.
-

L'histoire de l'Océanie
[Gographie de l'Afrique]

-

Les premiers peuples

La Mélanésie.
La Mélanésie comprend les îles de Nouvelle-Guinée (Papouasie-Nouvelle-Guinée et Papouasie occidentale), les îles Salomon, Vanuatu, la Nouvelle-Calédonie et Fidji. On y rattache également l'Australie.

Origine des populations mélanésiennes.
L'histoire des Mélanésiens remonte à environ 50 000 à 65 000 ans, lorsque les premiers humains quittent l'Afrique pour migrer à travers l'Asie du Sud-Est. Ces premiers peuples, souvent appelés Proto-Australoïdes ou Papouasiens, ont été parmi les premiers à atteindre l'Océanie en franchissant des mers peu profondes et des ponts terrestres alors existants.

Les premiers habitants de la région se sont installés principalement en Nouvelle-Guinée et sur les îles environnantes, ainsi qu'en Australie (où leurs descendants sont aujourd'hui les Aborigènes australiens). Au fil du temps, ils se sont dispersés vers l'est pour peupler d'autres îles de la Mélanésie. Ces populations mélanésiennes sont génétiquement distinctes des autres populations du Pacifique en raison de leur isolement et de l'ancienneté de leur présence dans la région.

Peuplement de la Mélanésie.
Le peuplement de la Mélanésie s'est déroulé en plusieurs phases. La première grande vague migratoire a amené des chasseurs-cueilleurs en Nouvelle-Guinée il y a plus de 50 000 ans. Ces groupes ont évolué de manière isolée pendant des millénaires, développant des cultures adaptées à leur environnement insulaire et montagneux. Ils utilisent des techniques de navigation côtière et de pêche avancées, ainsi que des outils en pierre et des poteries.

Environ 4000 ans avant notre ère (peut-être plus récemment), une nouvelle vague de migrants austronésiens (venant de Taïwan et des Philippines) a atteint les îles de la Mélanésie. Ils ont apporté avec eux des langues austronésiennes, des compétences en navigation et des technologies agricoles, comme la culture de l'igname et du taro. Ces Austronésiens sont notamment les ancêtres des populations des îles Salomon, du Vanuatu et des Fidji. Cependant, contrairement à la Polynésie et la Micronésie, les populations de Mélanésie ont largement conservé leurs langues et cultures pré-austronésiennes, en intégrant progressivement certains aspects des appoprts des nouveaux arrivants. L'agriculture devient de plus en plus sophistiquée, avec une gestion des ressources et des échanges commerciaux entre îles. Dans les îles Fidji se développent des structures sociales hiérarchisées avec des chefs et des tribus. Dans certaines îles, en revanche, comme les îles Salomon, les sociétés étaient plus égalitaires, avec un pouvoir décentralisé basé sur les clans et les lignages.

Interactions entre les groupes austronésiens et les populations papoues.
L'arrivée des Austronésiens a entraîné une période d'interactions complexes avec les populations papoues locales, qui habitaient déjà la Mélanésie. Ces interactions ont varié selon les îles et les régions. Dans certaines zones, les populations austronésiennes se sont mélangées aux populations locales, créant des cultures hybrides, tandis que dans d'autres, les deux groupes sont restés relativement distincts.

En Nouvelle-Guinée, par exemple, les populations papoues ont dominé démographiquement et culturellement, malgré l'influence austronésienne. 

Les premiers peuples de l'Australie.
L'Australie est l'un des premiers continents à avoir été peuplé par des humains. Les Aborigènes australiens y sont arrivés il y a environ 65 000 ans, selon les découvertes archéologiques récentes. Ces premiers habitants sont venus d'Asie du Sud-Est, probablement en traversant des ponts terrestres et des mers peu profondes lors de la dernière période glaciaire. Une fois établis en Australie, les Aborigènes ont développé une multitude de cultures, adaptées à des environnements variés allant des déserts de l'intérieur aux forêts tropicales du nord, en passant par les régions côtières.

