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Reclus (Jacques
Elisée), géographe né à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) le 15
mars 1830. Fils d'un pasteur protestant, qui avait la passion de l'apostolat,
il fut élevé au collège de Sainte-Foy-la-Grande, et termina ses études
en Allemagne chez des pasteurs luthériens.
Après avoir voyagé en Allemagne, en Angleterre, en Irlande, en Amérique,
il débuta en 1859 à la Revue des Deux Mondes où il donna des
articles de géographie, de géologie, de littérature, de politique étrangère,
d'économie sociale, d'archéologie et de bibliographie, qui furent fort
remarqués. En même temps, il collaborait au Tour du Monde et Ã
d'autres revues géographiques.
Il servit dans la garde nationale pendant
le siège de Paris, et resta dans ses rangs pendant la Commune. Fait prisonnier
le 5 avril 1871, au Plateau de Châtillon, il fut traduit devant un conseil
de guerre, qui le condamna à la déportation, peine commuée en 1872 en
celle du bannissement. Elisée Reclus séjourna en Italie, puis en Suisse
ou il poursuivit tes études géographiques et ethnographiques qui lui
ont valu la célébrité. D'esprit très indépendant, ennemi de toutes
les contraintes religieuses et sociales, qu'il méprise parce qu'elles
sont établies sur des préjugés et des conventions sans valeur philosophique,
il maria ses filles, simplement en donnant à leur union son approbation
de chef de famille (1882), fait qui dans la presse européenne donna naissance
à des polémiques retentissantes. On songea à l'impliquer dans le procès
intenté à Kropotkine et comme son collaborateur
dans l'organisation du parti anarchiste international
- qui par définition ne se prête guère à une discipline ni à une hiérarchie
- mais il écrivit nettement au procureur général pour se mettre à sa
disposition, et finalement on renonça à le poursuivre devant le tribunal
de Lyon (1883). En 1892, Elisée Reclus devint professeur de géographie
comparée à l'Université libre de Bruxelles.
Son ouvrage le plus important, celui qui
a fondé sa réputation, celui qui peut être considéré comme la première
grande tentative faite en France pour établir la géographie sur des bases
scientifiques, est la Nouvelle géographie universelle (Paris, 1875-94,
19 vol. in-4), qui par l'étendue et l'harmonie de ses proportions, l'exactitude
de ses renseignements, la clarté de sa rédaction, a excité dans le monde
entier une sincère admiration. Citons encore : Guide du voyageur Ã
Londres et aux environs (Paris, 1860, in-12); Londres illustré
(1862, in-12); Voyage à la Sierra Nevada de Sainte-Marthe, paysages
de la nature tropicale (1861, in-12); les Villes d'hiver de la Méditerranée
(1864, in-42); Histoire d'un ruisseau (1869, in-12); les Phénomènes
terrestres. Les Mers et les Météores (1873, in-12); Nice, Cannes,
Antibes ,
Monaco ,
Menton, San Remo (1870, in-32); La Terre. Description des phénomènes
de la vie du globe (1867-68, 2 vol. gr in-8); Histoire d'une montagne
(1880, in-8); l'Évolution, la Révolution et l'Idéal anarchique
(Paris, 1898, in-12).
On trouvera un beau portrait d'Elisée
Reclus en tête du t. XIX de la Géographie universelle.
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Jean-Didier
Vincent, Elisée Reclus : Géographe, anarchiste, écologiste,
Robert Laffont, 2010. - Élisée Reclus est
né à Sainte-Foy-la-Grande, en 1830, dans une famille de quatorze enfants
où il est élevé dans la crainte du péché par un père pasteur protestant.
Il étudie en Allemagne, apprend quatre langues, s'intéresse très tôt
à la géographie et traverse la France à pied. Après avoir été ouvrier
agricole en Irlande, il part pour la Louisiane, découvre l'esclavagisme
puis se rend en Colombie pour y créer une exploitation agricole. De retour
à Paris en 1857, il entre dans la Société de géographie, tâte de la
franc-maconnerie et surtout milite dans les rangs anarchiques. Reclus,
qui est profondément un homme de gauche, s'engage dans la Garde nationale
pendant la Commune. À la suite des événements, il est condamné à la
déportation mais, grâce à l'intervention d'une centaine de savants anglais
et américains, il est seulement banni. Il part vivre en Suisse puis Ã
Bruxelles, où il occupe une chaire de géographie et meurt en 1905. Qui
était celui que Nadar, son ami, appelait "ce doux
entêté de vertu "? (couv.). |
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Reclus (Onésime),
né à Ortez en 1837, frère des précédents, fit les mêmes études qu'eux.
Il servit en Algérie dans les zouaves et, passionné pour les spectacles
de la nature, amoureux surtout des eaux et des forêts ,
il parcourut à pied et sans la moindre ressource l'Afrique, l'Autriche,
la Suisse et d'autres États de l'Europe. Collaborateur du Tour du Monde,
il a donné, outre ses articles, Géographie de la France et de ses
colonies (Paris, 1873, in-12); Géographie. Europe, Asie, Océanie,
Afrique, Amérique, France et ses colonies (1873, in 12); la Terre
à vol d'oiseau (1877, 2 vol. in-42, nouv. éd. illustrée, 1885, gr.
in-8); France, Algérie et colonies (1880, in-12); En France
(1887, in-4); Nos Colonies (1889, in-4); le Plus beau Royaume
sous le ciel (1899, in-4). Ce dernier ouvrage, très important, écrit
avec une merveilleuse clarté, est l'une des descriptions les plus fidèles
à la fois et les plus poétiques qui aient été tracées la France. Collaborateur
de la Grande Encyclopédie, il y dirigea les articles sur les départements,
sur une partie de l'Afrique, de l'Amérique, etc. |
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Reclus (Jean-Jacques-Paul),
frère des précédents, chirurgien né à Orthez (Pyrénées-Atlantiques)
le 7 mars 1847, fit ses études médicales à Paris. Interne des hôpitaux
en 1871, aide d'anatomie en 1876, docteur en médecine la même année,
prosecteur en 1877, il a été nommé au concours chirurgien des hôpitaux
en 1879 et agrégé de la Faculté en 1880. Il a vulgarisé l'emploi de
la cocaïne comme anesthésique local et il a publié sur ce sujet plusieurs
Mémoires dans la Revue de chirurgie (1889), la Revue
scientifique (1892), le compte rendu du congrès de chirurgie (1894),
le Bulletin de la Société de chirurgie (1891) et le Bulletin
de l'Académie (1896, 1897). Il est l'auteur de divers mémoires sur les
Appendicites (1890), sur les Affections des testicules
et sur les Affections mammaires, dont plusieurs très importants
sur la Maladie kystique de la mamelle
(1883, 1888, 1894). Il est l'un des collaborateurs du Manuel des
quatre agrégés, l'auteur, avec Forgue, d'un Traité de thérapeutique
chirurgicale et le directeur, avec Duplay, du Traité de chirurgie.
Il a été élu membre de L'Académie de médecine en 1895.
(Dr A. Dureau). |
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