| Robert Owen est un célèbre socialiste né à Newtown (comté de Montgomery, en Angleterre) le 14 mai 1771, mort à Newtown le 17 novembre 1858. Appartenant à une famille de pauvres artisans, il ne reçut qu'une éducation rudimentaire et fut mis en apprentissage chez divers filateurs. Passionné pour la lecture, il compléta un peu son instruction et témoigna de telles aptitudes aux affaires qu'un de ses patrons, Drinkwater, de Manchester, voulut le prendre pour associé, ce qu'il refusa pour, créer en 1795 la «-Charlton Twist Company », et qu'un autre grand filateur, David Dale, de Glasgow, lui donna sa fille Anne-Caroline en mariage. Owen fut chargé de relever une des manufactures que son beau-père possédait à New Lanark, sur la Clyde : il s'acquitta avec bonheur de cette mission et acquit une fortune assez considérable. Très préoccupé des intérêts matériels et moraux de ses ouvriers, Owen conçut à New Lanark le système qui rendit son nom illustre. Il commença par installer des boutiques où il vendit à bas prix d'excellents articles, combattit l'ivrognerie des ouvriers, ouvrit des écoles où tous les enfants furent reçus depuis le, moment où ils pouvaient marcher jusqu'à douze ans. Il défendit de battre les enfants; il recommanda de les intéresser en leur montrant les objets à étudier plutôt que de les bourrer, à l'aide de livres, de connaissances vagues; il leur apprit la musique et la danse. En quatre ans, il avait transformé complètement les établissements de New Lanark. Son personnel de 2 000 ouvriers, paresseux, ivrognes et voleurs, ne formait plus qu'une famille gouvernée par un patriarche. Ce succès eut un retentissement considérable en Angleterre, dans toute l'Europe, en Amérique. Les plus hauts personnages : les ambassadeurs de Prusse et d'Autriche, le grand-duc Nicolas de Russie, le duc de Kent, etc., vinrent visiter Owen et lui demander des conseils. Par contre, il fut violemment combattu par les industriels et même par le gouvernement. En 1848, il entreprit un voyage en France; en Suisse et en. Allemagne, au cours duquel il visita Pictet, Cuvier, Laplace, Alexandre de Humboldt, Oberlin, Pestalozzi. Il avait déjà publié l'exposé de ses principes : New view of Society Or Essays on the Principle of the Formation of human Character (1813-16), qui n'avait pas peu contribué à le rendre suspect aux pouvoirs établis, car il y érigeait en dogme l'irresponsabilité de l'homme, qui emportait la suppression de toute récompense et de tout châtiment; il y préconisait la communauté des biens combinée avec l'égalité des droits; il y réclamait l'abolition de privilèges pour toutes les supériorités, aussi bien pour la supériorité provenant du capital que pour celle qui résulte de l'intelligence. Dans des conférences, dans les journaux, il recommandait l'application de ses méthodes de New Lanark à tous les petits centres industriels; de manière à arriver, de proche en proche, à changer le sort des travailleurs du monde entier. Des communautés furent effectivement installées en divers lieux. Owen alla jusqu'en Amérique (1824) où il acheta un village entier qui fut nommé New Harmony, jusqu'au Mexique (1828) où on voulait lui concéder un immense territoire. Il avait formé des disciples ardents, et ce furent eux qui fondèrent les premières associations coopératives de l'Angleterre. Infatigable, il continuait à répandre ses idées dans les journaux et les revues, écrivait A Book of the new Moral World (1826-44), séjournait en Amérique de 1844 à 1847, et publiait après son retour : Revolution in mind and practice (1849) et Letters to the Human Race (1850), fondait un journal hebdomadaire (1850-52), une revue Rational Quarterly (1853), se convertissait au spiritisme (1834) et écrivait alors New existence of man upon earth (1854), puis The Millenial Gazette (1855). En 1857, il donnait son autobiographie, et à quatre-vingt-six ans il se présentait à l'Association des sciences sociales, sous les auspices de Lord Brougham. C'était alors un vieillard décrépit, coiffé d'un béguin noir, vécu d'une souquenille, ayant tout à fait l'apparence d'une vieille sorcière. Depuis longtemps il avait perdu toute influence. Whigs et tories repoussaient avec horreur ses théories. Les expériences de Mortterwell, en Irlande, de New Harmony, d'Orbiston avaient mal tourné et il y avait englouti presque toute sa fortune. Ses amis et ses associés avaient fini par douter de lui et l'avaient abandonné peu à peu. Il mourut découragé. Cependant il avait semé les germes qui ont produit, un peu plus tard, le mouvement coopératif avec ses immenses conséquences. (R. S.). | |
| Richard Owen est un naturaliste né à Lancaster, en Angleterre, Ie 20 juin 1804, mort à Londres le 16 décembre 1892. Il exerça d'abord la chirurgie à Londres, puis en 1835 devint conservateur du musée et professeur de physiologie au Collège des chirurgiens, puis professeur de paléontologie à l'École des mines et de physiologie à l'Institution royale; l'état de sa santé l'ayant forcé de renoncer à l'enseignement, il fut nommé directeur de la section d'histoire naturelle du British Museum. Ses publications sont très nombreuses; elles concernent l'anatomie comparée, la paléontologie, la zoologie, etc. On peut reprocher à Owen, dans ses belles études phylogéniques, de n'avoir pas assez tenu compte des données embryologiques. (Dr L. Hn.).
| En bibliothèque - Parmi la foule d'ouvrages d'Owen, on citera : Archetype and homologies of vertebrate skeleton (Londres, 1848); British fossil reptilia of the cretaceous period (Londres, 1851); Crocodilia and Ophidia of the London Clay (Londres, 1859); On parthenogeness (Londres, 1849); Fossil reptilia of the wealden (Londres, 1853-57); History of the British fossil mammalia and birds (Londres, 1846); Hist. of british fossil reptils (Londres, 1884, 4 vol.); On the classification of mammalia (Londres,1850); Odontography (Londres, 2e éd.,1859); Palaeontology (Londres, 4e éd., 1869); Principes d'ostéologie comparée (Paris, 1855); Anatomy of the Vertebrates (Londres, 1866-68, 3 vol.); On the fossil mammals of Australia and on the extinct Marsupials of England (1877, 2 vol,); Memoirs of extinct wingless birds of New Zealand (1878, 2 vol.). Il existe également sur Owen une Biographie par son petit-fils, avec un Essai par Huxley; Londres, 1894, 2 vol. | | |