Jean Dieudonné

Jean Alexandre Eugène Dieudonné étudie à l'École normale supérieure (ENS) à Paris, où il obtient son agrégation en mathématiques en 1927. L'année suivante, il obtient son doctorat en mathématiques sous la supervision de Paul Montel avec une thèse sur les fonctions méromorphes. Il enseigne  ensuite dans diverses institutions en France, comme l'université de Rennes et l'université de Nancy. Pendant cette période, il publie plusieurs articles importants en analyse fonctionnelle et en géométrie algébrique. Il commence aussi, à partir de 1930, à collaborer avec d'autres mathématiciens, dont Henri Cartan, sur la théorie des fonctions analytiques.

En 1934, Dieudonné est l'un des membres fondateurs du groupe Bourbaki, un collectif de mathématiciens français qui vise à réécrire l'ensemble des mathématiques sur une base plus rigoureuse et abstraite. Le groupe publie sous le pseudonyme de Nicolas Bourbaki. Avec Bourbaki, Dieudonné contribue à la publication des Éléments de mathématique, une série d'ouvrages influents couvrant divers domaines des mathématiques.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Dieudonné continue son travail de recherche malgré les difficultés causées par l'occupation allemande. Il enseigne à Clermont-Ferrand, où l'université de Strasbourg a été déplacée. Après la Libération, il retourne à Paris et reprend ses activités académiques et ses collaborations au sein du groupe Bourbaki. En 1946, il accepte un poste à l'université de São Paulo au Brésil, où il contribue à la formation de jeunes mathématiciens et continue ses travaux de recherche. Il revient en France deux ans plus tard et devient professeur à l'université de Nancy, où il va rester jusqu'en 1959. Il y poursuit ses travaux en analyse et en géométrie algébrique. Au cours des années 1950 Il a aussi publié  plusieurs ouvrages et articles importants. Parmi eux, La Géométrie des groupes classiques (1955), devenu une référence dans le domaine.

Dieudonné est l'un des membres fondateurs, en 1958, de l'Institut des Hautes Études Scientifiques (IHÉS) à Bures-sur-Yvette (Essonne). Il y joue un rôle clé dans le développement de l'institut, en attirant des chercheurs de renommée internationale. De 1959 à 1964, il est professeur permanent à l'IHÉS. Pendant cette période, il se concentre sur l'algèbre, la topologie algébrique et la théorie des catégories.

En 1964, Dieudonné devient professeur à l'université de Nice. Il participe activement à la création du laboratoire de mathématiques de l'université. Il continue à publier des travaux influents, notamment dans le domaine de la théorie des faisceaux et de la cohomologie étale. Il écrit également sur l'histoire des mathématiques, en documentant l'évolution des idées mathématiques au cours du XX^e siècle. Il continuera d'écrire et de publier sur divers sujets mathématiques dans les années 1970 et 1980.