| Babylone (d'Égypte). - Petite ville de la Basse Égypte, située sur la rive orientale du Nil, un peu au Nord de Memphis. D'après la légende grecque la plus répandue, cette ville fut fondée par des prisonniers babyloniens, ramenés par Sésostris (Ramsès II) au cours de ses campagnes asiatiques. Ces prisonniers, employés à la construction des nombreux temples dont Sésostris orna les villes égyptiennes, se révoltèrent, contre leurs maîtres et s'emparèrent d'un château-fort situé au sommet d'une colline escarpée. De là, ils faisaient des incursions fréquentes dans le nome memphite et ravageaient les campagnes environnantes. On les assiégea longtemps sans succès, et ils ne capitulèrent qu'après avoir obtenu le pardon du passé et la permission de s'établir dans l'endroit qu'ils occupaient Ils construisirent alors une ville qu'en souvenir de leur pays ils nommèrent Babylone. Une seconde tradition, rapportée par Ctésias de Cnide, considère comme fondateurs de Babylone les guerriers assyriens lui accompagnèrent Sémiramis en Égypte et qui, s'installèrent dans ce pays. En réalité, l'origine de la ville est purement égyptienne, et remonte aux premières époques de la monarchie pharaonique. Dès l'Ancien Empire existait en face de Memphis une ville nommée Banbin, et ce fut ce nom qui donna lieu à la légende relative à l'origine babylonienne de la cité. Tout porte à croire que le château-fort de Babylone occupait l'emplacement exact de la citadelle du Caire et que, par conséquent, la ville antique s'étendait sur une partie des vieux quartiers de ce qui est aujourd'hui Le Caire. Au temps de Strabon, la forteresse de Babylone était occupée par l'une des trois légions romaines qui étaient chargées de garder l'Égypte. Un système de roues et de limaces, disposé le long de la rampe qui descend de la colline au Nil, servait à élever l'eau du fleuve jusqu'au camp, et était mis en mouvement par les bras de cent cinquante captifs. (Strabon, XVII, 30; Diodore, l, 56.). (Victor Loret). | |