Les sociétés aborigènes étaient organisées en tribus et en clans, chaque groupe ayant ses propres langues, traditions et territoires. Il existait une grande diversité culturelle et linguistique, avec plus de 250 langues autochtones distinctes (chacune ayantt une multitude de dialectes). Ces groupes avaient un mode de vie nomade ou semi-nomade, se déplaçant selon les saisons pour chasser, pêcher et collecter des aliments. 

La relation spirituelle des Aborigènes avec la terre est au coeur de leur culture. Le concept du temps du rêve est central dans leur cosmologie. Il s'agit d'une période mythique qui explique la création du monde et des êtres vivants. Les histoires du temps du rêve sont transmises oralement et servent de guide pour les lois, les rituels et les relations avec la nature. Les technologies aborigènes incluaient des outils en pierre, des armes comme les boomerangs et les lances, ainsi que des techniques sophistiquées de gestion des ressources, telles que le brûlage contrôlé pour maintenir les écosystèmes et favoriser la régénération des plantes.

Diversité linguistique et culturelle.
La Mélanésie est l'une des régions les plus linguistiquement diversifiées au monde. En Nouvelle-Guinée, on dénombre plus de 800 langues distinctes. Cette diversité est le résultat de l'isolement géographique des différents groupes, qui ont évolué séparément sur des milliers d'années. Au Vanuatu, une hybridation culturelle et linguistique a eu lieu, qui a abouti à la diversité linguistique actuelle, avec plus de 1000 langues parlées dans la région. L'une des plus grandes diversités linguistiques au monde.

Les langues parlées dans la région peuvent être classées en deux grandes familles : les langues papoues (qui sont majoritaires en Nouvelle-Guinée) et les langues austronésiennes (qui sont plus répandues dans les îles).

Organisation sociale.
Les sociétés mélanésiennes étaient et sont encore très diversifiées. Une diversité humaine qui reflète celle de l'environnement, allant des îles côtières aux montagnes intérieures. Ces sociétés étaient principalement organisées en petits groupes (tribus et chefferies), souvent dirigés par des chefs locaux, qui tiraient leur influence de leur capacité à accumuler des richesses et à redistribuer des biens. La structure sociale reposait généralement sur des liens de parenté, et le statut était souvent déterminé par des systèmes de dons et contre-dons, de guerres tribales et d'échanges commerciaux.

Les conflits entre tribus ou chefferies étaient fréquents, souvent pour des questions de territoire, de ressources ou de pouvoir. Les guerriers jouaient un rôle important dans ces sociétés, et les alliances se formaient souvent par des mariages ou des échanges symboliques pour prévenir les guerres.

Économie.
L'agriculture, la pêche et la chasse étaient au coeur de l'économie. Les cultures principales incluaient le taro, l'igname, le cocotier et le sagoutier.Dans certaines zones, comme les Hautes Terres de Nouvelle-Guinée, des systèmes agricoles complexes, fondés sur la culture du taro et de la patate douce, ont été développés très tôt.

Bien que géographiquement isolées, les sociétés mélanésiennes entretenaient des réseaux d'échanges à l'intérieur de la région. Des biens comme les coquillages, les poteries, les objets rituels et les aliments (parmi lesquels les cochons) étaient échangés entre îles et entre groupes, souvent lors de cérémonies ou de rencontres intertribales.

Religion et croyances.
Les croyances religieuses en Mélanésie étaient généralement animistes et polythéistes, avec une forte connexion aux esprits des ancêtres et aux forces naturelles. Les rituels, les cérémonies et les danses occupaient une place centrale dans la vie sociale et religieuse. Le culte des ancêtres était souvent associé à des cérémonies de récolte, des rites de passage et des fêtes communautaires. Des objets rituels, comme les masques et les sculptures en bois, pouvaient être utilisés dans les cérémonies pour honorer les esprits ou pour marquer des événements importants. Chaque île et groupe culturel avait ses propres styles artistiques.

La Micronésie.
La région de la Micronésie comprend des centaines de petites îles disséminées dans l'océan Pacifique, notamment les îles Marshall, les îles Mariannes, les Palaos, les États fédérés de Micronésie et Nauru. 

