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Johann-Nepomuk
Hummel est un pianiste et compositeur hongrois, né à
Presbourg (Hongrie) le 14 novembre 1778,
mort à Weimar le 17 octobre 1837. Elève
de son père, il excita l'intérêt de Mozart,
et celui-ci le prit même dans sa maison. De 1788 à 1795, il
entreprit avec son père des tournées artistiques en Allemagne,
au Danemark, en Angleterre
et en Hollande. Revenu à Vienne, il fit des études approfondies
de contrepoint et de fugue, ainsi que de composition libre, sous la direction
d'Albrechtsberger; il fréquenta aussi beaucoup Haydn
et Salieri. De tout ce qu'il composa à
cette époque, il n'y a guère à mentionner qu'une Sonate
en mi bémol (op. 43) et une Fantaisie (op. 18).
En 1813, Hummel entra comme chef d'orchestre
chez le prince Esterhazy et s'essaya bientôt aussi dans le style
d'église et le genre dramatique. Une Messe en si bémol
obtint l'approbation d'Haydn, et plusieurs compositions dramatiques furent
représentées au théâtre de la cour de Vienne.
En 1811, Hummel quitta son service chez le prince et se consacra entièrement
à la composition et à l'enseignement. A cette époque,
il composa la Bella Capriciosa, encore connue aujourd'hui, et le
grand Rondo en la avec accompagnement d'orchestre.
Ce dernier morceau marque une étape dans sa vie de compositeur;
il forme la transition à sa manière brillante d'écrire,
qu'il adopta plus tard et qui resta si longtemps la règle pour tous
les pianistes compositeurs.
Ce n'est qu'en 1846, après avoir
accepté une place de chef d'orchestre à Stuttgart,
qu'il se montra de nouveau au public comme virtuose. Son succès
fut éclatant, et il excita surtout l'étonnement par son don
d'improvisation dans tous les styles également, fugué, sévère,
libre. Aussi, comme compositeur, il eut des succès retentissants,
et son Concerto en la et son célèbre Septuor
le placèrent parmi les meilleurs auteurs de l'époque. En
1820, il devint chef d'orchestre à Weimar, d'où il entreprit
des tournées de concerts, qui furent
de véritables triomphes pour lui. Il fut particulièrement
fêté en 1822, quand il accompagna son admiratrice, la grande-duchesse
Maria Pavlovna, en Russie, où la famille impériale et l'aristocratie
l'accueillirent comme jamais on n'avait accueilli un artiste avant lui.
En dehors des oeuvres déjà
mentionnées, on connaît de Hummel la belle Sonate en fa
dièze mineur (op. 81), le Concerto en si (op. 89), le
Quintette en mi bémol (op. 87), les Trios en mi et en
mi bémol (op. 83 et 93), la Sonate à quatre mains
(op. 92), la Sonate à deux mains (op. 106), le Rondo en
si bémol (op. 99), etc.
En 1825, il joua à Paris, où
il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur; en 1826, en
Belgique et en Hollande; en 1827, à Vienne;
en 1828, à Varsovie, et, en 1829,
de nouveau en France. Il visita aussi
l'Angleterre en 1830 et, en 1833, où il dirigea l'Opéra à
Londres. A partir de ce moment, sa santé
devint mauvaise et il dut renoncer à la plupart de ses occupations,
surtout à l'enseignement et à la direction de l'orchestre.
Il mourut d'une hydropisie du coeur.
En dehors de ses compositions pour piano
seul ou avec d'autres instruments, Hummel a composé des cantates,
des opéras et des messes
qui sont loin d'avoir la valeur de ses autres ouvrages et qu'on a oubliés
depuis longtemps. Il a aussi laissé une méthode pour piano
et des études.
Le style de Hummel est clair et correct,
intéressant au point de vue harmonique, et ne manque pas d'une certaine
beauté. La passion lui est cependant inconnue, et son principe d'art
est l'élégance de la ligne. (S. L.). |
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