| Giovanni Battista Riccioli est un astronome italien, né à Ferrare le 17 avril 1598, mort à Bologne le 25 juin 1671. Il entra à 16 ans dans la Société de Jésus et professa à Parme et à Bologne, dans des collèges de son ordre, d'abord la philosophie et la. théologie, puis l'astronomie. Il passait pour l'un des plus savants astronomes de son temps. Chargé par ses supérieurs, à l'instigation de la cour de Rome, de démontrer la fausseté du système de Copernic et des doctrines de Kepler, il le fit sans conviction. Dans son Almagestum novum (Bologne, 1651, 2 vol.), il donne, avec ordre et clarté, le tableau fidèle des observations, des méthodes, des calculs et des opinions de ses devanciers, expose Ie système de Copernic et tout un système nouveau, imaginé par ordre, mais proclame celui de Copernic le plus beau et le plus simple « en tant qu'hypothèse-». Voici les principales objections faites contre le système qui a fini par triompher : « Si l'univers se meut, disait Copernic, comment la Terre seule peut-elle échapper à ce mouvement? » Riccioli répond « que l'éther est si subtil qu'il ne peut communiquer aucun mouvement à la Terre, et que la Terre est si massive qu'elle reste nécessairement en place.» « La Terre n'est qu'un point, comparativement à l'immensité de la sphère des étoiles. » A cet argument de Copernic, déjà connu des Anciens, Riccioli répond « que l'homme est le roi de la nature, que c'est pour lui que Dieu a ordonné ce magnifique spectacle ». « Le mouvement sera plus facile, si le mobile est plus petit », disaient les coperniciens. A cela Riccioli répond par : « Dieu est grand ! ». « L'invariabilité des distances relatives des étoiles est incompatible, disaient les coperniciens, avec le mouvement diurne du ciel. » Riccioli peuple les étoiles d'intelligences célestes, chargées d'imprimer et de diriger ce mouvement. « Le Soleil occupe, disaient les coperniciens, le centre du système planétaire. » A cela Riccioli se contente de répondre « que le Soleil n'occupe pas le centre de l'orbite lunaire ». « Le Soleil est la source au mouvement. » Cet argument, proposé par Kepler, Riccioli l'écarte par des arguties. « Le mouvement de la Terre supprime les épicycles des planètes supérieures. » Tout en reconnaissant la force de cet argument, Riccioli se contente de lui opposer Tycho et la Bible. Le même livre contient en germe un système général et uniforme de métrologie, basé sur la mesure exacte de la Terre. On doit encore au père Riccioli d'excellentes observations sur la lune et sur les satellites de Saturne. Outre l'ouvrage déjà cité, il a publié : Geographia et hydrographia reformata (Bologne, 1661 ; 3e éd., Venise, 1672); Astronomia reformata (Bologne, 1665, 2 vol.), complément de l'Almagestum novum; Chronologie reformata (Bologne, 1669, etc.). (L. S.). | |