| Abd al-Latif, historien et médecin né à Bagdad en 1161 de notre ère, 557 de l'hégire, mort en 1231. Il étudia d'abord à l'Université fondée dans cette ville par Nizâm-al-Moulk, la théologie dogmatique et la philosophie scolastique des Arabes, s'adonnant surtout à la science des hadiths ou traditions religieuses (Islam). En 1189, il quitta Bagdad et commença à voyager; il visita d'abord Mossoul, Damas, Jérusalem, puis passa en Égypte, où il fut protégé par le sultan Salah-ad-Din (Saladin). Il revint en Syrie, mais bientôt retourna en Égypte à la suite de Malik-al-Aziz, fils de Salah-ad-Din. Ce fut pendant ce nouveau séjour au Caire qu'il fut témoin de la famine épouvantable et de la peste qui ravagèrent l'Égypte, en 1200 et 1201, et qu'il a magistralement décrites dans sa Relation de I'Égypte. II eut l'occasion, durant cette épidémie, d'étudier les squelettes des victimes, accumulés par milliers sur les collines dans le voisinage du Caire, et arriva ainsi à rectifier plusieurs erreurs faites par Galien; jusqu'alors, nul n'avait osé s'élever contre l'autorité du célèbre médecin de Pergame. En 1207, il revint à Damas où il se mit à professer et à étudier, se distinguant surtout dans l'exercice de la médecine. Puis il résida longtemps à Arzendjan, en Azerbaïdjan, auprès du prince Ala-ad-Dîn-Daoud, fils de Bebram. Abd-al Latif se disposait à faire le pèlerinage de la Mecque quand il mourut à Bagdad. Il a laissé de nombreux ouvrages : traités de médecine, de grammaire, de théologie. Mais le plus célèbre est sa Relation de l'Égypte, abrégé d'une description glus complète qui est malheureusement perdue. La relation abrégée a été publiée ou traduite par Paulus (Tubingen, 1789), par Wahl (Halle, 1790), par White (Oxford, 1800), et par Silvestre de Sacy (Paris, 1840). (J. Preux). | |