Origine des populations micronésiennes.
Les ancêtres des populations micronésiennes proviennent d'Asie du Sud-Est, notamment de Taïwan et des Philippines, à travers une vaste migration austronésienne qui a commencé il y a environ 4000 à 5000 ans. Ces peuples austronésiens, parlant des langues appartenant à la famille austronésienne, ont joué un rôle central dans la colonisation des îles du Pacifique, en raison de leurs compétences en navigation et en construction de pirogues.

Les premières migrations vers la Micronésie semblent avoir été dirigées vers les îles Mariannes et Palau, il y a environ 3500 ans. Les premiers habitants de ces régions étaient des navigateurs et agriculteurs capables de traverser de longues distances en mer, en se basant sur des techniques de navigation avancées qui utilisaient les étoiles, les courants marins et les vents.

Établissement et dispersion.
La colonisation de la Micronésie a été graduelle, avec différentes vagues migratoires qui se sont étendues au fil des siècles. Après les Mariannes et Palau, les migrations se sont dirigées vers l'est, colonisant les îles Carolines (qui incluent aujourd'hui les États fédérés de Micronésie) et les îles Marshall.

Les migrations en Micronésie ne se sont pas produites en ligne droite ou de manière unidirectionnelle. Il y a eu des contacts continus entre certaines îles, ainsi que des retours migratoires. Des réseaux d'échanges se sont développés, permettant la circulation des biens matériels, des idées et des pratiques culturelles à travers les archipels.

Les migrations ont conduit à la formation de sociétés distinctes sur chaque île ou archipel, tout en partageant des éléments culturels communs comme la langue et certaines pratiques sociales. Cependant, l'isolement géographique des îles a aussi favorisé le développement de cultures spécifiques, adaptées aux conditions locales.

Navigation et technologie.
La capacité à naviguer sur de vastes étendues océaniques a été déterminante dans les migrations micronésiennes. Les navigateurs micronésiens utilisaient des pirogues à balancier et des techniques de navigation sophistiquées. Parmi ces techniques figuraient l'utilisation des étoiles pour se repérer, ainsi que l'observation des vagues, des courants et des schémas migratoires des oiseaux.

Les cartes en bâtonnets étaient un outil unique développé par les Micronésiens pour représenter les courants océaniques, les directions des vents et les positions des îles. Ces cartes étaient utilisées pour former les navigateurs, bien qu'elles ne soient pas emportées en mer.

Différenciation culturelle et linguistique.
Les différentes vagues migratoires, ainsi que l'isolement géographique des îles, ont conduit à la création de plusieurs langues et cultures distinctes en Micronésie. Les langues parlées dans cette région appartiennent majoritairement à la famille des langues austronésiennes.

Certaines cultures, comme celles des îles Yap et de Chuuk dans les États fédérés de Micronésie, ont développé des systèmes sociaux et économiques spécifiques, présentant parfois des hiérarchies sociales complexes. Yap, par exemple, était un centre d'échanges influent, avec des systèmes d'échanges cérémoniels utilisant des pierres-argent, qui servaient de monnaie symbolique dans les échanges interinsulaires.

Influences extérieures et diversité culturelle.
La Micronésie a également été influencée par des cultures voisines, notamment la Mélanésie et la Polynésie. Les populations de l'ouest de la Micronésie, comme celles de Palau et Yap, montrent des liens avec les cultures mélanésiennes, tandis que certaines îles orientales ont des affinités avec la Polynésie.

Structures sociales et politiques.
En Micronésie, la structure sociale était généralement hiérarchique, avec des chefferies et des royaumes bien établis. Par exemple, dans les îles Mariannes, il existait une société stratifiée avec des classes sociales distinctes. Les royaumes et chefferies entretenaient des alliances par le biais de mariages, d'échanges de biens ou de cérémonies religieuses. Certaines îles, comme Pohnpei et Kosrae, développaient des systèmes politiques complexes, avec des chefs héréditaires détenant le pouvoir.

