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Iris Murdoch

Iris Murdoch est une philosophe et écrivaine née  le 15 juillet 1919 à Dublin (Irlande) et morte le 8 février 1999 à Oxford (Angleterre) .

Son père, Wills John Hughes Murdoch, est un fonctionnaire irlandais et sa mère, Irene Alice Richardson, est une chanteuse d'opéra. Peu après sa naissance, la famille déménage à Londres, où Iris grandit dans un environnement intellectuel. En 1938, elle part étudier ittérature et philosophie grecques et latines au Somerville College de l'université d'Oxford, où elle obtient un diplôme avec mention. Durant la Seconde Guerre mondiale, elle travaille au Trésor de Sa Majesté. Au lendement de la guerre, elle rejoint les Nations Unies et travaille pour le UNRRA (United Nations Relief and Rehabilitation Administration, Administration des Nations unies pour le secours et la reconstruction) en Belgique et en Autriche, aidant les réfugiés.

Murdoch  reçoit une bourse en 1947 pour étudier la philosophie au Newnham College de l'université de Cambridge, sous la direction de Ludwig Wittgenstein, et commence à enseigner la philosophie l'année suivante au St Anne's College d'Oxford, où elle restera jusqu'en 1963.

En 1952, elle rencontre l'écrivain et critique John Bayley, qu'elle épousera en 1956. En 1954, elle fait paraître son premier roman, Under the Net (Sous le filet), qui est bien accueilli et la lance comme une nouvelle voix dans la littérature anglaise. Dans les années suivantes, elle publie d'autres romans bien reçus par la critique, notamment The Flight from the Enchanter (1956), The Sandcastle (1957), et The Bell (1958). Elle écrit également sur la philosophie morale, marquant son domaine par des oeuvres telles que Sartre: Romantic Rationalist (1953) et The Sovereignty of Good (souveraineté du bien), qui seront publiés plus tard.

 Iris Murdoch publie en 1961 A Severed Head (Une tête coupée), une comédie noire qui sera adaptée en pièce de théâtre en 1963, année à laquelle elle démissionne de son poste d'enseignante à St Anne's College pour se consacrer entièrement à l'écriture. Elle fait paraître en 1966 The Time of the Angels (Le temps des anges), un roman qui se penche sur la question du mal et de la religion, puis en 1968 The Nice and the Good (Le bon et le méchant), qui examine les thèmes de la moralité et des relations humaines.

The Sovereignty of Good paraît en 1970. Il s'agit de trois essais sur la moralité. La même année, ellle publie A Fairly Honourable Defeat (Un échec assez honorable), un roman qui continue d'aborder les thèmes moraux, puis, en 1973, The Black Prince (Le prince noir), l'un de ses romans les plus célèbres. Ce livre primé tourne autour des thèmes de l'amour, de la jalousie et de l'art. Elle reçoit un autre prix en 1974 pour The Sacred and Profane Love Machine (La machine d'amour sacrée et profane). En 1978, elle publie The Sea, The Sea (La mer, la mer), un roman (également primé) sur la rédemption et la nature du désir.

Parmi ses derniers romans, on remarque encore : Nuns and Soldiers (Les nonnes et les soldats, 1980); The Philosopher's Pupil (L'élève du philosophe, 1983), un roman  qui analyse la nature de la philosophie et de la sagesse; The Good Apprentice (Le bon apprenti, 1985), autour des thèmes de la rédemption et de la quête de la bonté; The Message to the Planet (Le message pour la planète, 1993), un roman dense et philosophique. Elle a aussi publié pendant cette période un essai philosophique, Metaphysics as a Guide to Morals (1992), où elle étudie les liens entre métaphysique et éthique.

Iris Murdoch est diagnostiquée en 1993 comme souffrant de la maladie d'Alzheimer. Malgré cela, elle continue à écrire et publie son dernier roman, Jackson's Dilemma" (Le dilemme de Jackson, en 1995. John Bayley, son mari, devient  son soignant principal pendant sa maladie. Il abordera leur leur relation dans ses mémoires, Elegy for Iris, qui sera plus tard adapté en film.

Aspects philosophiques de l'oeuvre d'Iris Murdoch.
Critique de l'existentialisme et du positivisme.
Murdoch était critique à l'égard de l'existentialisme, en particulier des idées de Jean-Paul Sartre. Elle critiquait le manque de structure morale dans l'existentialisme et le positivisme logique, soulignant leur incapacité à fournir une base solide pour la moralité.

Réhabilitation de la métaphysique.
Murdoch croyait que la métaphysique était essentielle pour comprendre les questions morales. Contrairement à l'approche analytique dominante de son époque, elle soutenait que les concepts métaphysiques comme le Bien étaient cruciaux pour une compréhension approfondie de l'éthique.

Le concept du « Bien ».
Murdoch a introduit l'idée que la moralité était centrée sur la notion du Bien. Elle voyait le Bien comme une réalité transcendantale vers laquelle nous devons nous tourner. Cette idée était en opposition aux théories morales contemporaines qui se concentraient davantage sur les actions ou les conséquences.

La vertu et le caractère.
Inspirée par les philosophies anciennes, en particulier Aristote, Murdoch a mis l'accent sur la vertu et le caractère moral. Elle croyait que la moralité était davantage une question de développement du caractère et d'orientation vers le Bien, plutôt que de simplement suivre des règles ou de calculer des conséquences.

L'importance de l'attention.
Murdoch a introduit le concept d'attention comme une compétence morale clé. Elle s'inspire de la philosophie de Simone Weil et insiste sur l'importance de la concentration et de l'attention à la réalité et aux autres comme moyen de développement moral.

Critique de l'autonomie morale kantienne.
Murdoch critiquait l'accent mis par Kant sur l'autonomie et la rationalité dans la moralité. Elle soutenait que cette perspective négligeait les aspects plus complexes et subtils de la vie morale, comme l'émotion, l'imagination et la capacité de voir les autres de manière juste.

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Dictionnaire biographique
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