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Socotra
Socotra ou Soqotra est une île montagneuse de l'Océan Indien située en face de la côte orientale d'Afrique, au Nord-Est de cap Guardafui (200 km), séparée du continent par un détroit peu profond, obstrué d'îlots et d'écueils. L'archipel de Socotra comprend quatre îles principales : Socotra (la plus grande), Abd al Kuri, Samhah, et Darsa. Il y a également plusieurs îlots plus petits. Il dépend du Yémen. Superficie, 1600 km² ; population : 70,000 habitants environ. Ville principale : Hadibo, sur la côte septentrionale.

Géographie physique.
Relief et paysages.
L'île principale de Socotra est caractérisée par une topographie variée. On y trouve des montagnes escarpées, des plateaux élevés et des vallées profondes. Les montagnes Haghier, qui culminent à environ 2400 mètres d'altitude, sont les plus élevées de l'île. Socotra présente des formations géologiques anciennes, notamment des calcaires, des dolomites et des schistes. L'île possède également des grottes et des cavernes impressionnantes, créées par l'érosion.

Au Nord-Ouest, un grand nombre de petites baies offrent aux navires un asile sûr. Les îles Socotora et Abd-el-Kouria doivent surtout leur importance à leur situation stratégique à l'entrée de l'océan Indien.

Climat et écologie
Socotra a un climat subtropical, influencé par son emplacement dans l'océan Indien. L'île connaît deux saisons principales : une saison sèche (de mai à septembre) et une saison humide (d'octobre à avril). Les températures varient entre 20 et 35 °C, selon l'altitude et la saison.

La biodiversité de Socotra est reconnue comme étant d'une importance mondiale. L'île abrite de nombreuses espèces endémiques, notamment des arbres à dragon (Dracaena cinnabari), des baobabs, et des plantes succulentes. La faune comprend des oiseaux, des lézards, et des insectes qui ne se trouvent nulle part ailleurs. Le système écologique de Socotra est un exemple de diversité biologique en milieu isolé.

Des efforts de conservation sont en cours pour protéger les écosystèmes uniques de l'île contre les menaces telles que la déforestation, le surpâturage et le changement climatique. En 2008, Socotra a été inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco en raison de son écosystème exceptionnel et de sa biodiversité. Cette reconnaissance internationale aide à attirer des ressources pour la conservation et la gestion durable de l'île.

Ressources naturelles.
Les ressources en eau douce sont limitées sur l'île, avec des rivières temporaires et des sources d'eau souterraine qui sont cruciales pour les habitants. Le stockage et la gestion de l'eau sont des défis majeurs pour les habitants de Socotra.

Les sols varient, avec des zones arides et semi-arides dans les parties basses et des sols plus fertiles dans les vallées et les zones montagneuses.

Géographie Humaine.
Population.
Socotra a une population d'environ 70 000 habitants, répartis principalement sur l'île principale. Les habitants vivent dans des villages ruraux.

La langue la plus parlée est l'arabe, mais le socotri, une autre langue sémitique, est également parlé par certains habitants. Le socotri est unique à l'île et reflète l'héritage linguistique et culturel distinct de Socotra.

La culture de Socotra est un mélange d'influences arabes, africaines et indiennes. Les habitants maintiennent des traditions uniques, notamment en ce qui concerne les pratiques agricoles, la pêche et les fêtes locales.

L'islam est la religion prédominante. Les traditions musulmanes se mêlent aux coutumes locales, créant une culture religieuse distincte. Les pratiques religieuses sont ordinairement intégrées dans les aspects quotidiens de la vie.

Économie.
L'agriculture est une activité importante sur Socotra, avec des cultures comme le sorgho, le maïs, et les légumes. L'île est également connue pour ses arbres à encens, dont la résine est récoltée et exportée. La pêche est une source majeure de revenus pour les habitants. Les pêcheurs locaux exploitent les eaux riches en poissons autour de l'île. Dans la perspective d'un développement du tourisme écologique, avec une attention particulière portée à la conservation des écosystèmes uniques de l'île. Les visiteurs yéménites sont attirés par les paysages spectaculaires et la biodiversité rare de Socotra. La situaton politique au Yémen est cependant une entrave très sérieuse à cette activité.

Socotra est reliée au reste du Yémen par un aéroport international à Hadibo, la capitale de l'île. Les déplacements sur l'île se font principalement en voiture, avec des routes souvent en mauvais état en raison des conditions climatiques. Les infrastructures sont limitées, avec des défis en matière d'accès aux services de base comme l'eau potable, l'électricité et les soins de santé. Le développement est  entravé par des conditions géographiques difficiles, une faible connectivité et le conflit qui déchire le Yémen.
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Socotra.

Socotra vue de l'Espace. Cliquer sur la carte ci-dessous pour afficher plus de détails.
Carte de Socotra.

Histoire.
Les premières traces de civilisation sur Socotra remontent à l'Antiquité. Les anciens Grecs et Romains connaissaient l'île sous le nom de Sukedra ou Dioscoria. Elle était mentionnée dans les écrits d'anciens géographes comme Pline l'Ancien et Strabon. Socotra était un point important sur les routes commerciales entre l'Inde, l'Arabie et l'Afrique. Les Arabes, les Perses, et les Grecs ont échangé des biens avec les habitants de l'île. Les produits locaux, comme l'encens, étaient prisés et échangés.

L'île est islamisée après la conquête arabe de la région au VIIe siècle. Elle devient un territoire musulman et fait partie des zones d'influence du califat omeyyade et plus tard abbasside. Pendant le Moyen Âge, Socotra est sous l'influence de différents royaumes et dynasties régionales, notamment le Yémen et le Sultanat de Kilwa (situé dans l'actuelle Tanzanie). Les Portugais ont également tenté d'établir des contacts avec l'île au XVIe siècle, bien que leurs efforts aient été limités.

La présence coloniale européenne est limitée sur Socotra. Les Britanniques  y ont simplement fondé une station en 1835. L'île devient un site de passage important dans le commerce maritime de l'océan Indien. L'île est alors sous l'administration ottomane, comme partie du Yémen ottoman. Les Ottomans tentent de renforcer leur contrôle sur l'île en développant des infrastructures et en exploitant les ressources locales.

A partir de 1886, Socotra est administrée par les Britanniques comme partie de la Protectorat d'Arabie du Sud et le protectorat britannique des États du Golfe et est rattachée administrativement à la présidence de Bombay, jusqu'en 1947. Les Britanniques l'utilisent principalement pour ses ressources et sa position stratégique. Socotra est transférée au Yémen du Sud après son indépendance (1967), et enfin au Yémen après la réunification du pays (1994).  (Entre Socotora et la côte d'Afrique, l'île d'Abd-el-Kouria, qui s'allonge de l'Est à l'Ouest (38 km), a eu une histoire analogue).

Sous le gouvernement yéménite, Socotra est reconnue pour sa biodiversité unique. Mais, depuis 2015, la guerre civile au Yémen a eu des répercussions sur Socotra. L'île a été relativement épargnée par les conflits directs, mais elle a connu des effets indirects, tels que des perturbations économiques et des préoccupations en matière de sécurité.

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