Aristote de Cyrène, auteur d'une poétique. Aristote d'Argos, le Dialecticien, adversaire des Spartiates au IIIe siècle av, J.-C.
Aristote, fils de Chrysippe, petit-fils du grand philosophe et, un autre Aristote, un péripatéticien, commentateur du grand Aristote (ci-dessous).
Aristote, le plus célèbre philosophe de la Grèce et de l'Antiquité, chef de l'école péripatéticienne; né à Stagire (Macédoine), en 384 av. J.-C.; mort à Chalcis, Eubée, en 322. II était fils de Nicomaque, médecin d'Amyntas III, grand-père d'Alexandre. Orphelin à dix-sept ans, il vint à Athènes où il demeura vingt ans. Platon, dont il suivit les leçons, l'appelait « l'esprit de son école ".
Vers 348, Aristote se rendit à la cour de son ami Hermias, roi d'Atarné; bientôt ce prince ayant été livré par un traître à Artaxerces, qui le fit mourir, le philosophe composa son bel hymne, à la vertu, en l'honneur d'Hermias, dont il épousa la soeur ou la nièce, nommée Pythias. Sur ces entrefaites, Philippe de Macédoine le chargea de l'éducation de son fils, qui devait être un jour Alexandre le Grand et qui, ap préciant un tel précepteur, répétait souvent
"Je dois la vie à mon père; mais si je règne avec quelque gloire, c'est à Aristote que j'en ai toute l'obligation."
A l'avènement de ce prince, Aristote revint à Athènes, vers 336, tandis que Callisthène, son parent et son ami, accompagna le conquérant jusqu'en Bactriane. Les envois qu'Alexandre fit à son ancien précepteur mirent celui-ci à même d'étendre ses connaissances en histoire naturelle. Mais la mort de Callisthène, qu'Alexandre fit périt pour quelques paroles sévères, refroidit les relations du maître et de l'élève. Aristote fonda au Lyceum, gymnase que la ville d'Athènes lui avait offert, une école qui fut appelée péripatéticienne, parce qu'il enseignait en se promenant de long en large (peripatos = promenade).
Ses doctrines philosophiques différent essentiellement de, celles de la secte académique fondée par Platon. Aristote s'occupe surtout du monde extérieur; il étudie tous les phénomènes de la nature et ouvre la route nouvelle dans laquelle les sciences naturelles s'engagèrent ensuite. Il n'est pas une branche des connaissances humaines qu'il ne cherche à approfondir et qu'il ne fasse progresser.
Lorsqu'on apprit, à Athènes, la mort de son élève, ses ennemis, les prêtres et les platoniciens, s'unirent contre lui, l'accusant, les uns d'impiété, les autres de conspirer en faveur de la Macédoine. Redoutant le sort de Socrate, le grand philosophe se retira dans l'Eubée où il mourut.
Sa doctrine, modifiée par le christianisme, devint l'unique instrument de la scolastique jusqu'à la Renaissance, époque où on lui opposa le platonisme. (Trt).
Le Nommé Aristote. On connaît sous ce nom, ou plutôt sous ce surnom, un théoricien de la musique du XIIIe siècle dont le traité De musica quadrata seu mensurata, est, avec le Speculum musicae de Jean de Muris, un de ceux qui jettent le plus de lumière sur le système musical et sur la notation noire proportionnelle au XIIIe siècle. La théorie est accompagnée de nombreux exemples de motets et de chansons françaises avec noms d'auteurs, qui rendent ce monument des plus précieux. Le traité d'Aristote se trouve en manuscrit à la Bibliothèque nationale (fonds latin, 1136), supp., petit in-4.
Aristote a été d'abord imprimé dans les oeuvres du vénérable Bède, mais cette attribution est invraisemblable, si l'on considère que l'apparition de la notation expliquée dans le traité De musica quadrata est de beaucoup postérieure à Bède le Vénérable, c. -à-d. au VIIe ou VIIIe siècle; c'est Bottee de Toulmon qui a la premier prouvé, d'après le texte de Jean de Muris, que ce traité était connu au Moyen âge comme étant d'un nommé Aristote (cujusdam Aristotelis). Coussemaker a publié un texte, avec musique, du traité attribué au nommé Aristote dans le t. I, p. 251 des Scriptores musicae medii aevi, Nova series. (H. L.).
Aristote, dit Fioravanti, célèbre architecte vénitien du XVe siècle, se fit connaître dans sa ville par la construction d'une grande église et d'une des plus belles portes de la ville. Appelé par Méhémet II pour construire un palais à Constantinople, il hésitait à répondre au désir du sultan, lorsque Tolbouzine, envoyé du tsar Ivan III, vint l'inviter à se rendre en Russie, et lui fit, pour le déterminer, les offres les plus séduisantes. Aristote dut en référer au sénat de Venise, et il n'en obtint la permission d'aller à Moscou qu'après les plus vives instances.
Arrivé dans cette capitale, il fut chargé d'examiner les ruines de l'église du Kremlin, et fit voir que cet édifice était tombé parce que la chaux avait été mal préparée et que la pierre était trop tendre. Après avoir fait décider que les voûtes seraient construites en pierre de taille, il donna la mesure des briques que l'on devait employer pour le nouvel édifice : il enseigna la méthode de les cuire, de préparer la chaux, et il découvrit dans les campagnes voisines une excellente terre glaise.
Les Russes ne connaissaient pas encore le bélier, Aristote en construisit un avec lequel il renversa les les murs qui étaient restés debout après la chute de l'église du Kremlin. Il creusa de nouveaux fondements, et éleva la basilique de l'Assomption, que l'on admire encore aujourd'hui comme un des plus beaux monuments de l'architecture gréco-italienne que la Russie possède. Cette église fut consacrée le 12 août 1479 .
D'après une chronique du temps, Aristote construisit aussi un pont si admirable qu'il fut créé chevalier à cette occasion, et qu'il obtint la permission de battre monnaie et d'y inscrire son nom.
On trouve en Russie, des anciennes pièces de monnaie sur lesquelles on lit-: Aristoteles. Un médecin, compatriote d'Aristote, avait promis de guérir le fils aîné d'Ivan. Ce prince étant mort (1490), le père fit arrêter le docteur, qui fut mis à mort sur la place publique. Quelques autres actes de barbarie effrayèrent tellement Aristote qu'il déclara hautement sa résolution de retourner dans son pays. Ivan, furieux, le fit arrêter; cependant il se laissa fléchir, et Aristote reprit ses occupations jusqu'au moment de sa mort.
Il fit venir de Venise d'autres architectes, notamment Marco et Pietro Antonio, qui bâtirent l'église de l'Annonciation et le palais dit Granovitaria Palata. En 1493, Aristote fit, par ordre d'Ivan, abattre l'ancien château, et il en construisit un nouveau sur la place d'Iaroslav, derrière l'église de Saint-Michel. En 1497, un autre palais en brique fut construit par Aristote sous le nom de palais du Belvédère. C'est au même architecte que Moscou doit les murailles qui entourent le Kremlin et les tours qui le défendent. Le dernier de ses travaux fut la cathédrale de Saint-Michel, où l'on transféra les restes des anciens princes de Moscou. D'après les conseils d'Aristote, Ivan fit venir d'Italie des fondeurs et des graveurs. En 1488, Bossio fondit un énorme canon, que l'on appela tsar pouchka, ou roi des canons. Plusieurs pièces d'artillerie et de monnaie portent l'inscription Arisloteles, ce qui fait croire que cet artiste fut alors en Russie à la tête de tous les ateliers. (G-v.).