Kim Il Sung

Sa jeunesse est souvent enveloppée de mystère et de propagande. Les détails précis de sa vie avant son arrivée au pouvoir étant sujets à interprétation et à la version officielle nord-coréenne. Il est généralement admis qu'il s'engagea dans la résistance contre l'occupation japonaise de la Corée, notamment en Mandchourie où il aurait mené des actions de guérilla. Après la Seconde Guerre mondiale et la défaite du Japon, la Corée fut divisée, et Kim Il Sung, soutenu par l'Union Soviétique, s'imposa comme le dirigeant du Nord. Il fonda en 1948 la République populaire démocratique de Corée (RPDC), communément appelée Corée du Nord, et en devint le Premier ministre.

Sous sa direction, la Corée du Nord adopta le communisme comme idéologie d'État et se lança dans la reconstruction du pays, notamment après la dévastatrice guerre de Corée (1950-1953). Ce conflit, qui opposa le Nord soutenu par la Chine et l'Union Soviétique au Sud appuyé par les Etats-Unis sous l'égide des Nations Unies, se solda par un armistice mais pas par un traité de paix, laissant la péninsule coréenne divisée. Kim Il Sung consolida son pouvoir au fil des ans, éliminant ses rivaux politiques et instaurant un régime totalitaire et un culte de la personnalité sans précédent. L'idéologie du Juche, qu'il développa, prônait l'autosuffisance et l'indépendance, mais servit également à justifier son pouvoir absolu et l'isolement croissant du pays.

Son régime se caractérisa par une économie planifiée centralisée, une répression politique sévère, une propagande omniprésente et une militarisation massive. Malgré les difficultés économiques et l'isolement international, Kim Il Sung resta au pouvoir jusqu'à sa mort en 1994. Il assura la succession dynastique en désignant son fils, Kim Jong-il, comme son héritier, perpétuant ainsi le régime familial à la tête de la Corée du Nord. Kim Il Sung est aujourd'hui encore vénéré en Corée du Nord comme le "Président éternel", et son anniversaire est une fête nationale majeure.