'antécédent ce, dans certains gallicismes, se répète, lorsque la proposition relative est placée au début de la phrase-: « Ce qui m'étonne, c'est votre insensibilité; - Ce qui me plaît chez cette personne, c'est qu'elle est sans prévention. ». Certaines phrases comparatives où figurent les antécédents aussi, autant, d'autant (plus ou moins), offrent un gallicisme remarquable, lorsque les termes de la comparaison sont renversés. Ainsi, nous disons : « Pierre est d'autant plus modeste qu'il est plus savant -»; mais, si l'on fait l'inversion des termes corrélatifs, l'antécédent disparaît avec le conjonctif que : « Plus Pierre est savant, plus il est modeste. » Nous disons : « Il y autant d'avis que de têtes»; mais renversez les termes, vous aurez : -« Autant de têtes, autant d'avis », c'est-à-dire que l'antécédent, non-seulement s'est conservé, mais se répète en prenant la place du conjonctif. En latin et en grec, on trouve un nombre infini de phrases commençant par la proposition relative, après laquelle vient, en vertu d'une inversion, la proposition antécédente. (P.). | |