Économie et commerce.
Les économies en Micronésie étaient principalement fondées sur l'agriculture et la pêche. Les cultures de base comprenaient le taro, le pandanus, l'arbre à pain et la noix de coco. La pêche était essentielle pour la subsistance, et les techniques de pêche variaient d'un archipel à l'autre.

Le commerce interinsulaire était bien développé, malgré l'éloignement des îles. Des objets comme les coquillages, les pierres précieuses (notamment les pierres de Yap), les textiles et les produits alimentaires étaient échangés entre les îles. Les routes commerciales permettaient la circulation des biens, mais aussi des idées, des pratiques religieuses et des innovations techniques.

Religion et croyances.
Les croyances religieuses en Micronésie étaient animistes, centrées sur la vénération des esprits des ancêtres, des forces naturelles et des dieux locaux. Chaque île avait ses propres divinités et ses rituels spécifiques. Les prêtres et les chamanes jouaient un rôle important dans la médiation entre les humains et les esprits.

Des cérémonies rituelles accompagnaient les cycles de la vie, comme les naissances, les mariages et les funérailles. Les chefs exerçaient à la fois un pouvoir spirituel et temporel.

Architecture et culture matérielle.
Les Micronésiens ont édifié des constructions impressionnantes, malgré les ressources limitées sur certaines îles. Les ruines de Nan Madol sur l'île de Pohnpei sont un exemple remarquable d'architecture précoloniale en Micronésie. Nan Madol est un complexe de plus de 90 îlots artificiels, construit avec de grandes pierres basaltiques, et servait de centre politique et religieux.

Les maisons traditionnelles étaient souvent surélevées et construites en matériaux locaux comme le bois, les feuilles de pandanus et les pierres coralliennes. Les Micronésiens étaient aussi réputés pour leurs compétences en navigation et en construction de pirogues, avec des modèles spécifiques adaptés à la haute mer ou à la navigation lagunaire.

La Polynésie.
Les Polynésiens ont colonisé l'un des plus vastes territoires du globe, s'étendant sur des millions de kilomètres carrés dans le Pacifique. Leur expansion couvre une grande zone qui forme un triangle avec Hawaï  au nord, la Nouvelle-Zélande (Aotearoa) au sud-ouest,et l'île de Pâques (Rapa Nui) à l'est, et comprend des archipels comme les îles Tonga, Samoa, Tahiti et les îles Cook. Les Polynésiens ont réalisé l'une des plus grandes aventures maritimes de l'histoire humaine, colonisant des îles réparties sur une vaste étendue du Pacifique. Partant d'une origine austronésienne commune, ils ont traversé des milliers de kilomètres d'océan, développant des cultures uniques tout en préservant une identité partagée. 

Les étapes clés des migrations polynésiennes.
Les Polynésiens sont des descendants des populations austronésiennes, originaires d'Asie du Sud-Est, notamment de Taïwan. Les migrations austronésiennes ont débuté il y a environ 5000 ans et ont conduit ces populations à traverser les Philippines, l'Indonésie et les îles de Mélanésie avant d'atteindre l'Océanie lointaine.

La colonisation de la Polynésie s'est faite en plusieurs étapes. On distingue généralement deux grandes phases : l'étape de la Polynésie occidentale (Samoa, Tonga, Wallis et Futuna) et l'étape de la Polynésie orientale (Tahiti et les îles de la Société, les Marquises, Hawaii, Rapa Nui, la Nouvelle-Zélande) :

Colonisation de la Polynésie Occidentale (vers 1500 avant notre ère). - Les premières migrations vers la Polynésie ont conduit les Austronésiens à s'installer dans les îles Samoa et Tonga, ainsi que dans les îles voisines comme Wallis et Futuna. Ces sociétés ont formé le coeur culturel et linguistique de la civilisation polynésienne. C'est dans cette région que la culture polynésienne distincte a commencé à se développer, mélangeant des éléments austronésiens avec des influences mélanésiennes, créant une identité culturelle unique.

