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Boyer

Boyer (l'abbé). - Prédicateur et poète, né en 1618 à Albi, mort en 1698, écrivit des tragédies, des pastorales, des opéras aujourd'hui oubliés; ne réussit pas mieux dans la chaire qu'au théâtre, et mérita les railleries de Boileau, qui a dit de lui :
Boyer est à Pinchêne égal pour le lecteur.
Sa tragédie de Judith, qui eut un moment de vogue, a inspiré à Racine une piquante épigramme. Néanmoins, il fut admis à l'Académie française en 1666.
Boyer  (Abel). Lexicographe né à Castres en 1664, mort en 1729, quitta la France à la révocation de l'édit de Nantes, et alla à Genève, puis en Angleterre, où il resta jusqu'à sa mort. On a de lui un Dictionnaire anglais-français et français-anglais, 2 vol. in-4, La Haye, 1702, très souvent réimprimé ; une Grammaire anglaise et française, et quelques traductions de l'anglais.
Boyer (Alexis, le baron). - Chirurgien, né à Uzerche en 1760, mort à Paris en 1833, était fils d'un  tailleur. Il eut longtemps à lutter contre la misère, et devint par son seul mérite chirurgien en chef de la Charité, professeur de clinique à la Faculté de Paris, membre de l'Académie des sciences. Napoléon le nomma son premier chirurgien et le fit baron, avec une dotation de 25000 F de rente. On a de lui un Traité d'anatomie, 1797-1799, 4 vol. in-8, et un Traité des maladies chirurgicales, 1814-1822, 11 vol, in-8, ouvrages en leur temps fort estimés.
Boyer (Jean-Pierre). - Président de la République de Haïti, né en 1776 à Port-au-Prince, mort à Paris en 1850, était fils d'un colon provençal et d'une esclave originaire de Guinée. Il accueillit avec reconnaissance les décrets par lesquels la République française avait aboli l'esclavage, seconda d'abord de tout son pouvoir les généraux français qui tentèrent de rétablir à Saint-Domingue l'autorité de la métropole et combattit avec eux contre les Anglais et contre Toussaint-Louverture; mais, après le mauvais succès de l'expédition du général Leclerc et la proclamation de l'indépendance d'Haïti, il s'unit à Pétion, qui le prit d'abord pour secrétaire, et qui l'éleva rapidement aux grades de colonel et de général. 

Jean-Pierre Boyer aida Pétion à renverser Dessalines, puis à combattre Christophe, et mérita d'être désigné par lui-même pour lui succéder dans la présidence. Il fut reconnu avec acclamation en 1818, réunit sous sa domination l'île entière par l'effet de la mort du roi Christophe (1820), et en obtenant la soumission de la partie espagnole (1822); fit reconnaître l'indépendance de la République par la France en 1825, moyennant une indemnité de 150 millions, gouverna pendant 25 ans avec un rare talent et porta la république à un haut degré de prospérité. Il n'en fut pas moins attaqué par une opposition violente : voyant l'insurrection près de triompher, il se démit de la présidence en 1843 et se retira à la Jamaïque, puis en France, où il termina ses jours.

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Dictionnaire biographique
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