| Polyclète l'Ancien est un sculpteur grec du Ve siècle avant notre ère. Il était probablement originaire de Sicyone; mais il vécut surtout à Argos (Platon, Protagoras; Pline, Histoire naturelle, XXXIV, 55). Il hérita de toutes les traditions de l'école argienne, et fut l'un des plus grands artistes de son temps. Son fameux Doryphore, qui représentait un éphèbe robuste et souple tenant une lance, fut considéré pendant un siècle et plus comme le canon de la sculpture, comme le chef-d'oeuvre qui fixait les principes d'art et l'échelle des proportions (Pline, XXXIV, 55; Lucien, De salt., 75). L'auteur avait d'ailleurs exposé sa conception plastique dans un traité théorique sur le Canon (Galien, De placit. Hipp. et Plat., 5). Nous possédons du Doryphore plusieurs belles copies, dont, les principales sont conservées au musée de Naples, au musée de Berlin, au Vatican, aux Offices de Florence. Parmi les autres oeuvres de Polyclète, nous citerons : le Diadumène (répliques au British Museum, au musée national d'Athènes, dans plusieurs collections de Rome, au Cabinet des médailles de Paris, etc.); les statues d'athlètes, entre autres celle du Mantinéen Cyniskos (Pausanias, VI, 4, 11), dont la base a été retrouvée à Olympie; les portraits, par exemple celui de l'ingénieur Artémon, qui dirigea les opérations techniques au siège de Samos (Pline, XXXIV, 56); des Canéphores (Cicéron, In Verr., IV, 3, 5); des Astragalizontes ou enfants jouant aux dés, transportés plus tard à Rome, au palais de Titus; la célèbre statue chryséléphantine de Héra, à l'Héraion d'Argos (Pausanias, II, 17, 4); un Héralclès tuant l'hydre de Lerne; une Amazone à Ephèse (Pline,, XXXIV, 53). dont nous possédons peut-être une réplique dans l'Amazone blessée de Berlin. C'est à tort qu'on faisait autrefois de Polyclète l'Ancien un architecte, par suite d'une confusion avec un homonyme, un autre artiste argion, Polyclète dit le Jeune. Le Polyclète du Doryphore n'a été que sculpteur; mais il a pris place au premier rang de son art, à côté de ses illustres contemporains, Phidias et Myron. On admirait surtout chez lui la perfection de la technique et le sens des proportions. Il a eu de nombreux élèves : Antiphanès, Asopodoros d'Argos, Athenodoros de Clitor, Canachos le Jeune, Dinon, Aristide, Dameas de Clitor, Périclytos. D'ailleurs, tous tes sculpteurs argiens du IVe siècle ont subi son influence, notamment ceux dont on a retrouvé les oeuvres à Olympie, à Delphes et à l'Héraion d'Argos. De Polyclète l'Ancien, comme nous l'avons remarqué déjà, il faut distinguer Polyclète le Jeune, sculpteur argien de la première moitié du IVe siècle. A cet égard, les signatures découvertes à Olympie ne laissent aucun doute. Polyclète le Jeune, élève, et sans doute frère de Naukydès (Pausanias, II, 22, 7), était à la fois sculpteur et architecte. Comme sculpteur, il exécuta plusieurs des oeuvres attribuées autrefois à Polyclète l'Ancien : le groupe du mont Lycome, qui représentait Apollon, Artémis et Léto (Pausanias, II, 24. 3); le Zeus Meilichios; l'Hécate d'Argos; et plusieurs statues d'athlètes, celles de Pythoclès d'Alea, d'Antipatros, d'Agénor, d'Aristion, d'Epidaure, de Xenoclès du Ménale (ibid., VI, 2, 6 ; 7,10 ; 9, 2;13, 6). Plusieurs signatures de cet artiste ont été retrouvées, à Olympie et à Thèbes, sur des bases de statues. Comme architecte, Polyclète le Jeune construisit deux monuments célèbres d'Epidaure : le théâtre, qui a été récemment déblayé, et l'élégante Tholos, édifice circulaire qui contenait la source sacrée (Pausanias, II, 27). (P. M.). | |