L'Expansion vers la Polynésie Orientale (vers 500 à 1000 de notre ère). - La deuxième phase des migrations a vu l'expansion des Polynésiens vers les régions les plus lointaines du Pacifique. Cette période marque les grandes aventures de navigation, où les Polynésiens ont atteint et colonisé des territoires tels que : les îles de la Société (Tahiti, etc.); les îles Marquises; Hawaii (vers 900-1000 de notre ère); l'île de Pâques ou Rapa Nui (vers 1200 de notre ère); la Nouvelle-Zélande (vers 1200 de notre ère), où les colons polynésiens deviendront les ancêtres des Maoris.

Des théories sur l'origine des Polynésiens et les routes empruntées ont évolué au fil des décennies. Des recherches archéologiques, linguistiques et génétiques récentes confirment que l'expansion polynésienne s'est faite principalement à partir de la Polynésie occidentale vers l'est. Les récits oraux et les légendes jouent également un rôle dans la compréhension de ces migrations, bien que la science moderne continue de révéler de nouvelles données.

Les techniques de navigation polynésienne.
Les Polynésiens étaient des navigateurs exceptionnels. Ils utilisaient des pirogues à double coque (ou catamarans), capables de transporter des groupes importants de personnes ainsi que des provisions sur de longues distances. Leur expertise en navigation était basée sur l'observation des étoiles, des courants marins, des vents, des oiseaux et des signes naturels comme la dérive des nuages ou la couleur de l'eau.

Les cartes mentales des navigateurs, basées sur des connaissances transmises oralement sur plusieurs générations, leur permettaient de repérer des îles à des centaines de kilomètres. Cette maîtrise de la navigation océanique leur a permis de coloniser des territoires très éloignés les uns des autres, malgré les vastes étendues qui les séparaient.

Diversité des sociétés polynésiennes.
Une fois installés dans leurs nouvelles terres, les Polynésiens ont développé des sociétés adaptées à leurs environnements insulaires. Chaque île ou groupe d'îles a vu émerger des sociétés avec des hiérarchies sociales distinctes. Les sociétés polynésiennes étaient ordinairement structurées autour de systèmes de chefferie. Les chef ou rois (appelés ariki ou ali'i) , détenaient l'autorité politique et spirituelle. La société était souvent hiérarchisée avec des classes nobles, des prêtres, des guerriers et des roturiers.

Certaines îles, comme les îles Hawaï, ont vu l'émergence de royaumes centralisés dirigés par des dynasties puissantes, avec des systèmes de gestion des terres et des classes sociales distinctes. Les guerres entre clans ou royaumes y étaient fréquentes, souvent pour des questions de territoire, de ressources ou de succession. Les îles Tonga étaient l'un des premiers centres politiques de la Polynésie, formant un empire qui s'étendait à d'autres îles de la région, connu sous le nom d'Empire Tu'i Tonga. Tahiti et les îles de la Société ont été un centre culturel influent avec des cérémonies élaborées, des arts raffinés et des échanges interinsulaires. Rapa Nui (Île de Pâques) a développé une culture singulière dont les vestiges les plus spectaculairessont des statues monumentales, les moai (représentations des ancêtres tutélaires des villages). En Nouvelle-Zélande (Aotearoa) s'est développée la culture des Maoris avec leur structure sociale complexe basée sur des tribus des sous-tribus. Partout, la religion et les traditions ancestrales, basées sur des cultes liés à la nature, aux ancêtres et aux dieux locaux, jouaient un rôle central dans la vie communautaire.

Économie et commerce.
Les Polynésiens pratiquaient l'agriculture intensive, cultivant le taro, l'igname, le pandanus, le cocotier, et l'arbre à pain. La pêche et la récolte de produits marins étaient également importantes pour leur subsistance. Si l'on excepte, peut-être, 
les Tonga, qui entretenaient un réseau d'échanges avec d'autres îles polynésiennes, facilitant le commerce de biens comme les coquillages, le bois ou les denrées alimentaires, le commerce interinsulaire était limité en raison des vastes distances.

Culture et religion.
Les Polynésiens avaient une riche tradition orale, comprenant des chants, des légendes et des généalogies qui servaient à transmettre l'histoire et les connaissances d'une génération à l'autre. Les récits mythologiques expliquaient l'origine des îles et la descendance des chefs, souvent reliée à des divinités.

