| La voix de contralto, que les italiens appellent aussi alto et les Allemands alt ou altstimme, est la voix féminine grave. Son étendue la plus normale, la seule qu'il soit convenable d'employer dans les choeurs, à l'ordinaire du moins, est la suivante : Dans l'opéra moderne, surtout pour les soli, on a dû élargir ces limites, particulièrement à l'aigu, et il est assez fréquent de voir des rôles de contralto où la voix s'élève au la au-dessus des lignes. De fait, la voix de contralto est alors traitée comme une voix de mezzo-soprano, laquelle est pourtant sensiblement plus haute. Mais certains compositeurs sont allés plus loin, et l'on a été assez insensé pour pousser le contralto au si bémol, au si naturel, au do aigu même. Des passages de ce genre, par exemple, se trouvent dans les rôles de Fidès (le Prophète) et d'Azucena (le Trouvère). Le timbre de la voix de contralto n'a pas le lumineux éclat du soprano : un grand nombre de musiciens l'ont même complètement négligée, ne lui reconnaissant pas la souplesse, le charme, la vivacité dramatique des voix de femmes plus hautes. Mais on ne peut nier qu'elle n'offre cependant d'immenses ressources. - Une voix de contralto : Eula Beal (1919-2008). Cliquez sur l'image pour afficher la vidéo. (source : Youtube). Dans le registre naturel de poitrine, la voix de contralto a une grande puissance, une plénitude, une émotion pénétrante qui atteint l'auditeur au plus profond de son âme. Si le contralto est un vrai contralto et non un mezzo-soprano, la région du maximum d'intensité est la région grave qui s'étend du sol inférieur au ré quinte de ce sol. Les parties pour voix de contralto s'écrivent généralement en clef de sol, bien qu'il existe pour elles une clef très commode, la clef improprement appelée clef de mezzo-soprano, qui est la clef d'ut (do) 2e ligne : | |