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Caudebec-en-Caux
est une commune de France,
dans le département de la Seine-Maritime,
arrondissement d'Yvetot, port de relâche,
de pêche et de cabotage sur la rive droite de la Seine,
à l'embouchure de l'Ambion. Jolie ville située à l'entrée
d'un vallon et sur la pente d'une colline par rampes étagées,
couvertes d'élégantes habitations. La barre de la Seine s'y
fait sentir avec violence. Les murs d'enceinte, élevés au
XIVe siècle, ont à peu près
disparu; la dernière tour fortifiée a été démolie
en 1864. On voit encore quelques maisons de pierre remontant au XIIIe
siècle; l'une d'elles entre autres servit de prêche aux protestants,
au temps de la Réforme.
La charmante église Notre-Dame (mon.
hist.), oeuvre du XVe siècle, est
justement admirée pour ses harmonieuses proportions, la délicatesse
de ses sculptures, la richesse de ses vitraux
et sa flèche à trois couronnes de 101 m de haut. Elle avait
été consacrée par l'archevêque Eudes Rigaud
en 1267; on voulut l'agrandir en 1382, mais les travaux ne commencèrent
qu'en 1426, comme le prouve une inscription placée à la base
de la tour; les constructions principales appartiennent aux XVe
et XVIe siècles, avec additions
postérieures. Cette église, dont le plan est généralement
attribué à Guillaume Letellier, mort en 1484, a trois nefs
sans transepts, un chevet
polygonal légèrement incliné, un déambulatoire
en prolongement des collatéraux, des chapelles rayonnant autour
du choeur et flanquant la nef; longueur dans
oeuvre, 56 m.
Le clocher
s'élève vers le bas de la nef et contre le bas côté
méridional ; les cloches sont de 1552
et de 1664. On remarque surtout le tympan du portail (XVIe
siècle), en mauvais état; une rosace de style flamboyant
très riche; des verrières intéressantes dont l'une
de 1530 représente une, procession du Saint-Sacrement au XVIe
siècle, et l'autre (au chevet du choeur), figure Thomas Basin, le
célèbre historien et évêque de Lisieux au XVe
siècle, né à Caudebec; la balustrade
du grand comble ou galerie dite des « lettres dorées »;
les fonts baptismaux; la tribune
du XVIe siècle et le buffet d'orgue
du XVIIe siècle; quelques fragments
de peintures murales dans plusieurs chapelles; et, dans la sacristie, de
belles boiseries de chêne (XVIIe
siècle), provenant de l'abbaye de Saint-Wandrille.
Caudebec conserve encore une croix
de pierre, en forme de croix de Malte, qui rappelle un établissement
de Templiers fondé au XIIe siècle;
la chapelle de Notre-Dame de Barre-y-Va (alias Barival), jadis pèlerinage
fréquenté; et la chapelle de Saint-Julien-le-Pauvre, dépendant
autrefois d'un hospice ou maison des pauvres fondé en 1205 par Richard
de Villequier. Les capucins y avaient établi
un couvent en 1620; les augustines un autre en 1633. La ville fut prise
trois fois, par les Anglais en 1419, par les calvinistes en 1562, par les
Espagnols en 1592. C'est d'ailleurs une place antique : sur la hauteur
voisine qui domine la Seine on aperçoit des traces d'un oppidum
antérieur à César, au pied duquel se développa
Caledunum, capitale des Calètes (nom resté au pays de Caux);
des hachettes et médailles gauloises trouvées sur cet emplacement
sont exposées au musée archéologique de Rouen.
Plusieurs auteurs ont voulu y voir aussi
le Lotum de l'Itinéraire d'Antonin.
Des fouilles ont mis à jour des vases,
des urnes, des fibules et des monnaies appartenant à l'époque
romaine. En face de Caudebec et au milieu de la Seine, a dû exister
l'île de Belsinac, mentionnée pour la première fois
en 670, pour la dernière en 1641; aujourd'hui rongée par
les eaux, elle a reçu le premier établissement de l'abbaye
de Saint-Wandrille. (H. Stein).
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Caudebec ou Caudebec-Les-Elbeuf,
Caledunum, est une commune du département de la Seine-Maritime,
arrondissement de Rouen, sur la rive gauche de la Seine. Le pays fut donné
au VIIIe siècle à l'abbaye
Saint-Taurin d'Evreux, qui y posséda jusqu'à la fin du Moyen
âge des vignobles importants. L'église Notre-Dame, primitivement
romane, a été restaurée
au XIXe siècle dans le style du
XVIe siècle; on n'y voit d'ancien
que l'abside circulaire et le clocher; débris de vitraux intéressants.
Caudebec occupe l'emplacement d'Uggale,
localité ruinée avant la fin du IIIe
siècle, mais mentionnée dans les anciens itinéraires
romains. On y a découvert des monnaies de bronze de l'époque
gauloise, un cimetière celtique contemporain de César
(exploré par l'abbé Cochet en décembre 1855), avec
urnes et fibules, des masses de débris romains, statuettes de marbre,
poteries, fragments d'inscriptions, huit mille monnaies impériales
(1846), un édifice antique de 5,25 m sur 2,50 m, enfin des cercueils
en pierre et plâtre (1855 et 1868), avec objets de l'époque
franque et un bracelet d'argent. (H. Stein). |