La religion polynésienne était polythéiste, avec des dieux liés à la nature, comme Tangaroa (dieu de la mer) ou Tū (dieu de la guerre). Les cérémonies religieuses jouaient un rôle central dans la société, avec des rituels de sacrifice, des danses et des chants dédiés aux ancêtres et aux divinités.

L'art polynésien se manifestait à travers des sculptures en bois, des tatouages, des textiles, et des constructions architecturales. Le tatouage avait une grande importance culturelle, marquant des étapes de la vie et affirmant l'identité et le statut social. Les marae, temples à ciel ouvert, étaient des centres religieux et politiques où se déroulaient des cérémonies et des rassemblements communautaires. Ces structures étaient souvent composées de plateformes de pierre et d'autels.

Les premiers peuples de la Nouvelle-Zélande.
La Nouvelle-Zélande a été l'une des dernières grandes terres habitées par les humains. Les ancêtres des Maoris, les Polynésiens, sont arrivés en Nouvelle-Zélande entre les années 1200 et 1300, lors de la grande expansion polynésienne à travers le Pacifique. Ces navigateurs sont venus de Polynésie orientale, probablement des îles Cook ou des îles de la Société. 

Les premiers colons ont apporté avec eux des plantes, des animaux domestiques et des compétences en navigation et en agriculture. L'agriculture, en particulier la culture de la patate douce (kumara), était essentielle, mais les Maoris dépendaient aussi de la chasse, de la pêche et de la cueillette. Ils ont adapté leur mode de vie aux climats et aux conditions variées de la Nouvelle-Zélande, depuis les forêts tropicales du nord jusqu'aux terres plus froides du sud.

La société maorie était hiérarchisée, avec des chefs (rangatira) dirigeant les tribus (iwi) et sous-tribus (hapū ), avec une forte importance accordée aux relations familiales et à la terre. Le whānau (famille élargie) est la base de l'organisation sociale. Les guerres entre tribus étaient courantes, souvent pour des questions de territoire, de prestige ou de vengeance. Les fortifications appelées étaient construites sur des hauteurs pour protéger les villages.

Les Maoris croyaient en un monde spirituel peuplé de dieux (atua), d'ancêtres et d'esprits. Le respect des tapu (lois sacrées) était crucial dans la vie quotidienne. Le concept de mana, une force spirituelle ou un prestige, jouait également un rôle central dans la société. Les cérémonies rituelles, les chants (waiata), les danses (haka) et les tatouages (moko) étaient des éléments importants de la culture maorie, exprimant à la fois l'identité individuelle et collective.

De l'arrivée des Européens à la colonisation

Premiers contacts avec les Européens et explorations.
Les premiers contacts avec les Européens ont lieu à la fin du XVIe siècle, avec les explorations espagnoles, portugaises et néerlandaises. Les navigateurs européens, tels que Magellan ou Alvaro de Mendaña, explorèrent certaines parties de l'Océanie mais ne laissèrent qu'un impact limité sur les sociétés locales. Abel Tasman, en 1642, fut le premier Européen à découvrir la Nouvelle-Zélande et à explorer les côtes de la Tasmanie. Cependant, ces rencontres restent sporadiques jusqu'au XVIIIe siècle, et ne menèrent pas immédiatement à une colonisation.

Au XVIIIe siècle, l'Océanie devient un centre d'intérêt pour les puissances européennes, notamment la Grande-Bretagne, la France et les Pays-Bas. Le navigateur britannique James Cook mène trois expéditions majeures entre 1768 et 1779. Il explore la Polynésie, la Nouvelle-Zélande et la côte est de l'Australie, cartographiant des régions jusque-là inconnues des Européens. Cook prend contact avec de nombreuses sociétés insulaires, introduisant de nouvelles influences mais aussi des maladies dévastatrices. Les expéditions françaises menées par Bougainville et La Pérouse contribuent à l'exploration de l'Océanie, tout en créant une rivalité franco-britannique dans la région.

