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Gilbert

William Gilbert est un médecin de la reine Élisabeth Ire, né à Colchester en 1540, mort en 1603, fit de nombreuses expériences de physique, et fut un des premiers à étudier les propriétés de l'aimant. 

On a de lui : De Magnete, magneticisque corporibus, Londres, 1600, et plusieurs autres écrits, qui ont été réunis par W. Boswell sous de titre : De mundi nostri sublunaris philosophia nova, Amsterdam, 1651. Il expliquait tout par l'aimant.

Gabriel Gilbert est un poète du XVIIe siècle, né vers 1610 mort vers 1680, était calviniste. Il fut d'abord secrétaire de la duchesse de Rohan, puis de la reine de Suède, Christine, qui le nomma son résident à Paris, jouit de la protection de Monsieur, frère du roi et de Richelieu, et néanmoins mourut dans la misère. On a de lui l'Art de plaire, poème imité d'Ovide, des odes, des psaumes, et une quinzaine de pièces de théâtre, tragédies ou comédies, qui eurent du succès dans leur temps, entre autres, Téléphonte (1642), où le cardinal fit entrer des vers de sa façon; Rodogune (1644), tragédie qui offre une telle ressemblance avec la pièce de Corneille (jouée en 1646), qu'on accusa Gilbert de l'avoir connue à l'avance et mise à contribution; Hippolyte (1646), dont Racine paraît avoir imité quelques vers dans Phèdre. Gilbert manque de chaleur et ne sait pas construire un plan; cependant il contribua à épurer la langue et à préparer le goût.
Nicolas-Joseph-Laurent 'Gilbert est un poète du XVIIIe siècle, né à Fontenoy-le-Château (Vosges) en 1751, mort à Paris le 12 novembre 1780. Après avoir fait au collège de l'Arc, à Dole, des études qui, semble-t-il, furent assez médiocres, il vint en 1769 à Nancy où il se mit à donner des leçons. Il essaya même d'ouvrir un cours public de littérature, mais n'eut guère d'auditeurs. Entre temps, il écrivait son roman persan, les Familles de Darius et d'Eridame, et s'essayait dans la poésie par son Début poétique (1770). C'est à Nancy encore qu'il donna le Carnaval des Auteurs, satire en prose, et le Siècle, satire en vers, qui n'a pas été rééditée dans ses oeuvres complètes (1773). 

En 1774, il vint à Paris pour tenter la fortune littéraire : il y rencontra tout d'abord beaucoup d'ennemis. Il avait déjà présenté sans succès une pièce aux concours de l'Académie et fut assez mal accueilli par les écrivains en renom, et notamment par La Harpe qui le traita durement. Ces revers lui furent une occasion de donner carrière à son goût naturel pour la satire et il se distingua dans ce genre par son énergie, parfois un peu déclamatoire, il faut l'avouer. 

On cite surtout de lui les deux satires intitulées : le Dix-huitième Siècle (1775) et Mon Apologie (1778). Il a laissé aussi huit odes qui ne manquent pas de mouvement, mais l'expression en est çà et là un peu gauche; les plus connues sont le Jugement dernier, le Combat d'Ouessant, et les Adieux à la vie, son poème le plus célèbre et la plus justement admiré.

Il s'est formé une légende autour de son nom. On l'a représenté plongé dans la misère et mourant fou à l'hôpital. La vérité est qu'après des débuts difficiles il avait gagné, grâce à Fréron, les faveurs de l'archevêque, et obtenu trois pensions, l'une sur la cassette du roi, l'autre sur le Mercure de France, et la troisième sur la caisse épiscopale; il recevait de plus un don annuel des tantes du roi et jouissait ainsi d'une véritable aisance. 

Au mois d'octobre 1780, il fit une chute de cheval : transporté à l'hospice de Charenton suivant les uns, à l'Hôtel-Dieu, selon les autres, il y subit sans succès l'opération du trépan, et fut rapporté chez lui, rue de la Jussienne, où il mourut.  (GE).
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Adieux à la vie (1780?)

[Ce morceau célèbre ne fut pas, comme on le croit, écrit par Gilbert à l'Hôtel-Dieu, quelques jours avant sa mort. C'est une imitation de plusieurs psaumes, et dont la composition est antérieure à la dernière maladie de Gilbert.]

« J'ai révélé mon coeur au Dieu de l'innocence.
Il a vu mes pleurs pénitents;
Il guérit mes remords, il m'arme de constance :
Les malheureux sont ses enfants.

Mes ennemis, riant, ont dit dans leur colère
« Qu'il meure, et sa gloire avec lui! »

Mais à mon coeur calmé le Seigneur dit en père :
« Leur haine sera ton appui.

A tes plus chers amis ils ont prêté leur rage;
Tout trompe la simplicité :
Celui que tu nourris court vendre ton image,
Noire de sa méchanceté.

Mais Dieu t'entend gémir, Dieu vers qui te ramène
Un vrai remords né des douleurs;
Dieu qui pardonne enfin à la nature humaine
D'être faible dans les malheurs. 

J'éveillerai pour toi la pitié, la justice
De l'incorruptible avenir :
Eux-même épureront, par leur long artifice,
Ton honneur qu'ils pensent ternir. »

Soyez béni, mon Dieu! vous qui daignez me rendre
L'innocencè et son noble orgueil;
Vous qui, pour protéger le repos de ma cendre,
Veillerez près de mon cercueil!*

Au banquet de la vie, infortuné convive,
J'apparus un jour, et je meurs :
Je meurs, et sur ma tombe, où lentement j'arrive,
Nul ne viendra verser des pleurs.

Salut, champs que j'aimais, et vous, douce verdure, 
Et vous, riant exil des bois!
Ciel, pavillon de l'homme, admirable nature, 
Salut pour la dernière fois.

Ah! puissent voir longtemps votre beauté sacrée
Tant d'amis sourds à mes adieux!
Qu'ils meurent pleins de jours, que leur mort soit pleurée,
Qu'un ami leur ferme les yeux! »
 

(L. Gilbert, Odes).
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Dictionnaire biographique
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