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Les
Austronésiens se sont installés aux Fidji vers 1000 av. JC. Ils
ont apporté avec eux des techniques de navigation avancées, ainsi que
des cultures telles que le taro, l'igname et le cocotier. Ils ont été
suivis par plusieurs vagues successives populations mĂ©lanĂ©siennes Ă
partir du Ier siècle de notre ère. Les
Fidjiens ont commercé avec les groupes polynésiens de Samoa et de Tonga.
Vers 900, une grande partie des Fidji se trouvait dans la sphère d'influence
de l'empire Tu'i Tonga. L'influence des Tonga
a décliné de manière significative vers 1200, tandis que les marins
mélanésiens continuaient à arriver sporadiquement aux Fidji, mélangeant
davantage les traditions culturelles mélanésiennes et polynésiennes.
Avant l'arrivée des Européens, les Fidjiens vivaient dans une société organisée en chefferies et hiérarchisée, avec des chefs (ou ratu) exerçant une autorité sur des territoires définis. Les guerres tribales étaient courantes, et les alliances étaient souvent scellées par des mariages ou des échanges de biens. Les Fidjiens excellaient également dans l'artisanat, produisant des outils, des armes, et des tissus (notamment le masi, ou tapa). Abel Tasman et son équipage ont été été les premiers Européens à repérer les Fidji, le 6 février 1643. Ils ont été suivi de l'expédition de James Cook en 1774. Le capitaine William Bligh a cartographié les îles en 1789. Dans les années 1800, des marchands, des commerçants et des baleiniers ont fréquenté les îles. Dumont d'Urville (1827) a exploré l'archipel. Les premiers missionnaires méthodistes sont arrivés en 1835. Des rois et des chefs
rivaux se disputent alors le pouvoir, parfois aidés par les Européens
et leurs armes, et en 1865, Seru Epenisa Cakobau réunit de nombreux groupes
au sein de la Confédération des royaumes indépendants de Viti. L'entente
s'est avérée fragile. En 1871, Cakobau a proclamé le Royaume de Fidji
dans une tentative de centraliser le pouvoir. Craignant une prise de contrĂ´le
hostile par une puissance étrangère alors que l'économie du royaume
commence à vaciller, Cakobau cède les Fidji au Royaume-Uni
le 30 septembre 1874.
Une Fidjienne d'autrefois. Les Britanniques ont établi une administration coloniale, qui a mis en place des structures gouvernementales et économiques qui ont souvent négligé les intérêts des Fidjiens autochtones au profit des colons européens et des entreprises. Le premier gouverneur britannique a mis en place une économie de plantations (canne à sucre) et a fait venir plus de 60 000 Indiens comme travailleurs sous contrat, dont la plupart ont choisi de rester aux Fidji plutôt que de retourner en Inde à l'expiration de leur contrat, ce qui a profondément modifié la démographie des Fidji et a créé une société multiculturelle. Au début des années 1900, la société était divisée selon des lignes ethniques, les iTaukei (Fidjiens indigènes), les Européens et les Indo-Fidjiens vivant dans des zones séparées et conservant leurs propres langues et traditions. Le nationalisme fidjien a commencé aussi à se développer en réponse à la domination coloniale britannique. Les Fidjiens autochtones, tout comme les Indo-Fidjiens, ont commencé à réclamer plus de droits et d'autonomie. La Seconde Guerre mondiale a également joué un rôle important, car de nombreux Fidjiens ont servi dans l'armée britannique, ce qui a contribué à accroître leur conscience politique. L'indépendance est discutée dès les années 1960. Mais les craintes des iTaukei d'une prise de contrôle du gouvernement par les Indo-Fidjiens ont retardé ce moment. L'indépendance a finalement été acquise le 10 octobre 1970, après que des accords avaient été conclus pour répartir les sièges parlementaires entre les groupes ethniques. Fidji est alors devenu un dominion indépendant au sein du Commonwealth britannique, avec Ratu Sir Kamisese Mara comme premier Premier ministre. Après l'indépendance, les divisions ethniques entre Fidjiens autochtones et Indo-Fidjiens ont persisté. Ces tensions ont culminé en 1987, lorsque le gouvernement démocratiquement élu de Timoci Bavadra, soutenu par une coalition dominée par les Indo-Fidjiens, a été renversé par deux coups d'État militaires. Le premier coup d'État, en mai 1987, a été mené par le lieutenant-colonel Sitiveni Rabuka, qui justifiait son action par la nécessité de protéger les droits des Fidjiens autochtones. Le second coup d'État, en septembre de la même année, a consolidé le pouvoir militaire et a conduit à la proclamation de Fidji comme république, rompant ses liens formels avec la monarchie britannique. En 1990, une nouvelle constitution a été adoptée. Elle favorisait les Fidjiens autochtones dans le système politique et a été critiquée pour son caractère discriminatoire, surtout envers les Indo-Fidjiens. Cette situation a conduit à une émigration significative de la population indo-fidjienne, entraînant des impacts économiques et sociaux durables. En réponse aux critiques internationales et aux tensions internes, la constitution a été révisée en 1997 pour créer un système plus équitable et inclusif, susceptible de réconcilier les différents groupes ethniques du pays. Cette révision a été largement saluée et a permis à Fidji de réintégrer le Commonwealth en 1997. Malgré les efforts pour stabiliser le pays, Fidji a de nouveau été secouée par un coup d'État en 2000. Ce coup d'État, mené par George Speight, un homme d'affaires fidjien, visait à renverser le gouvernement de Mahendra Chaudhry, le premier Premier ministre indo-fidjien. Speight et ses partisans ont pris en otage Chaudhry et d'autres membres du gouvernement pendant 56 jours. Le coup d'État a exacerbé les tensions ethniques et a entraîné l'instauration d'un gouvernement militaire provisoire dirigé par Laisenia Qarase. En décembre 2006, un autre coup d'État militaire a eu lieu, cette fois dirigé par le commodore Frank Bainimarama, le chef des forces armées fidjiennes. Bainimarama a justifié son coup d'État en affirmant qu'il cherchait à éradiquer la corruption et les divisions ethniques, qu'il considérait comme étant perpétuées par le gouvernement de Qarase. Sous le régime de Bainimarama, une nouvelle constitution a été promulguée en 2013, supprimant les quotas raciaux dans le système politique et introduisant un système de vote basé sur le principe un homme, une voix. Bainimarama est resté au pouvoir, devenant Premier ministre après avoir remporté les élections de 2014, les premières depuis le coup d'État de 2006. Depuis 2014, Fidji a connu une relative stabilité politique sous la direction de Bainimarama, qui a été réélu en 2018. Le gouvernement a mis l'accent sur le développement économique, l'amélioration des infrastructures, et la lutte contre le changement climatique, un enjeu majeur pour l'archipel. Toutefois, des critiques persistent quant au respect des droits humains et à la liberté d'expression sous le régime de Bainimarama. |
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