Colonisation et missionnaires (1800-1900).
Le XIXe siècle est marqué par l'expansion coloniale européenne et l'arrivée des missionnaires chrétiens.

Australie et Nouvelle-Zélande.
La Grande-Bretagne établit des colonies pénitentiaires en Australie dès 1788 (Sydney) et commence la colonisation de la Nouvelle-Zélande à partir des années 1840. Les populations autochtones, les Aborigènes en Australie et les Maoris en Nouvelle-Zélande, subissent des spoliations massives de leurs terres, des violences et des bouleversements culturels.

Les autres îles du Pacifique.
Les Britanniques, les Français et les Allemands établissent progressivement leur contrôle sur différentes îles. La France colonise la Polynésie française (Tahiti, îles Marquises), tandis que les Britanniques prennent le contrôle des Fidji, des Samoa occidentales et des îles Salomon. L'Allemagne occupe la Nouvelle-Guinée et certaines îles de Micronésie.

Les missionnaires.
Les missionnaires protestants et catholiques arrivent en masse, prêchant le christianisme et souvent soutenus par les puissances coloniales. Ils jouent un rôle crucial dans la transformation des sociétés locales, introduisant l'écriture, de nouvelles formes de gouvernance et des changements dans les pratiques religieuses.

Résistance et changements sociaux (XIXe siècle).
L'expansion coloniale entraîne des résistances variées de la part des populations autochtones. En Nouvelle-Zélande, les Maoris s'opposent à la colonisation britannique dans une série de guerres (1845-1872). Malgré leur résistance, ils subissent d'importantes pertes territoriales et démographiques. Des révoltes éclatent dans plusieurs îles, comme à Tahiti contre les Français ou aux Fidji et en Nouvelle-Calédonie contre les Britanniques et les Français. Les rébellions sont souvent réprimées avec brutalité.

L'Océanie depuis 1900

Le XXe siècle.
Le XXe siècle voit des mouvements nationalistes émerger et des revendications d'indépendance croître dans toute l'Océanie.

Première et Seconde Guerre mondiale.
L'Océanie est directement impactée par les conflits mondiaux. Les Samoa occidentales, initialement colonisées par l'Allemagne, sont cédées à la Nouvelle-Zélande après la Première Guerre mondiale. Durant la Seconde Guerre mondiale, la région devient un théâtre majeur de combats entre les Alliés et le Japon.

Décolonisation.
À partir des années 1960, plusieurs territoires océaniennes obtiennent leur indépendance. Les Fidji deviennent indépendantes en 1970, suivies des Samoa (1962), des Tonga (1970) et des Vanuatu (1980). Cependant, certains territoires restent sous contrôle étranger, comme la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie (France), Guam et les îles Mariannes (États-Unis).

Mouvements indépendantistes.
En Nouvelle-Calédonie, un mouvement indépendantiste kanak se développe, aboutissant aux accords de Nouméa en 1998, avec un processus d'autodétermination toujours en cours. D'autres régions comme la Papouasie occidentale (sous contrôle indonésien) continuent de revendiquer leur indépendance.

Défis et enjeux de l'Océanie contemporaine.
Aujourd'hui, l'Océanie fait face à de nombreux défis économiques, politiques et environnementaux.

Impacts du colonialisme.
Les inégalités économiques et sociales héritées de la période coloniale persistent. Les populations autochtones continuent de lutter pour leurs droits fonciers, culturels et politiques, notamment en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Changements climatiques.
Les petites nations insulaires du Pacifique sont en première ligne face au réchauffement climatique, avec des risques croissants d'élévation du niveau de la mer menaçant leur existence.

Économie et développement.
Si certaines nations océaniennes ont connu un développement économique stable, d'autres, comme les îles Salomon et le Vanuatu, restent parmi les plus pauvres du monde, avec des économies largement dépendantes de l'aide internationale.

--
 
.


[Histoire politique][Biographies][Cartothque]
[Aide][Recherche sur Internet]

© Serge Jodra, 2024. - Reproduction interdite.