.
-

Port-au-Prince

Port-au-Prince est la capitale et la plus grande ville de la République d'Haïti. Elle est  située sur la côte occidentale de l'île d'Hispaniola, au fond de la baie de Port-au-Prince ou baie de la Gonâve, qui n'a pas moins de 160 km d'entrée, de 170 d'enfoncement, en face de l'île de la Gonâve, longue de 60, large de 15, vaste de 743 km²; environ 2 millions d'habitants.  La ville est construite sur une pente qui s'étend du bord de la mer aux collines et montagnes environnantes. Cela donne à Port-au-Prince une topographie variée, avec des quartiers en altitude offrant des vues spectaculaires sur la baie.

Le climat de Port-au-Prince est tropical, avec deux saisons principales : une saison sèche, de novembre à mars, et une saison des pluies, d'avril à octobre. Les températures sont généralement élevées toute l'année, oscillant entre 25 et 35 °C. La ville est également vulnérable aux cyclones et aux ouragans en raison de sa position dans les Caraïbes, ainsi qu'aux séismes en raison de sa situation près de la faille d'Enriquillo-Plantain Garden, l'une des failles sismiques les plus actives de la région.

Port-au-Prince, confrontée à des défis économiques et sociaux importants, reste le centre économique d'Haïti. Le port de Port-au-Prince est un des principaux points d'entrée des marchandises dans le pays, et la ville abrite la plupart des institutions gouvernementales, des centres commerciaux, des marchés et des services. Le centre-ville, avec des quartiers comme Pétion-Ville, est plus prospère et abrite des zones résidentielles et commerciales modernes. Pétion-Ville est également un centre culturel et touristique, avec des hôtels, des restaurants, et des galeries d'art, attirant des touristes ainsi que des expatriés et des ONG. Port-au-Prince a une riche tradition artistique influencée par les cultures africaine, européenne et caribéenne. Malgré les difficultés économiques, la ville est le foyer de nombreux artistes, écrivains, musiciens, et intellectuels. Le carnaval de Port-au-Prince est l'un des plus importants événements culturels en Haïti, célébrant la musique, la danse, et les traditions du pays. Parmi les sites  culturels importants, on mentionnera :

• La Cathédrale Notre-Dame de l'Assomption. - Autrefois un symbole de Port-au-Prince, cette cathédrale a été gravement endommagée lors du séisme de 2010. Elle demeure un lieu de mémoire pour la ville.

ʉۢ Le Palais National. - Ancien si̬ge du gouvernement, le Palais National a ̩galement ̩t̩ d̩truit en 2010. Sa reconstruction est symbolique des efforts de renouveau pour la ville.

 â€¢ Le Musée du Panthéon National Haïtien (MUPANAH). - Ce musée est consacré à l'histoire et à la culture haïtiennes; il met en valeur l'héritage des héros de la Révolution haïtienne.

 â€¢ Le marché en fer. - Ce marché coloré est un lieu central de la vie économique et sociale de Port-au-Prince, où l'on peut acheter des produits locaux, de l'artisanat et de l'art haïtien.

Histoire de Port-au-Prince.
Port-au-Prince est fondée en 1749 par les colons français, à une époque où Haïti, alors connue sous le nom de Saint-Domingue, était une colonie française. Son premier nom fut L'Hôpital. Au départ, la ville est établie comme un port pour faciliter l'exportation des produits agricoles, notamment le sucre, le café et l'indigo, qui étaient produits dans les plantations environnantes. Saint-Domingue est alors l'une des colonies les plus prospères du monde, en grande partie grâce au travail forcé des esclaves africains. Port-au Prince  a été secouée en 1751 et en 1770 par de formidables tremblements de terre, et a été très souvent pillée et livrée aux flammes. En 1770, Port-au-Prince devient la capitale de la colonie française de Saint-Domingue, remplaçant Cap-Français (aujourd'hui Cap-Haïtien) dans le nord de l'île. La ville se développe alors rapidement, attirant des colons et des commerçants français, ainsi que des populations libres de couleur. Cependant, les inégalités sociales entre colons blancs, gens de couleur libres, et esclaves noirs alimentent de vives tensions sociales.

La fin du XVIIIe siècle voit la montée des mouvements révolutionnaires dans les Amériques et en Europe. En 1791, inspirés par la Révolution française et l'idéal de liberté, les esclaves de Saint-Domingue se révoltent. Cette révolte marque le début de la Révolution haïtienne, un conflit long et sanglant qui oppose les forces esclavagistes françaises aux rebelles haïtiens, dirigés par des leaders comme Toussaint Louverture, Jean-Jacques Dessalines, et Henri Christophe. Après une décennie de luttes, l'armée française est finalement vaincue, et Haïti déclare son indépendance le 1er janvier 1804, devenant ainsi le premier État noir indépendant et le premier à abolir l'esclavage. Port-au-Prince devient la capitale du nouvel État haïtien sous le leadership de Dessalines, qui devient empereur d'Haïti sous le nom de Jacques Ier. Cependant, l'instabilité politique persiste dans les décennies qui suivent, avec des conflits internes entre différents dirigeants.

Au XIXe et au XXe siècle, Port-au-Prince connaît des périodes d'instabilité politique, de révoltes et de luttes de pouvoir entre factions. La ville se transforme néanmoins au fil du temps, avec l'implantation de bâtiments gouvernementaux, de places publiques et d'infrastructures de base. En 1915, les États-Unis occupent Haïti et restent jusqu'en 1934, pour maintenir la stabilité dans la région et protéger leurs intérêts économiques. Sous l'occupation américaine, Port-au-Prince subit des transformations urbaines et économiques, mais cette période est également marquée par des tensions et un ressentiment local contre la présence étrangère. La deuxième moitié du XXe siècle est dominée par le régime autoritaire de François Duvalier, dit "Papa Doc", qui prend le pouvoir en 1957 et impose une dictature brutale, renforcée par les milices, les Tontons Macoutes. Son fils, Jean-Claude Duvalier, dit "Baby Doc", lui succède en 1971 et continue de gouverner de manière autoritaire jusqu'à son exil en 1986, après des années de manifestations et de révoltes populaires. Le régime des Duvalier laisse Port-au-Prince en crise, avec des infrastructures délabrées et une économie affaiblie.

Le 12 janvier 2010, Port-au-Prince est frappée par un séisme dévastateur de magnitude 7.0, qui cause la mort de plus de 200 000 personnes et détruit une grande partie des infrastructures de la ville (bâtiments historiques, écoles, hôpitaux et bureaux gouvernementaux). Le séisme entraîne une crise humanitaire sans précédent, avec des centaines de milliers de personnes déplacées et une économie déjà fragile qui s'effondre. La reconstruction de Port-au-Prince progresse lentement en raison des défis financiers, logistiques, et politiques. Malgré l'aide internationale, la ville lutte pour se relever, et de nombreux habitants vivent encore dans des conditions précaires. Les efforts de reconstruction se concentrent sur l'amélioration des infrastructures, des habitations, et des services publics, bien que les défis demeurent importants.

.


Dictionnaire Villes et monuments
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
[Aide][Recherche sur Internet]

© Serge Jodra, 2009 - 2024. - Reproduction interdite.