| Sacy (Antoine Isaac, baron Silvestre de), orientaliste né à Paris en 1758, mort à Paris en 1838. Il s'éprit de bonne heure des études orientales et, conseillé par le bénédictin dom Berthereau, il mena de front l'étude si difficile alors des langues sémitiques, l'étude du droit, de l'allemand, de l'anglais, de l'espagnol et de l'italien. En 1781, Silvestre de Sacy était nommé conseiller à la cour des monnaies. En 1785, il était appelé à l'une des huit places d'académiciens libres résidants de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, à laquelle il devait appartenir avec tant d'éclat pendant cinquante-trois ans. Il se retira en 1792 dans un petit village de la Brie, ce qui lui permit de publier en 1793 ses Mémoires sur les antiquités de la Perse. Le 30 mars 1795, la Convention nationale ayant créé une école publique destinée à l'enseignement des langues orientales vivantes, Silvestre de Sacy y occupa la chaire d'arabe, sans cependant en être titulaire, car il refusa de prêter le serment politique. Les résultats de son enseignement se traduisirent par la publication, en 1810, de sa Grammaire arabe, à l'usage des élèves de l'École spéciale des langues orientales (2 vol. ; 2e éd. 1831). Quatre ans auparavant avait paru sa Chrestomathie arabe, vaste collection de textes traduits et annotés en 3 vol. (2e éd., 1827). En 1812, un décret impérial lui octroya le droit de faire imprimer à ses frais, à l'imprimerie Impériale, les Séances de Hariri. En 1829, par la publication de l'Anthologie grammaticale arabe, Silvestre de Sacy complétait un merveilleux outillage d'enseignement qu'il avait créé de toutes pièces. En 1806, il avait été nommé professeur de langue persane au Collège de France; en 1808, il entra au Corps législatif comme représentant de la Seine et, en 1814, fut promu baron. Silvestre de Sacy accueillit avec joie la Restauration. Il devint censeur royal en 1814, puis recteur de l'Université de Paris en 1815. Les Notices et Extraits des manuscrits, le Journal des savants qui reparut en 1816, le Journal asiatique, organe de la Société asiatique qu'il fonda, en 1822, avec Abel Rémusat, publiaient ses travaux d'une érudition consommée. En 1823, il devint administrateur du Collège de France et, l'année suivante, de l'École spéciale des langues orientales. Louis-Philippe, en 1832, l'éleva à la pairie et, l'année suivante, il fut nommé conservateur des manuscrits orientaux de la Bibliothèque royale, inspecteur des types orientaux de l'Imprimerie royale et secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Presque toutes les sociétés savantes étrangères le comptaient comme membre ou correspondant. On ne s'étonnera pas si une vie si bien remplie était réglée dans ses moindres détails avec une précision rigoureuse. La matinée de ce janséniste libéral débutait par la charité et se terminait par la messe qu'il entendait chaque jour. Il était particulièrement serviable pour les jeunes savants qu'attirait son enseignement, et il fit ainsi de Paris le centre des études arabes. (René Dussaud).
| En bibliothèque - Parmi les ouvrages de Silvestre de Sacy, il convient de citer aussi : Relation de l'Égypte, trad. de l'arabe d'Abdallatif; l'édition de Calila et Dimna (1816); l'édition et la traduction du Pend Naméh (1819); l'Exposé de la Religion des Druses (Druzes) (1838, 2 vol.); une traduction de l'Histoire des Sassanides de Mirkhond, 1793. | | |